Dis-le à la mer : Le livre de Solène Mérono

J'ai lu ce livre dans le cadre de la sélection pour le prix LA, catégorie YA. C'est joliment écrit, et les parties sur la maladie sont extrêmement touchantes... mais pour moi il y a beaucoup trop d'incohérences dans ce livre! Pour ne citer qu'un exemple: le personnage principal et narrateur est musicien et rêve de faire carrière avec sa guitare, on sait qu'il a un groupe... mais on ne le "voit" jamais avec ce groupe; en-dehors de l'île, il semble n'avoir aucun ami à part son "meilleur ami" qui tombe d'on ne sait trop où, et avec qui il n'a jamais rien "construit" et passe son temps à se chamailleur. Mouais... Quant à ses co-musiciens, autre exemple, ils n'existent tout à coup que pour être refoulés. Pour moi qui suis sensible à de tels "détails", c'est inensé de passer cela presque complètement sous silence - même si ce n'est pas l'objet du livre, c'est plus que maladroit d'en faire ainsi abstraction! Et surtout, je me demande encore pourquoi l'autrice a eu besoin de situer cette histoire en Corée!? À part le fait d'exposer sa connaissance de ce pays, ça fausse son propos, car une telle histoire pourrait se passer n'importe où dans le monde, et certainement chez nous; cependant, en la plaçant dans un pays "exotique" aux yeux de la plupart, elle rend les choses lointaines, comme si ça ne pouvait pas nous toucher tout à fait... et je trouve ça particulièrement dommage quand on aborde un tel sujet!

J'ai découvert la plume de cette auteure par ce roman, et j'ai rapidement plongé dans l'histoire, puisque j'ai terminé le livre en quelques jours à peine. C'est un roman magnifique, doux malgré les sujets difficiles qu'il aborde, mais toujours avec une grande justesse et une belle poésie. J'ai été fortement touchée par la mise en lumière du rôle des aidants. L'auteure a réussi à trouver les bons mots pour expliquer ce sujet. C'est un roman qui fait pleurer autant qu'il répare. Il a apporté beaucoup d'espoir et de soulagement à des proches qui étaient dans la même situation que le personnage principal. Pour tout cela, je remercie l'auteure de nous partager des textes aussi vibrants que celui-là. Je recommande cette lecture, c'est un coup de cœur pour ma part !

Kenta et Junho sont deux adolescents Coréens qui lors de leur vacance d’été vont pour la première fois sur l’île de Jeju. Ils y rencontrent Sam et Jian, deux natifs de l’île. Ainsi se crée sur cette île une deuxième famille. Cependant, leur temps est compté. L’île de Jeju m’a toujours beaucoup attirée et j’espère un jour pouvoir m’y rendre, c’est donc avec grand plaisir que j’ai découvert cette petite romance sur cette jolie île. Le récit va prendre place autour du deuil « programmé » de l’un des membres du groupe, celui-ci va souffrir d’une sclérose latérale amyotrophique (le pronostic vital est de 4-5ans après le diagnostic). Ce n’est pas une histoire qui va être pleine de tristesse, au contraire, elle se centre beaucoup plus sur les moments de bonheur partagés et la complicité entre les personnages. Le groupe prend une place importante et cette dynamique est au coeur de ce récit sur le deuil. Je n’avais jamais lu de livre portant sur un deuil programmé dans un groupe d’amis, la plupart des récits que j’ai pu lire se contentent d’évoquer l’amoureu.se ou la famille. Ici, nous avons les trois et d’une certaine manière c’est très intéressant. La romance en elle-même va prendre du temps à se mettre en place (des années étant donné qu’il y a des ellipses temporelles), elle est incorporée dans une dynamique de groupe particulière qui fait que cela l’a rendue un peu plus réelle. Bien que j’aime ce genre de slow burn, je n’ai pas forcément accroché plus que ça au couple, dû notamment au caractère du personnage principal et de cette espèce de triangle amoureux qui ne fait pas forcément sens chez moi. La fin quant à elle est triste bien que d’une certaine manière pleine de lumière. C’est un joli hommage aux aidants qui est donné. Pour ce qui est des personnages, je n’ai pas forcément aimé Junho dans le sens où les triangle samoureux m’exaspèrent quelque peu et son comportement hyper-extraverti et je drague tout se qui bouge m’ont agacé. Jian et Ren étaient un peu du même acabit ou en tout cas, ils m’ont tout autant agacé. J’ai trouvé leur personnage pas forcément mature, ce qui au début n’est pas problématique (ils ont 16ans) mais, qui au fil des ans est lassant surtout que le reste du groupe semble plus posé, en particulier Kenta et Sam. Pour conclure, une romance assez triste qui met en avant les dynamiques de groupe et le deuil « programmé ». C’est une histoire plutôt plaisante malgré certains personnages agaçants.

Ce roman a été pour moi une agréable découverte. En effet, ce n’est pas un titre que j’aurais choisi de lire spontanément mais comme la romance est ce que l’on me demande le plus à la bibliothèque, j’essaye d’en lire de temps en temps afin de pouvoir conseiller les lecteurices. Mon choix s’est porté sur ce livre en raison de la présence du mot « mer » dans le titre, mais aussi parce que j’avais envie de dépaysement et que la Corée est une destination qui me tentait bien. Je n'ai pas plus accroché que ça avec les deux personnages principaux. Le très discret Sam m’a autant touchée qu’agacée. Je lui reprochais d’être trop en retrait et de toujours faire passer les autres en priorité, même lorsque cela lui fait de la peine. Comme s’il estimait n’avoir pas droit lui aussi au bonheur. Ou en tout cas de moins le mériter que les autres. Et cela n’est pas lié au fait qu’il se sait condamné car il est comme ça avant même que sa maladie ne soit diagnostiquée. J’ai donc eu de la peine pour lui. Et dans le même temps une folle envie de le secouer. Quant à Junho, je ne l’ai pas beaucoup aimé. Son caractère, sa manière d’être, mais plus que tout son côté séducteur, me l’ont rendu assez antipathique. Cependant (et étonnamment) cela ne m’a pas empêchée de poursuivre ma lecture, et même de la trouver belle. L’amitié entre les personnages est ce que j’ai préféré. Si leur rencontre semble improbable, irréaliste même (ils se croisent et s’invitent très naturellement, comme si c’était une évidence, alors qu’ils ne se connaissent absolument pas) leur amitié, elle, sonne vraie. Il y a des hauts et des bas. Des disputes, des explications, des retrouvailles, des drames, des liaisons… Bref : une multitude de choses qui, dans la vraie vie aussi, viennent pimenter (ou parfois mettre à mal) des amitiés. On oscille donc entre des coups durs et de très chouettes moments où l’on rêverait de pouvoir se joindre à eux tellement ils représentent la bande de potes idéale. Malgré tout ce qui peut les diviser, j’ai trouvé très beau la manière dont ils reviennent tous pour accompagner Sam puis honorer sa mémoire. Une lecture qui m’a à plusieurs reprises mis les larmes aux yeux, mais pour de bonnes raisons : c’était beau. J’en garde donc un bon souvenir et sais que je pourrais le recommander aux lecteurices de la bibliothèque. Merci aux éditions Dragon d’or et à NetGalley pour l’envoi de ce roman en version numérique.