Au-Dedans : Le livre de Will McPhail

Numérique

404 Editions

0 personnes ont réagi

Le premier roman graphique de Will McPhail dessinateur du New Yorker est un récit vivifiant et émouvant centré sur la personne de Nick, un jeune homme renfermé qui va lentement s'éveiller au monde.

Nick est un jeune citadin, illustrateur, dont la vie oscille entre ses projets personnels et un travail alimentaire au sein d'une agence de publicité. Il prend la pose dans des cafés et des bars à bière artisanale, conscient que quelque chose manque à sa vie, et que ce quelque chose ce sont les autres et leurs mondes intimes. Bien plus qu'un critique ou un récit autobiographique simpliste de la vie d'un millénial parmi les millénials, cette tranche de la vie de Nick s'attarde sur le fossé qui nous sépare tous les uns des autres. Qu'il s'agisse du barista au coin de sa rue, des membres de sa famille ou de Wren, une oncologue dont le chemin croisera douloureusement le sien, Nick ne peut s'empêcher de penser qu'il existe un monde caché d'interaction humaine hors de sa portée. Nick s'ouvrira finalement aux autres au moment le plus tragique de sa jeune vie.

Illustré à la fois en noir et blanc et en couleurs dans le style immédiatement reconnaissable de McPhail, " Au-dedans " est poignant autant que frais et hilarant. Ce dessinateur phare du New Yorker transmute ici le roman graphique avec une compassion déchirante, écho incarné de nos sociétés où flotte le spectre del'isolement.

Au-Dedans est lauréat du Prix BD Fnac - France Inter 2025, du First Print Awards 2024 et ACBD - Prix Comics 2024.
En sélection officielle Angoulême 2025.
Sélectionné pour le Prix Canal BD 2025 et le Prix Fauve 2025.

De (auteur) : Will McPhail
Collection dirigée par : Nicolas Beaujouan
Traduit par : Basile Béguerie

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

VonLye

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Graphiquement, ce roman graphique est très réussi. Le style est simple, épuré, et l’usage de la couleur est particulièrement fort : tout est en noir et blanc, sauf lorsque les émotions s’expriment pleinement. Ces moments en couleur sont visuellement puissants, comme des éclats de vérité dans un quotidien souvent figé. Sur le fond, même si j’ai saisi l’intention de l’auteur - montrer la difficulté à se connecter vraiment aux autres et à exprimer ce qu’on ressent - je n’ai pas été touchée comme je l’espérais. C’est sans doute lié à ma sensibilité personnelle : comme je suis quelqu’un qui dit toujours ce qu’elle pense, j’ai eu du mal à m’identifier à ce personnage qui garde tout pour lui. À la place de l’émotion attendue, j’ai plutôt ressenti de la frustration. Ce n’est pas un défaut du livre en soi, mais un décalage entre le propos et ma manière de vivre les choses. Malgré cela, Au-dedans reste un roman graphique original et subtil, qui mérite d’être découvert pour son regard sur la communication moderne et sa mise en scène graphique très marquante.

Signaler

VABO1

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

"Au dedans" c'est un voyage vers l'intériorité que nous propose Nick, avec humour et subtilité. Le graphisme en noir et blanc est sobre ; la narration est ponctuée de grandes pages en couleur oniriques et parfois stressantes comme les cauchemars. Nick est illustrateur pour un journal et se promène toujours avec un carnet à la main pour observer les autres. Il fréquente des cafés aux noms amusants, échos de son état d'âme un peu morose. Il n'a goût à rien et s'observe, constatant son incapacité à réellement communiquer avec les autres. La communication reste toujours superficielle, que ce soit avec ses voisins, sa sœur, sa mère ou Wren la jeune femme, docteure en oncologie, qu’il vient de rencontrer. Il faut voir l'échange assez décalé avec le plombier ! Ou la visio avec des collègues qui n'ont rien a dire ! L' échange avec sa mère joue comme un révélateur : - "Je ne me résume pas à qui je suis pour toi nick" lui dit sa mère. - "tu es ma mère", répond t'il - " je suis Hannah " C'est en comprenant qu'il va perdre sa mère, qu'il ose découvrir un autre monde : celui des échanges sincères, où les vrais sentiments peuvent s'exprimer parfois par de simples attitudes (tenir une main). C’est un roman graphique intéressant tant par le sujet, la communication sincère au-delà des apparences et des banalités quotidiennes, que par le traitement avec peu de dialogue et l'usage des images N et B puis en couleur pour évoquer les émotions. Un remier roman graphique original de Will McPhail que je situe en Angleterre et non à New York (comme beaucoup de chroniqueurs l'affirment, peut-être à cause de certains dialogues). Indice : il suffit de constater que lors du déménagement de Wren le volant de son camion est à gauche.#x1f609

