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Tchevengour
Louis Martinez (traduit par), Georges Nivat (préface de)
Collection : Pavillons
Date de parution : 03/10/1996
Éditeurs :
Robert Laffont

Tchevengour

Louis Martinez (traduit par), Georges Nivat (préface de)
Collection : Pavillons
Date de parution : 03/10/1996
Aujourd’hui promu au rang des grand classiques russes, Andreï Platonov , né en 1899, mort en 1951, fut, de son vivant, un pestiféré. Visionnaire, critique féroce, humoriste désespéré, il a créé une langue profondément singulière, qui le place parme les plus grands écrivains de notre siècle.

Dvanov et son compagnon, Kopionkine, monté sur un cheval nommé Force du Prolétariat, parcourent la Russie en quête de " la génération spontanée du socialisme ". Leur errance les conduit...

Dvanov et son compagnon, Kopionkine, monté sur un cheval nommé Force du Prolétariat, parcourent la Russie en quête de " la génération spontanée du socialisme ". Leur errance les conduit à Tchevengour. " Ici, c'est le communisme et vice versa ", leur annonce Tchepourny, responsable de la bourgade et apôtre...

Dvanov et son compagnon, Kopionkine, monté sur un cheval nommé Force du Prolétariat, parcourent la Russie en quête de " la génération spontanée du socialisme ". Leur errance les conduit à Tchevengour. " Ici, c'est le communisme et vice versa ", leur annonce Tchepourny, responsable de la bourgade et apôtre d'une utopie nouvelle. Sans avoir jamais lu Marx, Tchepourny a conçu le plan d'une communauté idéale. Pour le réaliser, il a massacré les bourgeois et interdit le travail. A Tchevengour, seul le soleil travaille... L'utopie se révèle être un ironique échec, et " le soleil se lève sur l'indigence du pays ".

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EAN : 9782221081440
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 432
Format : 153 x 240 mm
EAN : 9782221081440
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 432
Format : 153 x 240 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • bobfutur 04/02/2023
    Départ à toute heure pour la Fin de l'Histoire. Venez y rencontrer ce fou de Platonov, et les planches de Tchekhov absorbées ici par la Steppe. Chevauchez sur l'énorme dos d'une jument nommée Force du Prolétariat. Venez voir cette Utopie qui n'a jamais cru qu'elle pourrait fonctionner ; où la Camaraderie et la Force du Soleil doivent y remplacer le Labeur ; où les émotions sont sans dessus ni dessous, où les maisons sont déplacées pour y remédier. La propriété détruite pour accueillir la venue prochaine du Socialisme ; en l'attendant… … On ne peut que rester bouche bée devant un tel livre, un tel auteur : Andreï Platonov, dont la biographie est plus fournie que celle d'un héros de roman de propagande ; cet écrivain prolétaire, véritable artisan de la révolution, tour à tour soldat, cheminot, électricien, ingénieur agricole… un modèle pour le Pouvoir, si seulement il se contentait d'écrire des bluettes ouvrières, ou des épopées bien cadrées… Il croyait pourtant aux vertus du Communisme, aux progrès de l'Humanité… Et ses paradoxes, en apparence, sont légions : ce livre en est l'éclatant manifeste. … Amoureux de ces Hommes ayant les pieds dans la terre, noire de ce tchernoziom plus précieux que les ors, son oeuvre ne glorifiant pas pour autant le fruit de leur travail. Il n'écrit pas le grand roman de la paysannerie ; il avait déjà compris le dérisoire de l'Homme travaillant la terre, lui arrachant de force sa nourriture tout en l'appauvrissant, cercle vicieux naturel en accélération, la Révolution Verte n'ayant pas encore suivi la Rouge. On ressent la profonde intuition de cet homme, ainsi que son indémodable modernité, que certains, dont le père Gorki, interpréteront comme de l'anarchisme. Mais les étiquettes ont beaucoup de mal à coller sur la pelisse de ce cosaque socialiste, qui