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Par le fil je t'ai cousue
Date de parution : 13/01/2022
Éditeurs :
Plon

Par le fil je t'ai cousue

Date de parution : 13/01/2022
« Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille. La dématérialiser d’un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. »
Une fillette grandit dans l’ombre d’une famille traditionnelle et dans la soumission à une mère toute-puissante. Mais ce coin de Tunisie rurale est bousculé par la modernité, avec l’avènement de... Une fillette grandit dans l’ombre d’une famille traditionnelle et dans la soumission à une mère toute-puissante. Mais ce coin de Tunisie rurale est bousculé par la modernité, avec l’avènement de l’Indépendance, le départ des colons français, l’arrivée de Bourguiba, l’école obligatoire pour les filles. Alors l’enfant, destinée à vivre et... Une fillette grandit dans l’ombre d’une famille traditionnelle et dans la soumission à une mère toute-puissante. Mais ce coin de Tunisie rurale est bousculé par la modernité, avec l’avènement de l’Indépendance, le départ des colons français, l’arrivée de Bourguiba, l’école obligatoire pour les filles. Alors l’enfant, destinée à vivre et à mourir voilée et analphabète comme ses sœurs aînées, va, première de sa tribu, prendre le long chemin de l’émancipation. Le prix à payer sera lourd pour celle qui devra se libérer des sortilèges, des interdits et des secrets maternels.
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EAN : 9782259308106
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 368
Format : 135 x 210 mm
EAN : 9782259308106
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 368
Format : 135 x 210 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • aslarriere 13/03/2023
    L'histoire de Fawzia, gamine, qui va suivre ses études dans une ville à 30 km de chez elle. Sa mère, femme à l'ancienne, craint pour sa fille, et va la coudre, pour la protéger des hommes. Son père croit au savoir et laisse sa fille partir. On y découvre également les us et coutumes dans cette Tunisie des années 60. On voit que certains habitants ne sortent pas de leurs villages et sont étonnés par des nouveautés comme la TV et les piscines. Fawzia est venue en France et est devenue mère. Elle se rend compte du fossé qu'il existe entre sa jeunesse et celle de sa fille. L'émancipation s'est créée au fil des ans. C'est une histoire qui se lit bien et qui est plutôt intéressante.
  • valaire 12/03/2023
    Dans ce récit, l'auteure nous raconte son enfance dans un village tunisien Ebba pendant les années 50-60. Ce roman autobiographique installe toute une atmosphère, met en scène différents personnages, décrit une famille musulmane aussi qui vit sous le poids de traditions séculaires. Les filles payent au prix fort le droit d'exister dans cette société patriarcale où même les femmes entretiennent le poids du passé, la soumission aux hommes. Bagassa grandira sous l'autorité intraitable d'une mère. Elle ne s'affranchira qu'au prix de voir disparaître son corps. Ce beau récit est aussi une peinture de la Tunisie rurale du siècle dernier, des années Bourguiba, de la condition féminine qui doit s'effacer pour laisser à l'homme toute sa place. Au fur et à mesure, on pressent pourtant que l'émancipation est en route. L'auteure qui poursuivra sa vie ailleurs nous lègue ici une partie de sa mémoire. Des pages pour ne pas oublier ces femmes du silence. #GRANDPRIXDESLECTEURSPOCKET
  • Anmoon 26/02/2023
    « Par le fil je t’ai cousue !» Ainsi débute l’incantation faite par pour protéger la narratrice lors de son départ vers la ville, pour y poursuivre des études secondaires. Dans ce roman aux accents de mémoire, l’auteure nous invite à la rencontre de sa famille, de son enfance, de son village, à l’aube du règne de Bourguiba, juste après l’indépendance de la Tunisie et le départ des Français. Avec ce président qui arrive s’installe une certaine modernité au village (télévision, automobile, scolarisation des filles), en même temps qu’une paupérisation due à la politique socialiste confisquant les terres agricoles qui faisaient la richesse, ou à tout le moins permettaient à chacun d’être nourri à sa faim. En même temps, le poids de la tradition, la séparation radicale entre hommes et femmes, sont abordés de même manière, et confrontés au présent également lors des allers-retours que l’auteure opère entre son enfance et l’âge adulte, dans sa vie désormais française. Dans ce récit, nous assistons vraiment à une révolution, qui fait voler en éclat des traditions millénaires, et qui remet en question le fonctionnement du village. Quelle magnifique conteuse est Fawzia Zouari ! Cette petite fille avide d’apprendre, qui vit l’école et... « Par le fil je t’ai cousue !» Ainsi débute l’incantation faite par pour protéger la narratrice lors de son départ vers la ville, pour y poursuivre des études secondaires. Dans ce roman aux accents de mémoire, l’auteure nous invite à la rencontre de sa famille, de son enfance, de son village, à l’aube du règne de Bourguiba, juste après l’indépendance de la Tunisie et le départ des Français. Avec ce président qui arrive s’installe une certaine modernité au village (télévision, automobile, scolarisation des filles), en même temps qu’une paupérisation due à la politique socialiste confisquant les terres agricoles qui faisaient la richesse, ou à tout le moins permettaient à chacun d’être nourri à sa faim. En même temps, le poids de la tradition, la séparation radicale entre hommes et femmes, sont abordés de même manière, et confrontés au présent également lors des allers-retours que l’auteure opère entre son enfance et l’âge adulte, dans sa vie désormais française. Dans ce récit, nous assistons