Albert Nobbs : Le livre de George Moore
Quel singulier destin que celui d'Albert Nobbs ! Majordome à l'hôtel Morrison, il y est apprécié pour sa discrétion et son efficacité. Mais, pour pouvoir travailler, Albert doit dissimuler un singulier secret. Sous ses vêtements masculins se cache depuis trente ans une femme travestie en homme. Alors qu'un ouvrier découvre l'imposture, Albert choisit pour la première fois de sa vie de réaliser un de ses rêves...
Confusion des sentiments et questionnement sur l'identité, l'histoire d'Albert Nobbs dans le Dublin de la fin du XIXe siècle se révèle d'une étonnante modernité.
Cette nouvelle a été portée à l'écran avec Glenn Close dans le rôle-titre.
De (auteur) : George Moore
Traduit par : Natalie Beunat
Expérience de lecture
Avis Babelio
collectifpolar
• Il y a 2 mois
Chronique de Porte Flingue : Le post-it de Ge pour Collectif Polar Albert Nobbs, George Moore J’ai lu cette longue nouvelle il y a plus de 10 ans, aujourd’hui je reprends mes notes afin de vous la présenter pour le Pride Month Challenge. Son personnage principal est un héros, pardon une héroïne à l’existence sans éclat mais une existence vraiment singulière. Majordome à l’hôtel Morrison, Albert est apprécié pour la qualité de son travail. Mais sous ses vêtements masculins se cache en réalité une femme. Cette femme n’a pas le choix, en se travestissant en homme elle cherche juste à assurer sa survie dans la société bien pensant de la fin du XIXe siècle. Une society irlandaise très corsetée. Où la place de le femme est à la maison à élever les gosses, sinon elle peut aussi être une prostituer pour donner du bon temps à ses messieurs qui régissent la vie de leur épouse. Alors oui Albert Nobb n’a pas le choix, mais voilà, un jour Hubert Page, un jeune peintre découvre l’imposture. Il faut dire que Page est aussi une femme vivant comme un homme. Et Hubert est même marié. Cette découverte déclenche chez Albert l’envie de réaliser un de ses rêves. Il a toujours voulu un acquérir un magasin de tabac, mais maintenant il a d’autres espérances, il espère pouvoir séduire puis pourquoi pas épouser Helen Dawes, une jeune femme travaillant à l’hôtel Morrison. Alors voici Albert qui change de personnalité, lui qui était sûr de lui devient désespérément naïf et maladroit, surtout en amoureux transis…. Je ne vous en dis pas plus sinon je vais vous divulguer le nœud de l’histoire. Ce que je peux vous dire c’est que cette novellas, écrite au début du 20e siècle est super moderne dans ces thèmes malgré l’écriture très classique de son auteur. Que c’est en quelques sort un court roman choral. Et si la première partie nous propose de découvrir la vie d’Albert à travers les yeux d’une ancienne pensionnaire l’hôtel Morrison, la seconde c’est Albert qui reprend la main. Et là on a l’impression qu’il ne ‘agit plus de la même personne. J’avoue avoir adoré le première partie, celle qui nous donne le contexte et le décor de cette histoire. Entre le luxe dans lequel vivre certain privilégié et la pauvreté de la majeur partie de gens qui les servent. Il faut dire qu’à l’époque l’Irlande connait une crise économique sans précédent, la famine frappe sa population, La seconde elle est plus confuse à mes yeux, pour autant j’ai apprécié les sujets qu’elle aborde. Et ils sont nombreux :, La misère forcément, La confusion des sentiments, les questions d’identité et de genre (oui déjà), la conditions de la femme et les difficultés des femmes de cette époque à accéder à un emploi et à plus de liberté. D’autre thèmes sont aussi en filagramme, la lesbianisme. Et même si l’auteur ne fait qu’effleurer le sujet, il se révèle que nos deux héroïnes femmes travesties ont des vues sur d’autres femmes. Et c’est si peu fréquent dans la littérature classique que l’on peut ici signaler ce clin d’œil à l’homosexualité féminine. Mais le thème principale à mes yeux c’est surtout la solitude, celle d’une femmes singulière qui cherche à tirer son épingle du jeu dans un monde d’homme fait pour les hommes. Alors oui, cette novellas est audacieuse, et c’est aussi un vrai conte cruel , un pur drame « queer victorien ». A noter que cette nouvelle a été portée à l’écran en février 2012 par R. Garcia avec Glenn Close dans le rôle titre.
l-ourse-bibliophile
• Il y a 2 mois
J’ai eu de la sympathie et de la compassion pour Albert que l’auteur rend humain et touchant dans ses rêves et ses espoirs et surtout la solitude immense qui vient le submerger à un moment de sa vie. Cependant, je n’ai pas été pour autant passionnée par ce personnage. Sa réserve le rend peut-être trop peu impactant et, comme toute intrigue avec un personnage un peu trop naïf, un peu trop aveuglé, proie facile pour des gens plus disposés à abuser, à manipuler, à rire d’autrui, j’ai également eu envie de le secouer pour lui faire ouvrir les yeux sur une certaine personne de son entourage (ce ressort génère toujours frustration et exaspération chez moi). Cette histoire effleure la question des libertés et des contraintes liées au genre : la possibilité pour un homme d’accéder à un meilleur salaire, la liberté de mouvement, l’autonomie financière… Ainsi que le regard de la société sur la question du genre et du sexe biologique (même si les choses ne sont pas formulées ainsi dans le roman) qui reste assez tristement actuel à mes yeux. Il traite de la solitude dans une société qui n’est pas prête à cette frontière brouillée, de la peur de s’ouvrir à l’autre, du soulagement quand on rencontre quelqu’un qui comprend, de la souffrance à la mort d’un rêve. Cette histoire a donc des qualités, mais le récit porte parfois les traces d’un regard masculin à travers d’éphémères réflexions associées à certains personnages (à Hubert, plus qu’Albert d’ailleurs). Ainsi ai-je parfois eu l’impression de lire l’histoire d’une curiosité, d’une anomalie, plus qu’une histoire de vie, ce qui vient nuire au propos. Rien de rédhibitoire cependant car ça reste léger. La construction est celle, classique, d’un récit enchâssé, mais je n’ai pas trouvé la construction très convaincante : comment le narrateur – enfant à l’époque des faits – pouvait connaître les pensées d’Hubert, le contenu de l’échange entre Albert et tel ou tel personnage ? Le point de vue omniscient du cœur de la nouvelle m’a laissée perplexe. Cette nouvelle aborde des thématiques intéressantes, mais le fait de manière trop superficielle pour être réellement pertinente. Un récit trop court qui ne m’aura pas pleinement convaincue, je n’ai pas été étonnée de l’avoir oublié après ma première lecture il y a plus de dix ans.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266229555
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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2,99 € Numérique 63 pages