aurait sûrement adoré boire des coups avec ce bon vieux Bertrand Russell, premier penseur qui me vient à l'esprit quand il s'agît de situer cet artiste si difficile à cerner. … Car il serait faux de voir simplement dans ses personnages des âmes égârrées, attendant l'avènement du Communisme, ou bien la mort, avec la même ferveur. Il n'y a jamais d'ironie ou de sarcasmes dans sa prose ; l'absurdité n'est pas celle que l'on croit. Nous ne sommes pas en face d'un écrivain satirique et de son combat perdu d'avance devant l'Autorité ; Platonov veut de tout son être décrire l'avènement de l'Homme Nouveau, l'opposant inconscient à cette franchise qui le dépasse. … Reconnu de ses pairs pour une langue hybride, vivante, débordant des pages, comme échappant à toute volonté de cadrage, si difficile à retranscrire dans une traduction qui forcément l'ampute, mais que l'immense Georges Nivat, ici préfacier, se charge de valider. Louis Martinez a aussi travaillé celle de la version complète du roman « Djann », complétant le travail éditorial remarquable des éditons Robert Laffont et de sa directrice de collection Zofia Bobowicz, qui nous ont rendu l'entièreté de ces textes censurés en partie ou en intégralité, achevant le travail de passeur initié, comme d'habitude, par les éditions L'Age d'Homme qui, pour des raisons que j'ignore, ont laissé de côté ce chef-d'oeuvre. Platonov aura connu au final grand nombre de traducteurs (dont Lily Denis, Anne Coldefy-Faucard, etc.), mais pas le véritable travail d'un poète, tel celui réalisé par Yvan Mignot sur Vélimir Khlebnikov, l'oeuvre d'une vie : exploit de retranscrire l'intangible d'une langue à l'autre ; la parenté avec cette poésie futuriste et naturaliste avait déjà été avancée par Golovanov dans son « Espace et Labyrinthes », en situant l'épicentre d'errance géographique vers cette frontière immatérielle de la steppe, où l'Orient se dissout dans l'Occident… bien que cela puisse être le contraire… … Le traducteur ici justifie sobrement son choix de rendre plus accessible une langue à la sauvage étrangeté, que notre babéliote russophone Mylena a eu tant de mal à dresser, en plus d'en lire une V.O. amputée… Et je ne pense pas que ce livre ait besoin de notes historiques ; au contraire, l'éternelle ambiguïté qui s'en dégage ne se marie que trop bien avec cette Fin annoncée de l'Histoire, où l'Homme retrouve la Nature comme il s'ennuie, la force du Soleil l'ayant privé des siennes. … Un livre unique en son genre, à lire absolument, telle une possible préfiguration de la décroissance, l'appareil critique en moins. … Venez à Tchevengour Départ à toute heure pour la Fin de l'Histoire. Venez y rencontrer ce fou de Platonov, et les planches de Tchekhov absorbées ici par la Steppe. Chevauchez sur l'énorme dos d'une jument nommée Force du Prolétariat. Venez voir cette Utopie qui n'a jamais cru qu'elle pourrait fonctionner ; où la Camaraderie et la Force du Soleil doivent y remplacer le Labeur ; où les émotions sont sans dessus ni dessous, où les maisons sont déplacées pour y remédier. La propriété détruite pour accueillir la venue prochaine du Socialisme ; en l'attendant… … On ne peut que rester bouche bée devant un tel livre, un tel auteur : Andreï Platonov, dont la biographie est plus fournie que celle d'un héros de roman de propagande ; cet écrivain prolétaire, véritable artisan de la révolution, tour à tour soldat, cheminot, électricien, ingénieur agricole… un modèle pour le Pouvoir, si seulement il se contentait d'écrire des bluettes ouvrières, ou des épopées bien cadrées… Il croyait pourtant aux vertus du Communisme, aux progrès de l'Humanité… Et ses paradoxes, en apparence, sont légions : ce livre en est l'éclatant manifeste. … Amoureux de ces Hommes ayant les pieds dans la terre, noire de ce tchernoziom plus précieux que les ors, son oeuvre ne glorifiant pas pour autant le...