vraiment à une révolution, qui fait voler en éclat des traditions millénaires, et qui remet en question le fonctionnement du village. Quelle magnifique conteuse est Fawzia Zouari ! Cette petite fille avide d’apprendre, qui vit l’école et l’enseignement comme un salut, et qui n’est qu’âme et pas corps, pour échapper aux regards des hommes et aux remontrances de ses frères. Cette petite sœur, dont les aînées ont été retenues à la maison par leur mère, très attachée à la tradition et à la place de la femme, ou plutôt non-place de la femme dans la société (plus que leur père, qui finalement est celui par lequel la narratrice, contrairement à ses sœurs plus âgées, peut continuer son parcours scolaireet prendre le chemin qui l’émancipera). Femme cachée, femme à la maison, femme par laquelle ne doit jamais arriver le scandale, femme qui observe en cachette, femme citadine, femme villageoise, femme qui vit parmi les femmes, femme qui découvre le monde par l’entremise d’un écran carré, femme qui, dans la génération suivante, peut s’instruire et envisager de sortir de ce carcan bien contenu… L’auteure a fait partie de cette première génération à pouvoir bénéficier de l’enseignement obligatoire, et son parcours d’études lui a fait découvrir d’autres horizons. J’ai énormément aimé suivre cette petite fille dans son cheminement, j’ai apprécié son regard curieux sur les choses, les gens. J’ai écouté ce que l’adulte qu’elle était devenue avait à raconter, à partager, ce qu’elle gardait de son enfance, ce qui relevait de ses racines, ce qu’elle avait acquis en termes d’ouvertures en s’instruisant. L’écriture de Fawzia Zouari est belle et émouvante, et je ne peux que vous conseiller de la découvrir.
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  • JaneetWallace 03/02/2022
    Certaines vies possèdent tous les ingrédients du romanesque, il suffit alors d'un regard, d'une écriture, pour en faire de formidables récits. Quand l'histoire commence, Fawzia a 12 ans et s'apprête à partir en internat au collège situé à 30 kilomètres de son village natal de Tunisie. Un monde ! D'autant que ses deux soeurs ainées ont été empêchées de poursuivre leurs études par une mère toute-puissante qui ne tergiverse ni avec les traditions ni avec la morale. Mais cette fois, le père de famille ne la laissera pas faire. Les temps ont changé et la modernité s'est invitée au village. Puisqu'il en est ainsi, Fawzia partira, armée d'un puissant sortilège de protection, « le blindage » : « Par le fil je t'ai cousue ! Ton sang je t'ai fait avaler ! Nul ne pourra plus t'ouvrir ! Ni l'homme ni le fer ! Tu es un mur contre un fil ! Un mur contre un fil ! Sang de ton genou, ferme ton petit trou ». le tour est joué, l'honneur de la famille sauf, Fawzia peut poursuivre ses études, certaine désormais de conserver sa virginité… Ce récit m'a passionnée et instruite tout à la fois. Immergée aux côtés de Fawzia... Certaines vies possèdent tous les ingrédients du romanesque, il suffit alors d'un regard, d'une écriture, pour en faire de formidables récits. Quand l'histoire commence, Fawzia a 12 ans et s'apprête à partir en internat au collège situé à 30 kilomètres de son village natal de Tunisie. Un monde ! D'autant que ses deux soeurs ainées ont été empêchées de poursuivre leurs études par une mère toute-puissante qui ne tergiverse ni avec les traditions ni avec la morale. Mais cette fois, le père de famille ne la laissera pas faire. Les temps ont changé et la modernité s'est invitée au village. Puisqu'il en est ainsi, Fawzia partira, armée d'un puissant sortilège de protection, « le blindage » : « Par le fil je t'ai cousue ! Ton sang je t'ai fait avaler ! Nul ne pourra plus t'ouvrir ! Ni l'homme ni le fer ! Tu es un mur contre un fil ! Un mur contre un fil ! Sang de ton genou, ferme ton petit trou ». le tour est joué, l'honneur de la famille sauf, Fawzia peut poursuivre ses études, certaine désormais de conserver sa virginité… Ce récit m'a passionnée et instruite tout à la fois. Immergée aux côtés de Fawzia dans ce village de paysans aux traditions ancestrales, j'ai découvert l'histoire d'un pays qui connut bien des changements en à peine 7 années. de la décolonisation aux réformes radicales de Bourguiba, de l'arrivée de l'automobile dans les rues du village, à celle de la télévision dans les foyers, c'est toute une culture qui est bousculée pour faire place à la modernité. Les femmes jusqu'à là circonscrites dans leurs foyers, réfugiées derrière de hauts murs, interdites sur la place du village vont bientôt pouvoir timidement sortir, les petites filles aller à l'école. Une émancipation aussi fragile que laborieuse. La petite communauté est finement décrite, chacun vacant à ses occupations, remplissant un rôle bien déterminé et habilement analysé par l'auteure. C'est toute une galerie de personnages qui cohabitent étroitement dans une paix toujours menacée par les cancans, les cris, les larmes, les rixes, les querelles parfois ancestrales. L'amour, qui ne se dit ni se montre, palpite sous le joug des interdits ; la pudeur dissimule parfois des actions inavouables ; la loi se confronte aux traditions profondément enracinées. Et cette mère, quel incroyable personnage, à la fois ogresse, et gardienne de l'honneur de la famille, capable de vendre l'une de ses filles, de mettre le couteau sous la gorge de sa cadette tandis qu'elle passe tous leurs excès aux mâles de la famille… L'auteure plonge dans son enfance, à la recherche de ses racines et de cette culture familiale qui a construit son identité complexe, longtemps effacée pour mieux s'émanciper. Un très beau livre porté par une belle écriture, pour rappeler à quel point la liberté est fragile et ne doit jamais être prise pour acquise.
