7 minutes plus tard : Le livre de Bonnie Kistler

2 février 2014, 23h16. Shay Lambert, récemment embauchée au service juridique de CDMI, et Lucy, DRH de cette entreprise "Géant de la mode" entrent dans l'ascenseur de la tour Marketplace qui, soudain, s'immobilise. Lorsque, 7 minutes plus tard, les secours interviennent, quand les portes s'ouvrent à nouveau, les parois brillent d'un sang luisant... Bonnie Kistler nous livre un thriller d'une belle intensité. Ancienne avocate d'affaires, l'auteure dresse à travers le récit à la première personne de la survivante un tableau particulièrement caustique de ce monde de l'entreprise qu'elle connaît bien. Dans cette enquête, nul n'est épargné même si les hommes sont aux premières loges de la critique, la dissimulation, le management brutal, les licenciements rapides et abusifs, et l'exploitation des hommes sont au coeur de l'intrigue. Personne n'échappe à la fascination de l'Argent roi. Un thriller retors qui tient en haleine jusqu'au dénouement, malgré certaines parties du déroulement de l'enquête qui ont la teinte un peu froide des techniques de procédure. Une intrigue bien ficelée, une plume alerte, un style agréable et au gré d'un roman à tiroirs, qui s'ouvrent au fil des pages avec un complément d'informations qui contextualise le récit pour lui donner une dynamique haletante et nous décrire le milieu si particulier des avocats d'affaires aux USA. Percutant et efficace.

Même sans être claustrophobe, personne n'est à l'aise à l'idée de se retrouver coincé dans un ascenseur en panne. Il y a peu de chances que cela s'arrange après la lecture de ce roman. L'idée de départ est toute simple mais terriblement efficace : deux femmes travaillant dans une grande entreprise se retrouvent coincées dans un ascenseur un dimanche soir. À leur sortie de l'ascenseur, l'une d'elle est morte d'une balle dans la tête. Difficile pour la survivante de démontrer qu'elle n'est pas la meurtrière mais le témoin d'un suicide. Et cela se complique encore quand l'idée du suicide dérange l'entourage de la victime. L'intrigue est plutôt bien ficelée mais je m'attendais à autre chose qu'un "business thriller", genre dont je ne suis pas fan. La faute en revient à la 4e de couverture qui s'appesantit principalement sur le point de départ du roman. Et puis, aspect moins important mais qui m'a gênée (et lié certainement à ce type de thriller), j'ai vraiment du mal avec le rapport à l'argent de certains auteurs américains qui nous assènent les marques et les prix des moindres objets ou services achetés par les personnages. Pour moi au lieu de servir l'intrigue ça fait tache. Un roman donc plutôt pour ceux qui apprécient cette plongée dans "l'univers impitoyable" des entreprises.