Les Illuminations à 1,80 euros : Le livre de Arthur Rimbaud

Deux possibilités expressives langagières de l ' Universel, universalité, universalisme : 1 ) le concept abstrait. ( lui meme articulé et determiné au sein de la chaîne du langage - et s ' en arrachant , du biais du neologisme, pour qualifier, à vide, une nouveauté , phenomenale, ou incidentiellement , angulaire). 2 ) l ' imagerie : usage fait d ' alliances propres et impropres des mots aux fins de nommer, ou de faire éprouver ou ressentir ou de faire entendre, en la soustraction de toute nomination directe, ce - ce que l ' on a visuellement sous les yeux, imaginé ou refleté, ce que l ' on pense, ...ou ré - emploi de certaines associations codifiées d ' éléments paradigmatiques et lexicaux répertoriés , cet ensemble pratique à fonctions dérivées, mediées, de stratégie indirecte, pour une nomination phénoménale- décallée, deplacée, tournée. Bien sûr que cette stratégie indirecte de nomination par l ' usage de l ' imagerie a pour limite - imprecise - les dimensions réferentielles litterales de l ' Imaginaire collectif ou individuel constitué. Cette deuxième manière ne nous parle que des Illuminations Rimbaldiennes. Car Rimbaud, pour atteindre à cette clarté signifiée , n ' en passe que par cette Imagerie permanente, conçue en une suite filée, ou forgerie , ' in - finie '. Analogiser les idées, les sentiments, les émotions, les etats subjectifs en des processus projectifs, descriptifs ou narratifs - emblématiques, allégoriques, se voulant symboliques - aux référents litteraux soustraits - nous plongeant dans les affres ou les délices euphoriques , via les catégories du Panique, et du panique de Fantasy ( precurseur , par la lecture de Shakespeare, sans doute ) , de l ' UTOPISME , de la sedition negativiste , de la solitude retranchée, mais aussi l ' usage créé de l ' Evocation, furtive, à demie - mi - mot, du pastiche ' evangelique ' libertaire neo - christique ( Génie , ( Solde ) ... ) ce tout, selon un chiffre inventé en réponse à une ' clé' personnelle, renove la poesie, en faisant du poème , un texte à déchiffrer, une enigme signifiante, tout en se laissant porter , fasciné, par l ' intensité expressive : choix des mots faisant images et choix syntaxiques : beaucoup d ' ellipses, en syncopes parataxiques, ou raccourcis elliptiques - éclairs. Avec ce recueil - connu - bien longtemps après- Rimbaud signait son appartenance au mouvement Symboliste , dans sa modalité - lyrique et epique - Panique , et fantastiquement fantasmagorique, tout en assumant et subsumant une conception de la Poesie où le Poete accomplit une vocation de guide spirituel, éclaireur, ou de ' phare ', courbe ascendante : Hugo, Baudelaire, et lui même. Toute l ' importance vitale de Rimbaud ( associée à celle de Baudelaire ) fut , au - delà du dépassement poetique formel , par ce recueil , et autre ( allant plus loin que Baudelaire dans le poème en prose, en se situant dans ses parages, ou limbes (!) , et aussi aux frontières franchies de l ' inintelligible - cf : Veillées, ..., et autres ) , d ' énoncer- apocalyptiquement - la nécessité d ' une révolution culturelle - anthropologique, impliquant une longue et vaste crise subjective collective et publique des " valeurs " dont , par ailleurs, il temoigna - par son existence, jusqu ' à sa mort, ayant réussi à accomplir la fusion de l ' existence et de la Poesie, même partielle ou incomplète. Ainsi - romantique ( expressivité langagiere intense disant ' JE ', subjectivisme de la confrontation - au monde, à la nature, à l ' univers ) et symboliste ( l ' expression langagiere - imagée, chiffrée, indirecte , quasi - précieuse ), la Poesie comme étant le lieu de l ' expression langagiere onirique écrite de l ' INACCOMODATION EXISTENTIELLE AUX PROCESSUS FABRIQUANT LA REALITÉ du monde, ( sa contestation, voire son renversement , sa suspension - par la réverie agie ) à partir du point soutenu d ' une singularité propre, tragique et héroïque. Incontournable -- " passant considerable " -- selon le mot de Mallarmé. Bien - que par trop - nôtre contemporain impossible à supporter !!!!

Ce recueil en prose est certainement l'un des plus célèbres de la langue française aux côtés du Spleen de Paris de Charles Baudelaire. La poésie est présente, notre langue hugolienne y est magnifiée dans ces tableaux poétiques. Pourtant une question se pose, soulevée déjà par Eddie Breuil, ce recueil est-il entièrement rimbaldien ? Arthur, le jeune prodige des vers ne serait-il finalement pas l'auteur de la majorité des blasons proposés ici ?