Calvin et Hobbes - tome 8 petit format : Le livre de Bill Watterson

Calvin et Hobbes est une de ces séries de bandes dessinées en un strip (3,4 vignettes) ou en une planche qui peuvent se lire, se relire, se re relire à l’infini. On trouve toujours des gags, des dialogues, un second degré qui nous avait échappé. Un pur bonheur de lecteur. Le tome 8 des éditions Hors collection est en fait le premier. Celui où l’on voit les débuts de Calvin, celui, surtout, où il reçoit une peluche tigre qu’il nomme Hobbes. Pourquoi, encore une fois, une numérotation chaotique des albums ? Toujours est-il que dans l’édition des intégrales de l'irrésistible duo, l’ordre chronologique est respecté. Elle est pas belle, la vie est donc le premier tome à lire si on souhaite suivre l’évolution du dessin, des personnages et des thèmes. Dans ces premiers dessins en noir et blanc, Bill Watterson a déjà trouvé le ton juste. Calvin est un jeune garçon absolument détestable ou adorable, non détestable, non… Enfin, il est les deux. Dans la vraie vie, il serait une vrai plaie, mais ici avec Hobbes comme ami imaginaire (quoi que, est-il si imaginaire que cela ?), il imagine les pires bêtises, se montre égoïste, parfois mature et parfois puéril. Une caricature de tous ce que les parents redoutent chez leur progéniture. Calvin possède une certaine forme d’intelligence, mais l’école l’ennuie eu plus haut point et tout ce qui correspond à des devoirs scolaires sont sources de gags parfois surprenant : - 2+7 = ? - Je ne peut pas répondres à ces questions par ce q’elles heurte mais convixions religieuses (avec les fautes d’orthographe en cadeau) - ça, ça vaut 10/10 A travers les bêtises, les jeux, les repas, l’école qui font le quotidien de ce jeune garçon de l’Amérique des années 1980, c’est toute l’évolution d’une société qui est passé au peigne fin, et notamment le rôle de plus en plus pernicieux des écrans (à l’époque c’était la télévision). - ils disent ici que vers 6 ans, la plupart des enfants ont assisté à près d’un millions de meurtres à la télé - Je trouve ça très dérangeant … ça signifie que j’ai raté tous les bons programmes. Mais dès ces premiers strips, on a droit aussi à de la philosophie hauteur d’enfant, quel est le sens de la vie, le libre arbitre, la religion, la vie après la mort. - Je me demande où on va après la mort ? - En Alaska - Quand on a été gentil ? Ou quand on a été méchant ? Calvin s’échappe aussi assez souvent de la vie ordinaire qui l’ennuie pour vivre dans son imagination et ce décalage entre réalité et vie parallèle est aussi un élément jouissif de l’album. L’institutrice étant souvent présenté comme un horrible extra terrestre qui veut lui extorquer des informations que Calvin, cadet de l’espace, ne souhaite pas fournir même sous la torture de l’interrogatoire. Sous ces airs de bande dessinée destinée aux enfants, il y a donc plusieurs degrés de lectures, et plusieurs niveaux de compréhension. Et si on accepte de rentrer dans le délire de l’auteur, la plaisir est immense à chaque lecture. Une bouffée d’humour qui fait du bien et qui arrive parfois à remettre en question nos propres préjugés sur un certain nombre de choses de la vie quotidienne ou de notre façon d’éduquer nos enfants à la maison et à l’école. Une BD, une série même, qui devrait être remboursé par la sécurité sociale tant elle nous met de bonne humeur à chaque lecture.

Les parents de Calvin avaient certainement beaucoup d'ambition en donnant ce nom à leur unique rejeton. En tous cas, ce dernier ne manque ni de toupet ni de culture générale en affublant son tigre en peluche du nom de Hobbes. Par contre, à l'école, ni Calvin ni Hobbes ne sont très doués; ainsi, lorsque Calvin demande à Hobbes ce que veut dire le mot "pronom", Hobbes lui répond qu'il s'agit d'un nom très pro, ce que Calvin se dépèche de noter dans son cahier en espérant au moins un point pour l'originalité de la réponse. Une bande dessinée en noir et blanc faite de traditionnelles comic strips sur le sujet de l'enfance. Un humour tout à fait désopilant. Un pur plaisir!