La Malédiction de l'Oracle - Edition collector : Le livre de Bea Fitzgerald

J'ai passé un agréable moment avec ce magnifique slow-burn pour une romance FF qui reste dans les "clous". En effet l'autrice prends le parti de nous dévoiler sa réécriture sans scène trash, sans smut et sans violence. Beaucoup de longueur qui ont fais que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans, mais une fois posée et avec moins de fatigue c'était parti, je l'ai dévoré. J'ai retrouvé la plume que j'avais adoré dans La reine des Enfers, à savoir un univers mythologique travaillé, un féminisme à tout épreuve, des figures féminines fortes (on a les Amazones #128525;), une romance douce et forte à la fois. Il ne manquais plus que de la magie. Cassandre est un personnage qui m'a agacé du début à la fin avec son côté égoïste, égocentrique et je pense que c'est un choix délibéré de l'autrice. Elle est assez complexe car elle passe par tout un tas d'émotions et de réflexions qui par moment m'ont assez parlé. Sa rencontre avec Hélène va tout changer. Ensemble c'est combo gagnant mais je déplore le fait que cela arrive trop tard. En effet, la malédiction de Cassandre prends trop de place dans le temps et de ce fait les actions du duo ne se mettent en place qu'à partir du milieu voir de la fin. Hélène est LA femme que les hommes rêvent d'avoir à leurs bras, malgré un caractère impétueux elle réussit à se taire, à se brider jusqu'à son arrivée à Sparte, la ville militaire. Le traitement de la femme à travers les personnages d'Hélène et de Cassandre est travaillé avec brio. C'est du "Sois belle et tais-toi", et la manière dont elles arrivent ensemble à rassembler les femmes du peuple, leur manière de se relever coups après coups force l'admiration. Ici l'autrice nous montre le pouvoir, les mains de fer qu'ont les Dieux/Hommes afin de tout aille dans leur sens et de la manière qu'ils veulent. Ils gèrent tout d'une main de maître et le moindre caillou est condamné à mort. J'ai adoré ce pan d'histoire et j'espère en voir plus dans les autres écrits de l'autrice. Hâte de voir le personnage mythologique qui sera à l'œuvre dans le prochain écrit de l'autrice.

Cassandre est maudite par Apollon après être devenue Oracle. Certes elle connaîtra l’avenir, mais comme elle s’est refusée à lui, personne ne la croira. Alors quand son frère Pâris emmène Hélène à Troie, condamnant ainsi la ville, personne n’écoute Cassandre et elle essaye de s’en prendre à Hélène pour tenter de sauver Troie. Mais peut-être que la solution est autre pour déjouer le plan des dieux. J’ai beaucoup beaucoup de mal avec la mythologie Grec, elle ne m’intéresse pas, je trouve que le sujet a été réutilisé jusqu’à l’overdose. Mais celle-ci m’intriguait, notamment pour l’histoire d’amour qu’elle laissait présager. Je me suis donc laissée tenter et je n’ai aucun regret car ce fut une lecture formidable. Du point de vue des femmes (de Cassandre et d’Hélène plus exactement), elle se centre sur celles-ci. Que deviennent les femmes en temps de guerre ? Et comment les hommes les traitent ils ? Les hommes, ou les dieux. Les réflexions sur le pouvoir des hommes sur les femmes étaient hyper intéressantes, et bien sûr très féministes, donc forcément que ça m’a plu. Cassandre est un personnage qui peut paraître détestable, mais qu’on comprend au fur et à mesure et auquel on s’attache énormément, en tout cas ce fut mon cas. La princesse, malgré la malédiction, n’a pas dit son dernier mot, elle est déterminée à sauver Troie, sans pour autant se sacrifier. Hélène est une manipulatrice qui sait se faire aimer des autres (et de moi) mais qui va montrer sa véritable personnalité, ses vraies faiblesses, en présence de Cassandre. Et elles vont se rapprocher, malgré leurs différents qui paraissent insurmontables. J’ai par contre détesté Apollon et la plupart des dieux en général. Pâris m’a déplu, j’avais envie de baffer Scamandre, et si Hector était attachant il aurait pu être plus à l’écoute, j’ai apprécié Déiphobe c’était le meilleur des frères selon moi. Par contre j’ai adoré les sœurs de Cassandre ainsi qu’Andromaque, la femme d’Hector. Il y a beaucoup de sororité dans le livre et c’était très chouette. L’histoire était prenante, la romance était hyper touchante et mignonne, elle m’a beaucoup plu. Le fait que Cassandre soit asexuelle était super, c’est tellement rare ce genre de personnage. La représentation était bien faite. En bref, j’ai adoré cette lecture, portée par des femmes, et vraiment touchante. Une belle histoire, et je suis contente que pour une fois on la vive du côté de Troie.

