Crime et châtiment : Le livre de Fedor Dostoievski
Été 1865, Saint-Pétersbourg. Écrasé par la pauvreté, le jeune Raskolnikov doit abandonner ses études. Arpentant la ville, désorienté, il se croit appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, fomente le meurtre de sa logeuse, une vieille usurière. Mais en réalisant ce " songe monstrueux ", il sombre : les conséquences de son acte le rongent. Jusqu'à ce qu'il finisse par se rendre et accepter la condamnation, seule voie de rédemption pour lui.
Œuvre majeure de la littérature russe,
Crime et Châtiment est le roman de la déchéance humaine, Raskolnikov son témoin incarné. Écrivain de la conscience et du doute, Dostoïevski offre, avec cette plongée troublante dans la psyché d'un criminel, une vibrante réflexion sur la dualité de l'Homme, son mystère, et les possibles lueurs de son salut.
De (auteur) : Fedor Dostoievski
Traduit par : Victor Derely
Expérience de lecture
Avis Babelio
LaLisiere
• Il y a 2 mois
Publié en 1866, "Crime et Châtiment" est l’un des romans les plus célèbres de Fiodor Dostoïevski et un pilier de la littérature mondiale. À travers le parcours de Rodion Raskolnikov, jeune étudiant pauvre de Saint-Pétersbourg, Dostoïevski interroge les fondements de la morale, la culpabilité, la justice et la rédemption. Ce roman, dense et profondément psychologique, constitue autant une enquête sur le crime qu’une plongée vertigineuse dans la conscience humaine. L'intrigue du roman repose sur un fait central : le meurtre d'une vieille usurière commis par Raskolnikov, convaincu que certains hommes « extraordinaires » ont le droit de transgresser la loi pour accomplir une mission supérieure. Le suspense ne réside pas dans l'identité du criminel, connue dès le départ, mais dans les conséquences morales, psychologiques et sociales de cet acte. Dostoïevski ne se contente pas de raconter un crime ; il le déconstruit, l’analyse, en fait le point de départ d’une réflexion sur la responsabilité individuelle, le libre arbitre et les limites de la pensée rationaliste. Le roman devient ainsi un débat philosophique incarné, où chaque personnage semble représenter une vision du monde, une position éthique ou une tension intérieure. Le génie de Dostoïevski réside dans sa capacité à sonder l’âme humaine avec une rare intensité. Raskolnikov est un personnage complexe, à la fois orgueilleux et torturé, intelligent mais instable, oscillant entre révolte et culpabilité. Son parcours est une descente aux enfers marquée par la fièvre, la solitude, les hallucinations et la honte. Autour de lui gravitent des figures tout aussi marquantes : Sonia, incarnation du sacrifice et de la foi chrétienne, le juge Porphyre, fin psychologue et figure de la justice morale, ou encore Svidrigailov, double sombre de Raskolnikov, cynique et désabusé. À travers eux, Dostoïevski explore une vaste palette de sentiments humains – honte, rédemption, peur, amour, désespoir – en les articulant toujours à des dilemmes moraux profonds. Le roman se situe dans le contexte intellectuel de la Russie du XIXe siècle, traversée par des débats sur le nihilisme, le socialisme, la religion et la science. Raskolnikov, influencé par des idées modernes et radicales, incarne cette jeunesse tentée par la transgression des normes traditionnelles. Pourtant, au fil du roman, c’est vers une forme de spiritualité qu’il est conduit – non pas par la religion dogmatique, mais par une rédemption lente et douloureuse, symbolisée par Sonia et la figure du Christ. Dostoïevski ne livre pas une morale simple. Il ne condamne pas son héros, il l’humanise. Le roman repose ainsi sur un équilibre subtil entre la dureté du monde réel et l’espoir d’une renaissance intérieure. Le style de Dostoïevski, profondément ancré dans l'oralité et le flux de conscience, peut désorienter. Le lecteur est souvent plongé dans le monologue intérieur des personnages, leurs obsessions et leurs contradictions. Cela demande une lecture attentive, mais rend l'expérience d’autant plus immersive. L'atmosphère du roman, marquée par la misère, l'étroitesse des chambres, la chaleur étouffante de l’été pétersbourgeois, contribue à créer un sentiment d’angoisse. La ville devient un décor mental, reflétant la confusion et le tourment du héros. "Crime et Châtiment" est une œuvre magistrale, à la fois roman psychologique, récit philosophique et drame moral. Dostoïevski y déploie une profondeur d’analyse rare, explorant les zones troubles de la conscience humaine sans jamais tomber dans la simplification. C’est un roman exigeant mais d’une richesse inépuisable, qui interroge encore aujourd’hui la justice, la liberté et la dignité humaine. Lire "Crime et Châtiment", c’est faire l’expérience d’un grand bouleversement intérieur, à la mesure des grandes œuvres universelles.
