La bataille de la Marne : Le livre de Pierre Miquel

Poche

Perrin

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Par le grand historien de la Première Guerre mondiale, l'ouvrage essentiel pour la célébration du 90e anniversaire de la bataille de la Marne.

La Marne est à la France ce que la bataille d'Angleterre sera pour les Anglais en 1940 : une bataille d'arrêt où s'engagent toutes les forces d'une nation contre l'invasion. C'est pourquoi on parle du miracle de la Marne. Fin août 1914, la France est envahie, les soldats de Joffre font retraite depuis quinze jours, le gouvernement est parti à Bordeaux, trois armées allemandes marchent sur Paris. La guerre est perdue. Et c'est le miracle. Sur 245 kilomètres, de Meaux à Verdun, la résistance s'organise. Les civils aident les soldats, les soignent, les enterrent, renseignent, nourrissent, cachent. Cinq journées atroces, durant lesquelles les pantalons rouges prennent leur revanche, et gagnent. Le miracle, c'est leur courage et celui des populations. Les poilus de la Marne ont sauvé le pays. Ils ne savent pas qu'ils en ont encore pour quatre ans.

Pierre Miquel, auteur de nombreux et célèbres ouvrages, est considéré comme le meilleur spécialiste de la Première Guerre mondiale.

De (auteur) : Pierre Miquel

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lekjit1

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

La bataille de la Marne, qui s'est déroulée du 6 au 12 septembre 1914, représente un tournant décisif dans le conflit de la Première Guerre mondiale, marquant la fin de l'offensive allemande vers Paris. C'est, en effet, le miracle de la Marne, où, face à la quasi-défaite, l'armée française, sur le point de succomber sous l'armada allemande, a su se redresser pour sauver la nation. Pourtant, cette histoire, bien que souvent célébrée, est loin d’être complète. Pierre Miquel, dans son ouvrage La Bataille de la Marne, tente de rendre hommage à cet exploit militaire, mais son approche, bien que précise et minutieuse dans certains aspects, laisse de côté des pans entiers de la réalité historique, et notamment la place primordiale des troupes coloniales dans cette lutte. En 1914, la France est au bord de la défaite. Du 15 août au 10 septembre 1914, 250 000 soldats sont tués, blessés ou portés disparus. La guerre semble déjà perdue, et Paris est menacé d'être envahi. Les soldats du général Joffre sont en retraite depuis quinze jours, l’armée allemande écrase les lignes françaises et progresse inexorablement vers la capitale. Le gouvernement fuit à Bordeaux. Trois armées allemandes marchent sur Paris, et l’issue semble scellée. C’est dans ce contexte apocalyptique que la bataille de la Marne se déploie, un véritable sursaut, comme un dernier espoir pour une France désespérée. Le dénouement semble miraculeux. Pourtant, cette victoire ne peut être réduite à l'image simpliste des célèbres "taxis de la Marne" ou des trains de secours de Joffre, comme Miquel semble trop souvent le suggérer. Si l’on parle souvent de la bataille de la Marne comme d’une confrontation militaire entre deux grandes armées européennes, une dimension bien plus complexe de cet affrontement reste souvent oubliée : celle des soldats coloniaux. Miquel évoque bien les "Marocains" et les "Algériens sur l’Ourcq", mais il semble reléguer cette présence à une place secondaire. C'est là une omission regrettable, car ces soldats ont joué un rôle décisif dans le tournant de la guerre. Les tirailleurs algériens, ces soldats issus des colonies françaises, ont affronté la machine de guerre allemande avec un courage exemplaire. Leur engagement sur les fronts de la Marne a été crucial. Des régiments comme le 2e régiment de tirailleurs algériens ont participé aux combats autour de la rivière Ourcq, où la résistance française a permis de stopper l’avancée allemande. Mais Miquel semble faire l’impasse sur l'importance de ces troupes, laissant une impression de sous-représentation historique des hommes venus des colonies. La guerre de 1914-1918 est en effet une guerre particulière où la France métropolitaine et ses colonies étaient intimement mêlées. Aux côtés des spahis, ces cavaliers venus des déserts d'Algérie, ou des zouaves, ces soldats originaires d’Afrique du Nord, les hommes des colonies ont risqué leur vie pour défendre la France. Mais dans le récit de Pierre Miquel, cette contribution fondamentale apparaît souvent sous l'ombre d’un narratif national qui oublie les sacrifices des peuples colonisés. L’autre dimension de la guerre, plus intime, plus humaine, est celle des civils. Miquel effleure à peine l’importance de ces populations qui, dans les villages, les champs et les marais, ont vécu cette guerre comme jamais auparavant. Des femmes et des enfants se sont retrouvés au cœur des combats, contraints de se cacher dans les caves, apportant des soins aux blessés, offrant leur pain et l’eau de leurs puits pour soulager les souffrances des soldats épuisés. La guerre n’est pas seulement une affaire de batailles militaires, mais aussi de solidarité humaine, de ces gestes du quotidien qui ont permis à la résistance de se maintenir. Cependant, dans La Bataille de la Marne, ces témoins de la guerre sont trop souvent invisibles. Miquel, en se concentrant sur l’aspect purement militaire du conflit, laisse de côté cette humanité qui, pourtant, a été la véritable clé de la victoire. La guerre des soldats est celle des hommes, certes, mais celle des civils, qui ont tout donné, est tout aussi essentielle. La bataille de la Marne est un moment crucial dans l’histoire de la Première Guerre mondiale, une histoire marquée par la souffrance, la mort et l’espoir. Si Pierre Miquel parvient à rendre l’intensité des combats et l’importance stratégique de cette bataille, il manque cependant de rendre hommage à tous ceux qui ont participé à ce combat pour la survie de la France. Les troupes coloniales, les civils, et même l’expérience humaine de la guerre, sont trop souvent oubliés dans sa narration. Dans un ouvrage de cette ampleur, la guerre ne peut être seulement l'histoire des généraux et des batailles. Elle doit aussi être celle des soldats anonymes, ceux qui ont été sacrifiés, souvent sans reconnaissance, et qui ont payé un prix exorbitant pour sauver ce qui restait de la France. En négligeant cette dimension, Miquel donne une version de l’histoire incomplète, presque unilatérale. Ainsi, La Bataille de la Marne est un ouvrage fondamental, mais qui, à force de se concentrer sur les moments emblématiques et les récits héroïques, oublie la profondeur humaine du conflit. La guerre n’est pas seulement un affrontement de puissances militaires, mais aussi une confrontation de peuples, de cultures et de vies entières. Et il est impératif de ne pas oublier ceux qui ont permis à la France de tenir bon, qu'ils soient soldats coloniaux, civils ou simples témoins de l’inimaginable.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Histoire
  • EAN
    9782262022280
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    416
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Pierre Miquel

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9,00 € Poche 416 pages