Court toujours : Silent Boy : Le livre de Gaël Aymon

Être soi en vrai Anton est au lycée. Surnommé Pilo, il fait partie d'un groupe de garçons populaires sans être vraiment extraverti. Le soir, il aime se connecter sur un forum en ligne, sous le pseudo « Silent boy », pour discuter des problèmes du quotidien avec d'autres adolescents. Quand l’un des membres de ce forum évoque des difficultés à comprendre sa propre orientation sexuelle et qu’il évoque sa crainte d’être gay, Anton se confie sur sa propre vie. Ce roman, très court, est très percutant. Certains passages sont vraiment saisissants sur la vie au lycée. Il aborde, avec intelligence, les thèmes de la peur de la différence, de l’apparence, de l’impitoyable regard des autres, mais aussi, un peu, du pouvoir des mots ! C’est une réussite, j’ai adoré !

Anton Gallot se retrouve dans son pensionnat dans la chambre de Nathan Chavanon, réputé gay. Il est ami avec Hameza, Vinz, Gaby, Axel, Adam de l'équipe de rugby. Il tient absolument à être intégré et reste discret dans ses relations avec ses camarades et suit le mouvement des garçons quels que soient leurs propos, même sexistes. Néanmoins, il passe ses nuits sur un forum de discussion sur lequel des adolescents se livrent honnêtement loin des représentations obligées de la vie du lycée. Il a notamment un lien fort avec MortalKiss. --- --- --- “Issu du cours Florent et du Studio Pygmalion, d'abord comédien puis scénariste et réalisateur, Gaël Aymon a produit et distribué des films, spectacles et concerts, et enseigné le théâtre aux enfants et adolescents. Ses premiers ouvrages pour la jeunesse sont publiés à partir de 2010. Ses livres ont obtenu de nombreuses récompenses et ont été traduits en Chine, Corée, Roumanie, Italie, Espagne, Allemagne, au Brésil, au Mexique et en braille. Membre de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, il en a été l'un des administrateurs entre 2012 et 2014. En 2023, il publie le roman pour adolescents Une nuit de mon enfance : pour l'avis critique de Télérama : « Ce n'est pas la première fois que cet auteur s'essaye au thriller. Il en explore ici une veine réaliste en y mêlant subtilement son appétence pour le conte. le romancier réussit parfaitement cette partition délicate. » En 2023 et en 2024, il est sélectionné pour le prestigieux prix suédois international, le Prix commémoratif Astrid-Lindgren, le "Nobel de la littérature jeunesse", pour l'ensemble de son oeuvre. En roman adolescent, il a publié chez Actes sud junior, Ma réputation en 2013, Oublier Camille en 2014, le diptyque Les Héros oubliés, Aux portes de l'oubli en 2015 puis Les Maîtres en 2016, Mon âme frère en 2018 puis chez Nathan, La Planète des sept dormants en 2018, Et ta vie m'appartiendra en 2020, Silent Boy en 2020, Grim, fils du marais en 2021), Une nuit de mon enfance en 2023 et enfin 17 ans à jamais en 2024. Il a aussi publié Golden Valley chez Gallimard jeunesse en 2016 et L'Apprenti-conteur à L'École des Loisirs en 2022. Il a obtenu le prix Jacaranda en 2016 pour Ma réputation, le prix Gallimard des collégiens en 2024 pour Ma réputation, le prix des Embouquineurs 2023-2024 pour L'Apprenti-Conteur, le prix des Lecteurs en Seine en 2022 pour Et ta vie m'appartiendra et il a été sélectionné pour le Prix commémoratif Astrid-Lindgren deux années consécutives, en 2023 et 2024 pour l'ensemble de son œuvre. --- --- --- Un texte de Gaël Aymon, c’est évidemment intelligent, subtil, profond, sensible. Dans cette nouvelle, Gaël Aymon parvient en quelques pages à nous montrer l’évolution d’un adolescent autrefois complexé par son corps et qui a décidé à la fois de sculpter son corps grâce à la musculation et de s’intégrer coûte que coûte à ses camarades de lycée en intégrant à la fois l'équipe de rugby mais aussi le groupe des garçons populaires de son lycée professionnel. Il n’a pas le courage de s’opposer aux propos sexistes ou homophobes. Cependant, la nuit, il participe à un forum de discussion que Gaël Aymon met en page entre chaque chapitre et il prend conscience de la nécessité d’être lui-même. Bouleversant et sublime. Coup de cœur.

