La ritournelle de nos jours : Le livre de Marie Joudinaud

Paris. En février 2006, le père de Sophie lui annonce qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Pianiste célèbre, il l’a élevée seul. Pour profiter de ses derniers instants, elle s’installe dans la chambre de son enfance. Deux mois plus tard, Émile s’éteint après avoir répété à plusieurs reprises un seul mot : « pardon ». La jeune femme reste perplexe face à ces dernières paroles, dont le sens lui échappe. Peu après le décès, elle découvre que, depuis février 1990, son père possédait une propriété à Beaulieu-sur-Mer, près de Nice. L’acte de propriété est accompagné d’une lettre : « J’espère que tu comprendras, Sophie, pardonne-moi. » (p. 81). Déterminée à percer ce mystère, elle fouille l’appartement familial, espérant y trouver des réponses. Mais Émile semble avoir emporté ses secrets avec lui. Sophie décide alors « d’ouvrir ce qui se révèlerait possiblement être la boîte de Pandore. » (p. 97) Nice. En 1974, la nuit de ses dix-huit ans, Emile fuit la violence de l’appartement paternel. Il n’emporte que des partitions, quelques vêtements et une photo de sa mère décédée. Déterminé à tenir la promesse faite à cette dernière, il s’inscrit à la faculté de musicologie. Une première rencontre amicale lui apportera le confort ; une deuxième l’emportera dans un tourbillon de passion. Son histoire avec Héléna marquera son existence entière. Pourquoi l’a-t-il cachée à sa fille ? Le roman alterne entre les deux temporalités. Les découvertes de Sophie sont confiées par elle ; les confidences d’Emile sont livrées par un narrateur extérieur. Le récit du présent semble dynamique et empli de mystère ; celui du passé est empreint d’émotion pudique et flamboyante à la fois. J’ai aimé l’entremêlement des fils conducteurs de l’intrigue. Des secrets reliés au pouvoir de la musique, le respect des douleurs, la souffrance traumatique et ses conséquences, la compassion et le poids des faits cachés. J’ai entendu la sublimation des peines par le violon (c’est un instrument qui m’émeut énormément), j’ai ressenti l’osmose des cordes et des âmes, à travers le pianiste et la violoniste, j’ai perçu la recherche d’apaisement par la musique. J’ai compris la nécessité du silence d’Emile, mais aussi le chagrin qu’il provoque. J’ai été touchée par la délicatesse avec laquelle les langues se délient et par les questionnements de Sophie. La ritournelle de nos jours est un roman sensible sur des destins émouvants et surprenants. J’ai adoré.

La Ritournelle de nos Jours est encore un très beau roman que signe Marie Joudinaud. Extrêmement bien écrit, avec en toile de fond la musique, omniprésente, je l’ai lu d’une traite et avec beaucoup de plaisir. On s’attache aux personnages aux destins croisés originaux. Sophie, Emile et la mystérieuse Héléna vous embarqueront dans une histoire oscillant entre deux époques ayant pour décor Nice et ses alentours. Je recommande chaudement cette lecture empreinte de douceur et de nostalgie.

J’avais adoré les deux premiers romans de l’autrice, lire son nouveau roman était une évidence. Elle nous livre une nouvelle fois une histoire touchante. Ce roman parle de deuil, de secrets de famille, de quête d’identité. Il aborde aussi un fait historique : la déportation en Sibérie de nombreux koulaks par le régime de Staline dans les années 50, à travers le personnage d’Helena. Je n’ai pas ressenti les émotions fortes que j’ai pu ressentir avec les romans précédents de l’autrice. Les personnages sont toutefois très attachants, et le destin des personnages touchant. La plume de l’autrice est toujours aussi belle, tout en sensibilité. J’ai aimé l’immersion sur la Côtes-d’Azur, avec le soleil et la mère. Un roman qui apporte un peu de chaleur dans ce froid hivernal actuel. C’est une lecture qui vous donnera envie de vacances à la mer. La double-temporalité est bien maîtrisée, j’ai beaucoup aimé découvrir en parallèle les recherches de Sophie et l’histoire d’Emile en 1974. Concernant Émile, le mystère est entretenu quelques temps quant à ce que l’avenir lui réserve. J’ai aimé élaborer quelques hypothèses. L’autrice nous garde aussi quelques surprises dans les cent dernières pages, nous bouleversant davantage. Le début est toutefois un peu lent, mais cela ne m’a pas vraiment dérangé. Une jolie histoire familiale avec un léger aspect historique que je vous invite à découvrir. 

En 2006 à Paris, Sophie 31 ans accompagne son père Emile dans les derniers instants de sa vie. Finalement ce père elle ne le connaissait pas aussi bien qu'elle le pensait car à sa mort elle découvre des épisodes de sa vie qu'elle ignorait, notamment tout ce qui concerne sa propre mère qu'elle n'a pas connue. Elle sent au fond d'elle même qu'elle doit partir à la découverte de ce passé méconnu mais elle ne s'attend pas à tout ce qu'elle va découvrir. En 1974 à Nice, nous faisons la connaissance d'Emile, il a 18 ans et quitte l'appartement familial où il vit avec un père violent. A la mort de sa mère il lui a promis que dès que cela lui sera possible il volerait de ses propres ailes pour s'accomplir et vivre ailleurs. Un sac léger pour tout bagage, et quelques souvenirs dont des partitions voilà tout ce qu'il emmène avec lui. Emile est passionné de musique et il va tenter de vivre de ce talent. De nombreuses personnes croiseront sa route dont une qui ne le laissera pas indifférent et qui chamboulera son existence. Cette lecture fut belle, lumineuse et passionnante. L'autrice de sa plume addictive plante son décor au milieu de magnifiques paysages ensoleillés. Ses personnages sont bien développés et elle les laisse se dévoiler peu à peu pour que le mystère reste entier jusqu'à la dernière page. Marie Joudinaud, il faut retenir son nom et surtout la découvrir sans tarder.