Signaler

cappelleant

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Nick est un jeune illustrateur new yorkais. Célibataire, plutôt timide, il observe le monde qui l'entoure et réfléchit à la manière de s'y intégrer au mieux. Sa rencontre avec Wren, une docteure en oncologie, va bouleverser son quotidien.

beatriceferon

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Je ne connais pas Will McPhail et je n'ai jamais lu aucune de ses parutions. Ce qui m'intrigue, c'est le titre et la couverture. Elle est blanche et un personnage se penche dans l'ouverture pour découvrir un univers luxuriant de plantes exotiques. Au dos, c'est l'inverse : nous voilà dans la jungle et le jeune homme nous regarde. Derrière lui, il n'y a rien. Je m'imagine que l'histoire va nous entraîner au-dedans de lui, dans un monde riche et coloré, alors que ce qui l'entoure est vide. Pourtant, je vais rester perplexe à la lecture de ce gros album. J'aurai l'impression, en le refermant, d'être passée à côté de quelque chose, de n'avoir rien compris. J'y vois deux causes. D'abord, les films que je me fais à partir de l'extérieur d'un livre. (Je vous rappelle que je ne lis pas les quatrièmes de couverture avant de me plonger dans l'ouvrage). Ensuite, le genre dans lequel il est classé : « roman graphique », ce qui fait que je m'attendais à une histoire suivie avec action, péripéties et rebondissements. Ce n'est pas le cas. La première planche représente une attraction de parc aquatique, que l'on nomme « le saladier ». Une tour contient un escalier hélicoïdal qu'il faut escalader avant de s'élancer dans un toboggan vertigineux qui aboutit « dans une énorme structure en forme de bol percé au fond ». Je me figure atterrir dans ce bol, complètement tourneboulée par la longue descente et être aspirée par le trou percé au fond, comme un petit pois dans un évier. Et c'est l'impression que j'ai eue en refermant l'épais volume : désorientée, un peu ivre, pleine de doutes. Je l'ai donc fait lire à mon mari afin que nous puissions en discuter et échanger nos points de vue. Miracle, voilà que ça se décante. D'histoire, il n'y en a pas. Ce sont des tranches de la vie du héros. Il passe sans arrêt devant des bars (dont le nom varie) et il n'est autre (je pense) que l'auteur lui-même : il est dessinateur, il travaille chez lui, il envoie des illustrations au « New Yorker », il ne quitte jamais son carnet Moleskine dans lequel il croque ce qui l'entoure. Mon impression est que notre homme vit dans un univers clos et qu'il est solitaire, de sorte qu'il ne lie pas (facilement) de contacts avec les autres. D'ailleurs, on le voit, enfant, profiter béatement du « saladier » dans lequel il dérive avec plaisir dans le grand bol. Jusqu'au jour où, à son atterrissage, il s'aperçoit que d'autres baigneurs sont installés dans SON espace. Il disparaît en une seconde par le trou du milieu. De même, dans la suite, je le vois marcher inlassablement, mais il est seul. Il entre dans un bar et pense très fort à la question qu'il voudrait se voir poser par le barman. Mais il n'aborde pas lui-même le sujet. Il rencontre Wren, une femme médecin, qui, manifestement, lui plaît, mais ils ne se disent rien, sauf des banalités. Sa sœur lui demande de garder son neveu. Paniqué, il cherche une excuse qui lui permette d'éluder. Il ne sait que dire à la voisine. Il reste coi des heures durant à côté de sa mère en train de poncer un mur. Le dessin, en noir et blanc, quoique assez simple (quelques traits) est cependant très expressif. L'artiste s'attarde sur les yeux. Ronds comme des billes, mais tantôt écarquillés, tantôt mi-clos, ils traduisent bien les pensées et sentiments des personnages. Parfois, soudain, ils se teintent. Les pages qui suivent sont en couleurs. On entre dans l'univers intérieur de Nick, un univers onirique et fantasmagorique. Parfois effrayant, il comporte des montagnes qu'il faut escalader à mains nues, des falaises qui s'effritent, menaçant de vous entraîner dans leur chute, des monstres pleins de dents qui vous dévorent vivant, une sorte de temple grec, rouge, entouré d'eau, dans laquelle on est presque englouti, des labyrinthes. Ce bâtiment revient à plusieurs reprises et se dégrade petit à petit jusqu'à n'être plus qu'une ruine. Je pense que cet édifice est une métaphore de la situation dramatique dans laquelle le héros se retrouve brutalement plongé. Mais la fin me laisse espérer une issue heureuse.

Signaler

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    BD & Humour , Bande Dessinée
  • EAN
    9791032408735
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Will McPhail

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

19,99 € Numérique 275 pages