Discours de la méthode - Je pense, donc je suis ! : Le livre de René Descartes, Yûta Naha

J’avais été séduite par la collection Kuro Savoir en découvrant Le Capital de Karl Marx adapté en manga. Aussi ai-je décidé de renouveler l’expérience avec, cette fois-ci un manga librement inspiré de Discours de la méthode de René Descartes. Pour étudier les courants et la pensée philosophiques de René Descartes (1596 – 1650), père de la philosophie moderne, Yûta Naha, traduit par Vincent Zouzoulkowsky nous emmène dans un voyage dans le temps. Tetsuo Lambda est un employé de bureau japonais insignifiant d’une agence de publicité. Dominé et manipulé par ses supérieurs, il se sent inutile et se demande s’il sert vraiment à quelque chose. Un jour, Descartes, capable de voyager à travers le temps et l’espace débarque chez lui et l’emmène faire une plongée dans le passé. Il est accompagné de son fidèle majordome Hibouuuh qui l’aide et rassure Tetsuo, Tetsuo qui jusqu’alors s’intéressait davantage aux mangas et aux jeux vidéo, ne voyant pas trop l’utilité d’étudier la philosophie. D’ailleurs si cette phrase qui a révolutionné la philosophie « Cogito, ergo sum, Je pense, donc je suis », formule employée dans le discours de la méthode, lui rappelle vaguement quelque chose, il ne sait absolument pas ce qu’elle signifie. Descartes le conduit d’abord dans une ville imaginaire où les plus grands philosophes de l’histoire cohabitent et enseignent aux habitants de la ville directement dans la rue. On y trouve entre autres Thalès, Socrate, Platon, Aristote, ces fondateurs de la philosophie de la Grèce antique. Puis le mathématicien, physicien et philosophe français lui explique alors comment la diffusion du christianisme va influencer la philosophie… Descartes expose alors sa méthode philosophique, son concept de douter de tout, le doute comme méthode pour atteindre la vérité, énonçant les règles, les maximes, les deux principes de l’âme et du corps... Pas évident de résumer et vulgariser les thèses de Descartes sous forme de manga mais Yûta Naha s’en sort somme toute assez bien et on ne peut que se féliciter de voir un Tetsuo, au départ, assez sceptique, puis de plus en plus confiant, utiliser cet enseignement dans son travail, ce qui va changer sa vie : une belle manière de susciter l’intérêt des lecteurs pour les grands concepts fondateurs de la société qu’est entre autres la philosophie, un chouette premier pas avant de se lancer dans une découverte plus approfondie.