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  • mylena 31/10/2022
    Quelle lecture ! Je crois que ce livre mérite la palme des OVNI littéraires ! J'ai eu énormément de mal à le lire, d'abord dans sa version russe au milieu des années 80. Impossible de rien y comprendre, et pour cause : c'était la première édition en russe, celle de 1972 en Occident, amputée de beaucoup de pages, et surtout, de tout le début. Me revoilà, de nos jours, plongée dans la lecture de la traduction, du texte intégral, cette fois. La lecture reste ardue à mon goût, très laborieuse malgré la plume agréable de l'auteur. Cette fois, certes, il y a un fil qui fait sens, au moins les personnages. Il y a aussi une impression, pas désagréable, que l'histoire se déroule un peu comme un film en un seul plan-séquence, tout au moins jusqu'à l'arrivée à Tchevengour. C'est ce qui donne un peu ce côté roman picaresque malgré le fait que chaque événement est objectivement mineur. L'introduction des personnages se fait au fil de ce qui se présente, au fil de l'itinérance de Kopionkine. Itinérance à travers la steppe, qui commence quelque part entre Kiev et Kharkov et qui finit à Tchevengour, bourg imaginaire, probablement entre Belgorod et Astrakhan, mais c'est impossible à savoir car Kopionkine a tendance à tourner en rond, tel Don Quichotte, guidé par la quête de sa dulcinée Rosa Luxemburg (ou plutôt de sa tombe qui est plutôt à l'ouest qu'à l'est de la zone qu'il parcourt !) et par Force Prolétarienne, son cheval, fidèle Rossinante, qui part en avant dès qu'elle entend «Rosa !» Rien qu'avec ça, le ton est donné. Sachant que le texte date de 1928-1929. que l'auteur fut un fervent révolutionnaire (sceptique en ce qui concernait la collectivisation) et qu'il fit lire son manuscrit à Gorki, il y a de quoi rester perplexe devant ce roman socio-philosophique utopique (plutôt dystopique en fait). Gorki déconseilla toute publication à Platonov, jugeant prudemment qu'il faudrait 100 ans pour qu'il soit publiable (la première publication intégrale eu lieu en 1988 en URSS) et reprochant à l'auteur son côté anarchiste. Gorki relève aussi l'indéniable tendresse de l'auteur pour ses personnages. C'est ce qui fait tout le charme de cette oeuvre et empêche d'y voir toute violente critique politique. Impossible de saisir où veut en venir l'auteur. Car quelle que soit la tendresse de l'auteur et du lecteur, il faut bien reconnaître que le lecteur occidental, tout comme Gorki, voit dans les révolutionnaires de Tchevengour un ramassis de toqués et de cinglés, tous plus perchés les uns que les autres et dont on ne sait s'il vaut mieux en sourire, en rire ou en pleurer, bien que leurs façons d'être, de penser ou de s'exprimer soient souvent sympathiques, entre le terre-à-terre et le poétique. Quand on connaît la suite de l'histoire, la vraie, non fictionnelle, avec les famines, les purges, … Et Platonov espérait être publié (dans la vraie vie, il a échappé à toute purge, mais pas son fils, et n'a plus guère été publié sauf comme correspondant de guerre ! ) C'est un écrivain majeur des années 20, d'autant qu'il s'agit d'un des rares écrivains d'origine prolétaire. Bref, c'est une lecture étrange, un livre qui aurait nécessité des notes (historico-philosophiques) et auquel j'aurais bien du mal à mettre une note tant il me semble en le refermant que bien des choses m'ont échappé. Quelle lecture ! Je crois que ce livre mérite la palme des OVNI littéraires ! J'ai eu énormément de mal à le lire, d'abord dans sa version russe au milieu des années 80. Impossible de rien y comprendre, et pour cause : c'était la première édition en russe, celle de 1972 en Occident, amputée de beaucoup de pages, et surtout, de tout le début. Me revoilà, de nos jours, plongée dans la lecture de la traduction, du texte intégral, cette fois. La lecture reste ardue à mon goût, très laborieuse malgré la plume agréable de l'auteur. Cette fois, certes, il y a un fil qui fait sens, au moins les personnages. Il y a aussi une impression, pas désagréable, que l'histoire se déroule un peu comme un film en un seul plan-séquence, tout au moins jusqu'à l'arrivée à Tchevengour. C'est ce qui donne un peu ce côté roman picaresque malgré le fait que chaque événement est objectivement mineur. L'introduction des personnages se fait au fil de ce qui se présente, au fil de l'itinérance de Kopionkine. Itinérance à travers la steppe, qui commence quelque part entre Kiev et Kharkov et qui finit à Tchevengour, bourg imaginaire, probablement entre Belgorod et Astrakhan, mais c'est...