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  • Valmyvoyou_lit 19/01/2022
    « Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille. La dématérialiser d’un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. » Écrit comme un roman, nous comprenons que Par le fil, je t’ai cousue raconte l’enfance de Fawzia Zouari. La fillette habite un village de Tunisie, Ebba, dans lequel la modernité s’invite. Le pays a obtenu son indépendance et les colons français sont partis. Une partie des habitants s’en réjouit, l’autre le regrette. C’est dans ce contexte que Bourguiba a rendu l’école obligatoire pour les filles. La narratrice a été témoin du chagrin de ses sœurs, lorsqu’elles ont dû quitter l’école. Lorsqu’elle a l’âge de l’instruction, elle comprend qu’elles ont été sacrifiées. Elle perçoit, également, que pour garder ce privilège, elle doit s’effacer, il ne faut pas qu’on la remarque. Le regard masculin ne doit pas se poser sur elle, alors qu’elle grandit. Son esprit ne peut s’ouvrir que si son corps disparaît. Sa mère, écrasée par le poids des traditions, surveille ses filles de très près et est très soupçonneuse. L’auteure raconte sa perception des... « Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille. La dématérialiser d’un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. » Écrit comme un roman, nous comprenons que Par le fil, je t’ai cousue raconte l’enfance de Fawzia Zouari. La fillette habite un village de Tunisie, Ebba, dans lequel la modernité s’invite. Le pays a obtenu son indépendance et les colons français sont partis. Une partie des habitants s’en réjouit, l’autre le regrette. C’est dans ce contexte que Bourguiba a rendu l’école obligatoire pour les filles. La narratrice a été témoin du chagrin de ses sœurs, lorsqu’elles ont dû quitter l’école. Lorsqu’elle a l’âge de l’instruction, elle comprend qu’elles ont été sacrifiées. Elle perçoit, également, que pour garder ce privilège, elle doit s’effacer, il ne faut pas qu’on la remarque. Le regard masculin ne doit pas se poser sur elle, alors qu’elle grandit. Son esprit ne peut s’ouvrir que si son corps disparaît. Sa mère, écrasée par le poids des traditions, surveille ses filles de très près et est très soupçonneuse. L’auteure raconte sa perception des bouleversements que son village a vécus : l’arrivée de la télévision, du cinéma, l’émancipation féminine dans les villes, l’école pour les filles et l’ouverture sur le monde, ces changements refusés par sa maman. Elle décrit la claustration, les sortilèges, les menaces et les secrets. Elle explique le poids de la religion et de l’image de la femme, les coutumes, l’éducation et l’impact sur sa vie de femme libre, qui vit, maintenant, en France. Pour gagner cette indépendance, elle a dû batailler et a bénéficié du soutien de son papa, qui croyait au savoir. Dans un climat de soumission à l’homme, c’est lui qui lui a ouvert les portes du monde, quand les femmes voulaient lui interdire. De nombreux thèmes sont abordés dans ce roman. Fawzia Zouari relate ses souvenirs d’enfance, tels qu’elle les a ressentis. Sa curiosité et son envie d’émancipation se sont heurtées au carcan traditionnel ; elle a entrevu un avenir différent de celui que sa famille lui offrait, sans savoir, réellement, ce que cela impliquait. L’habitude des règles strictes lui a permis de s’ouvrir encore plus, quand la liberté s’est présentée. J’ai été touchée par le destin qui l’attendait et que tant de femmes subissent encore. J’ai entrevu les méthodes d’asservissement de la femme et j’ai souffert pour celles qui en sont les victimes. En raison de la multitude de sujets, la situation est décrite dans tous ses aspects. La réalité peinte est multiple et complète. Aussi, ce roman montre la difficulté pour la faire évoluer, mais est aussi, un message d’espoir, en raison du parcours de l’auteure. J’ai été très touchée par ce livre. Par le fil je t’ai cousue est un roman puissant sur la condition féminine et la liberté offerte par l’instruction. L’analyse de la fillette est fine et émouvante, en raison du mélange d’innocence et de lucidité.
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