J’avais découvert Bea Fitzgerald avec La reine des enfers (que j’avais adoré) et quand j’ai vu qu’elle revenait avec un deuxième roman inspiré de la mythologie… il FALLAIT que je le lise ! Surtout que cette fois, elle s’attaque à Cassandre et Hélène de Troie, deux mythes que je connaissais à peine (et tu sais que la mythologie, c’est mon péché mignon). Sans surprise : j’ai adoré ma lecture. Comme dans La reine des enfers, le roman est découpé en trois parties, ce qui apporte un vrai rythme et un beau cheminement aux personnages. Ce que j’aime particulièrement avec cette autrice, c’est la façon dont elle met les femmes au cœur du récit : leur force, leurs doutes, leurs désirs… Ici, Bea Fitzgerald aborde des thèmes trop peu présents en littérature, une romance entre deux femmes mais aussi l’asexualité, et j’ai trouvé ça hyper intéressant et nécessaire . Cassandre m’a beaucoup surprise, au début, je la trouvais imbuvable, égoïste, égocentrée… mais au fil des pages, elle évolue d’une façon magnifique et je me suis vraiment attachée à elle. Et que dire d’Hélène ? Derrière la façade de “la plus belle femme du monde” se cache une profondeur incroyable, qui ne demande qu’à éclore si seulement on lui en laissait la place. Bref, un joli enemies-to-lovers avec deux héroïnes puissantes, une plongée passionnante dans le mythe de Troie, et toujours ce regard critique sur la place des femmes dans un monde régi par les hommes et notamment des dieux cruels (mention spéciale à Apollon qui aurait clairement besoin de consulter un psy... comme tout les dieux vous me direz...). Une lecture que je recommande si vous aimez la mythologie revisitée, les héroïnes complexes et les romances pleines de nuances.

Bea Fitzgerald nous propose une réécriture de la guerre de Troie magnifique et audacieuse. J'adore la mythologie grecque mais il faut bien reconnaître que les femmes n'y jouent pas un rôle important, ne sont pas mises en avant. Elles sont belles. Des dieux en tombent amoureux, les transforment en vache ou en arbre... Les héros ne sont pas tellement plus sympa avec elles. Thésée et Ariane par exemple. Donc dans cette réécriture on entend la voix de Cassandre princesse Troyenne. La jeune femme a décidé de se consacrer à Apollon (pour éviter le mariage). Mais le Dieu Apollon aimerait coucher avec elle ce qu'elle refuse catégoriquement. Celui ci va la maudire. Personne ne pourra croire ses prophéties alors qu'elle sait la vérité. Mais Cassandre va lutter de toutes ses forces pour tenter de sauver sa famille et la cité de Troie. En parallèle on suit le destin d'Hélène, la plus belle femme, qui est pour moi d'une tristesse infinie. Toujours convoitée mais jamais aimée véritablement. Un trophée plus qu'une femme. Cassandre et Hélène vont se détester puis se connaître et s'unir pour tenter de sauver Troie. Un roman très féministe. Une belle redécouverte de la guerre de Troie.