Kerannockancel
• Il y a 3 mois
Le tourment en un personnage, la décomposition d'un être tiraillé entre un orgueil démesuré et une volonté d'agir face aux inégalités de son milieu. Une Russie décrite dans ce qu'elle a de plus sombre et le decryptage d'une société en mouvement où les frontières entre classes sociales évoluent et où le statut de noble se dissout peu à peu. La mise en exergue de l'alcoolisme et de la dépravation dans un milieu socialement fragilisé à travers des personnages à la limite de la caricature. La culture savante dépeinte sous ses différentes formes, l'évolution du nihilisme au sein de la société Russe critiquée par l'auteur qui la tourne en dérision et la confronte aux idéologies conservatrices de la tradition orthodoxe russe. Un portrait succinct des minorités ethniques qui peuplent la russie et leur rôle au sein de la société. La place de la religion dans une entreprise de rédemption embuchée. Tels sont les éléments qui composent, en partie, ce récit de Fiodor Dostoïevski, Crime et châtiment. Raskolnikov, jeune étudiant ayant abandonné ses études de droit faute de moyens financiers nous permet, à travers son questionnement, une analyse de la société Russe à Pétersbourg dans ce qu'elle a de plus sombre. C'est en effet une population paupérisée qui y est décrite, soumise aux travers et aux déviances tel que l'alcoolisme et la prostitution dans lesquels ils se morfondent et se prostre, niant ou rejettant la réalité de leur situation. Une réflexion posée par Raskolnikov, à l'origine de son passage à l'acte. Une distinction entre les ordinaires et les extraordinaires, les moutons et les bergers. Les être légitimes et les êtres illégitimes. La barrière entre ces deux catégories ? Le passage à l'acte. De fait, Raskolnikov peut-il légitimement s'autoproclamer extraordinaire du fait de la comission de l'acte ? Cet aspect outrecuidant du personnage le mènera à sa perte mais permettra néanmoins de poser les bases d'un questionnement sur l'immunité accordée à certains individus qui au contraire de leurs pairs, pour des faits proportionnels ou identiques, ne bénificient pas du même traitement. Le personnage de Napoléon demeurera au cœur de cette critique, personnage idolâtré par Raskolnikov dans le récit et qui dans l'histoire Russe, maintient une forme paradoxale de reconnaissance. Enfin, et pour clôturer ce résumé succinct de l'oeuvre, une place centrale est accordée au cheminement du personnage vers la rédemption et l'acceptation de la bassesse de son oeuvre. Étant issu de la noblesse, c'est un acte qui devient honteux pour lui. Il peine à assumer son crime, et l'auteur renforce cet aspect jusqu'à la lecture des classes sociales qui à la fin du récit, ne permet pas la compréhension de la rédemption du personnage sur la place publique à travers ses gestes qui sont perçus comme ceux d'un individu sous l'emprise de l'alcool et non comme ceux d'un être acceptant et reconnaissant son crime. Pour conclure, c'est un livre à lire conscencieusement tout en prenant plaisir, et qui demeurera l'une de mes meilleures lectures.
Idl
• Il y a 3 mois
J’ai comme toujours avec la littérature russe classique beaucoup de mal à me repérer, à ne pas mélanger les personnages. Mais bon, excepté ce « désagrément », j’ai trouvé l’histoire intéressante, même si j’ai également eu un peu de mal à suivre le personnage principal dans sa « douce » folie. Même si je ressors « mitigée » de cette lecture, je suis heureuse de l’avoir lue. A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier, renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d'argent. Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un crime : ce qu'il va faire bientôt - de manière crapuleuse. Le roman de Dostoïevski montre en Raskolnikov un témoin de la misère, de l'alcoolisme et de la prostitution que l'auteur décrit sans voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l'est devenu, tant les raisons qu'il s'invente pour agir sont contradictoires. Mais la tragédie n'exclut pas la vision d'une vie lumineuse, et le châtiment de son crime va lui permettre un long cheminement vers la vérité, et la renonciation à sa mélancolie brutale. Après quoi sera possible ce que l'épilogue annonce : l'initiation de Raskolnikov à une réalité nouvelle, le passage d'un monde à un autre monde.
Lascase
• Il y a 3 mois
Je voulais lire un classique , pari tenu mais c’est un parcours long et souvent ennuyeux. La plume de Fiodor Dostoïevski, publié en 1866 est considéré comme un roman à la fois psychologique, philosophique et social. On suit le parcours de Rodion Romanovitch Raskolnikov, un étudiant sombre qui vit misérablement et ne sait même pas se nourrir. Quelle différence avec la douce vie européenne d’aujourd’hui. Il commet un meurtre mais je ne dévoile rien et ce n’est pas la trame de l’histoire . Ce que Dostoïevski explore, c’est la conscience torturée de Raskolnikov. Après le crime, il est rongé par la culpabilité, la peur, l’orgueil, les rêves de grandeur et le doute. Ce livre est un long voyage au cœur de son introspection et c’est ce qui le rend interessant. L’auteur nous fait aussi croiser une foule de personnages qui alourdissent le récit et le rend long et très introspectif. Nous ne sommes plus habitués à ce type de littérature, c’est evident. Sonia apparaît comme une jolie fleur dans un horizon triste et morose , elle apporte la touche romanesque mais on ne comprend pas vraiment ce qu’elle trouve au personnage central. Au final un livre triste comme un automne dans une morne grisaille mais certains passages sont brillants par l’exploration complexe des troubles intérieurs du personnage central Raskolnikov.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782823868500
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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