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  • raphaelbelaiche0332 08/04/2020
    Tchevengour est un des rares livres que j’aie lus quasiment d’une traite et dans une espèce d’extase intellectuelle, celle que procure la soudaine ouverture du champ sensitif à la multitude de détails réels et de sensations d’être dans la vérité de l’ici et maintenant que l’on perçoit dans les plus profondes méditations et dans les rêves les plus lumineux. Exhumé du cimetière gelé dans lequel l’avait enterré le stalinisme, ce chef d’œuvre n’a pas connu les adorations critiques qui auraient pu consacrer son auteur comme le génie littéraire qu’il est manifestement. À mettre en parallèle avec les pièces retranchées des Fleurs du mal, mais sans procès ni honte, ni postérité aussi, le livre étant frappé d’interdit par la censure soviétique, à la fin des années vingt du 20e siècle, ce qui en dit long sur ses qualités peu communes. Des qualités si grandes qu’elles faisaient vaciller sur ses bases le grand mensonge de toute la tribu des profiteurs aux dents acérées qui ont prétendu combattre le capitalisme derrière la bannière rouge. Les actionnaires de la collectivisation, la nomenklatura de sangsues mafieuses qui ont été le noyau du communisme mondial. Andreï Platonov parle avec la vraie voix du vrai prolétaire, une voix pleine d’intelligence et de lumière. Une voix pleine de religiosité, de fascination pour le monde et ses mystères. Une voix de la poésie abondante et immédiate. L’humaine humilité dans la beauté du monde, de la vie et des rêves, laissant à la périphérie, dans leur vanité criminelle, la noirceur et les prétentions misérables du communisme soviétique.Tchevengour est un des rares livres que j’aie lus quasiment d’une traite et dans une espèce d’extase intellectuelle, celle que procure la soudaine ouverture du champ sensitif à la multitude de détails réels et de sensations d’être dans la vérité de l’ici et maintenant que l’on perçoit dans les plus profondes méditations et dans les rêves les plus lumineux. Exhumé du cimetière gelé dans lequel l’avait enterré le stalinisme, ce chef d’œuvre n’a pas connu les adorations critiques qui auraient pu consacrer son auteur comme le génie littéraire qu’il est manifestement. À mettre en parallèle avec les pièces retranchées des Fleurs du mal, mais sans procès ni honte, ni postérité aussi, le livre étant frappé d’interdit par la censure soviétique, à la fin des années vingt du 20e siècle, ce qui en dit long sur ses qualités peu communes. Des qualités si grandes qu’elles faisaient vaciller sur ses bases le grand mensonge de toute la tribu des profiteurs aux dents acérées qui ont prétendu combattre le capitalisme derrière la bannière rouge. Les actionnaires de la collectivisation, la nomenklatura de sangsues mafieuses qui ont été le noyau du communisme mondial. Andreï Platonov parle avec la vraie voix du vrai prolétaire, une...
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  • Charybde2 22/09/2014
    Dans les années 1920, une satire picaresque, acérée et onirique de la possibilité d’une utopie révolutionnaire réalisée par la paysannerie russe. Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/22/note-de-lecture-tchevengour-andrei-platonov/
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