4/5 L'histoire parle d'un ado qui se nomme Anton cet ado à l'habitude de se connecter le soir sur un serveur pour parler cela lui permet de vider son esprit jusqu'à ce qu'un ado arrive dans sa chambre d'internat. Mon avis : j'ai bien aimé ce livre car je trouve qu'il fait réfléchir sur la conclusion que donne Anton à la fin. J'ai moins aimé le fait que l'auteur ai trop accentué le langage écrit dans les messages. J'ai eu du mal à comprendre ces passages. Je conseille ce livre pour les ados. Même un ado qui n'aime pas lire : le livre se lie assez vite et se comprend vite. Anaïs ....................................................................................................................................................... Mon avis : ce livre peut être bien pour les jeunes qui ont du mal à lire ou bien comprendre des livres . L'histoire parle d'un jeune garçon qui s'appelle Anthon qui se connecte sur un site internet pour raconter son histoire de vie . D'autres jeunes lui répondent en donnant leur avis sur la situation , et dans la situation dans laquelle ils sont. Erwan. ...................................................................................................................................................... 3/5 Ce livre est raconte l'histoire d'un lycéen : Anton. Ce jeune garçon est quelqu'un qui ne donne jamais son avis, il préfère suivre les autres pour ne pas être rejeté, mais un jour il rencontre Nathan. Ces deux-là se rencontrent car ils se retrouvent dans la même chambre d'internat, Nathan se fait harceler car il est homosexuel et Anton n'est pas heureux de se retrouver dans sa chambre. Mais grâce à cette cohabitation, Anton apprendra à avoir son propre avis, et à apprécier Nathan. En parallèle, Anton raconte ses histoires et ses problèmes sur un forum, il raconte tout cela anonymement sous le nom de : Silent Boy. Grâce à cette vie sur les réseaux, il rencontrera MortalKiss... J'ai trouvé qu'une fois commencé, on se retrouve vraiment plongé dans l'histoire. Ce livre aborde des thèmes importants comme l'harcèlement et les réseaux sociaux. Il est facile à lire, et le langage est souvent courant mais parfois familier. Nora

Si écrire pour la jeunesse est difficile, écrire sur la jeunesse l'est encore plus. Ses codes, ses références, sa culture, son langage ; autant d'éléments qui, fugaces et changeants, risquent de figer dans le temps une scène ou des personnages une fois les mots couchés sur le papier. L'adolescence d'aujourd'hui n'est plus celle d'hier, et encore moins celle d'avant-hier. Pas plus qu'elle n'est celle de demain. C'est pourquoi il est si difficile d'écrire un récit sur l'adolescence qui survive à l'épreuve du temps, qui reste à la fois actuel et suffisamment intemporel pour convaincre de jeunes lecteur à moyen et long terme. A cet exercice, Gaël Aymon semble plutôt bien s'en tirer. Probablement a-t-il conservé lui-même une part de cette adolescence. Alors, certes, il est possible que le vocabulaire passe, que l’argot employé se démode d'ici quelques années (d'ailleurs, le texte ne date que de 2020, et cela se ressent à travers l'utilisation de certains termes et de certaines tournures de phrases que la génération alpha a certainement déjà relégués aux oubliettes), mais les thématiques et les personnages sont suffisamment forts pour s'affranchir d'une époque et émouvoir le lecteur au-delà d'un cadre spatio-temporel précis. D'ailleurs, comme un pied de nez à ces médias qui évoluent si rapidement, Gaël Aymon choisit de faire se confier Anton par l'intermédiaire d'un forum, soit un support probablement à l'état de mort imminente face à ces blockbusters que sont TikTok et consorts. Ce choix est revendiqué par l'auteur comme par son personnage, qui apprécie son côté désuet ; "un groupe de résistants à la dictature de l'image", dit-il. Véritable parti pris du protagoniste qui balaye donc tout risque d'anachronisme, ce forum en dit en même temps beaucoup de sa véritable personnalité et l'étoffe rapidement d'une belle profondeur. Les thématiques, actuelles, tournent autour de la question du genre, sujet intemporel s'il en est. L'originalité du propos se situe dans l'angle choisi par l'auteur qui ne s'arrête pas à la question des violences sexistes, mais qui en profite pour aborder ce que la société masculiniste impose aux jeunes garçons de formatage pour mieux se fondre dans le groupe, correspondre aux codes. Rares sont les romans qui choisissent cette approche et parviennent à la défendre aussi pertinemment, surtout dans un texte au format court. Lorsqu'on referme la dernière page, on en voudrait encore, mais on réalise que le charme de "Silent Boy" tient aussi à sa concision. Alors, en guise de consolation, on écoute la version audio gratuite, accessible par QR code à l'intérieur du livre, narrée par l'auteur. En bref : Un auteur et une collection qui valent tous les deux le détour. Gaël Aymon parvient à restituer l'adolescence dans ce qu'elle a de plus complexe, ambivalent et touchant à la fois, en confrontant son personnage principal à la difficulté de vivre notre époque et de s'y trouver une place qui soit sienne. Le propos est fort, mais jamais normatif, sujet à faire naître des réflexions chez le jeune lecteur ; soit le texte parfait pour cette collection consacrée aux préoccupations adolescentes.