La vraie Vie : Le livre de Adeline Dieudonné, Adeline Dieudonné

La vraie vie? Quel sens donner à ce titre? La vie que l’on pourra enfin vivre après tout ça? Après avoir expurgé le Mal? Peut-être…. Cela faisait un bon bout de temps que j’avais prévu de lire ce roman, après avoir lu depuis quelques années des critiques enthousiastes de mes amies et amis babeliotes. Je viens de le lire d’une seule traite en quelques heures. C’est un récit haletant et angoissant, un thriller mêlant le fantastique au réel, d’une construction impeccable. Ce qui fait sa force et sa beauté aussi, je trouve, c’est qu’il est aussi une sorte de sombre parcours initiatique d’une narratrice (dont on ne saura jamais le nom) qui débute à la fin de l’enfance pleine de jeux, de rêves et ses croyances, pour se poursuivre par la période troublée mais remplie d’espérance, de l’adolescence. Tout cela est décrit avec beaucoup de justesse et d’émotion. Mais quelle vie pour cette enfant de 10 ans qui subit, avec son petit frère Gilles qu’elle aime et protège, la souffrance d’une famille dysfonctionnelle, dans lequel s’exprime la brutalité et la violence quasi quotidienne du père, envers sa mère surtout, une mère dont elle n’accepte pas la passivité au point de lui donner le surnom pas très gentil de « l’amibe », et dont elle ne supporte pas le manque de tendresse à l’égard de ses enfants. Une famille qui vit dans une maison dont le père, obsédé de la chasse, réserve une des chambres aux « cadavres », ainsi la narratrice qualifie-t-elle les trophées de chasse qui y sont entreposés, animaux empaillés, têtes accrochées au mur, dont une horrible tête de hyène qui fera parler d’elle, et même une énorme défense d’éléphant. Une famille qui vit dans un quartier populaire qu’on affuble du nom bizarre de la Démo, car toutes les maisons étaient au départ des modèles d’exposition. Et où certains voisins ne vous veulent pas que du bien! Dans ce climat stressant et hostile, le seul bonheur de cette fille de 10 ans, c’est la relation protectrice et quasi-fusionnelle qu’elle a nouée avec Gilles, son petit frère de six ans. Mais un terrible et absurde accident dont ils sont tous deux les témoins va tout changer dans le comportement de Gilles qui désormais ne rit plus, reste obstinément fermé. Pire, la narratrice découvre qu’il tue les animaux du quartier, des chats d’abord, puis des chiens, puis…. La narratrice croit alors que Gilles est envouté par la hyène de la chambre des »cadavres », que celle-ci s’empare de son cerveau, Et dès lors elle va essayer plusieurs moyens magiques, dont l’essai de fabrication d’une voiture pour retourner dans le passé, mais, on s’en doute, sans succès. Et puis les années vont passer, l’enfant devient une adolescente très douée pour les sciences, son corps se transforme avec tout ce que cela implique de trouble des sentiments. Et pour conséquence aussi de provoquer la haine féroce de son père envers elle. Mais elle a un caractère fort, une capacité de résistance, une rage de vivre qui lui permettent de tenir. Elle m’a fait penser à Jeannette Winterson dans son récit autobiographique « Pourquoi vouloir été heureux quand on peut être normal? ». Cela n’empêche pourtant pas le Mal d’avancer inexorablement jusqu’à un coup d’arrêt tragique. C’est un roman fort, dont l’atmosphère angoissante, la tonalité fantastique font penser à Stephen King. Et dont le rythme soutenu vous tient en haleine jusqu’au bout. Et capable aussi de décrire avec une certaine finesse la psychologie des personnages. Mes ami.e.s babeliotes ont bien fait, comme souvent, de recommander ce livre. Je crois, si je ne me trompe, que c’est le premier roman d’Adeline Dieudonné. Je ne sais si elle en a produit d’aussi bons depuis. Qui pourrait me le dire?

La Vraie vie, je l'ai aimée, sans plus. Le début m'a bien plu, de même que l'apothéose de la fin, mais je me suis perdue dans le désert du milieu. Il y en avait parfois trop, comme la voisine sorcière qui ne sert pas à grand-chose, ou cette hyène que j'ai trouvé trop presente mais pas assez développée. Pourtant, je crois avoir compris le message de l'auteure, qui a essayé de représenter une vie qui n'existerait jamais pour nous faire comprendre les douleurs de la vraie vie.

#9888;#65039; TW viol, violence, maltraitance animale Un livre assez troublant dont le lecture ne laisse pas indemne. Un huis clos familial dans lequel on suit une jeune fille qui veut s'en sortir et garder le goût de la vie malgré les horreurs qui tapissent son quotidien. J'ai beaucoup aimé cette lecture mais je dois reconnaître que j'en ressors avec une petite boule au ventre pour cette famille qui a vécu de véritables horreurs

Ce livre est tout simplement bluffant! Quand j’ai commencé à le lire, j’étais un peu septique sur l’intérêt que j’allais porter à cette histoire Puis au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, je me rendais compte que je voulais en savoir plus, connaître l’histoire de cette jeune fille, comprendre ce qui se passer dans sa tête. J’ai lu ce livre en apnée, on suit l’histoire si révoltante de cette famille dans ce quartier miteux. On arrive à détester certains personnages à s’attacher à d’autre. J’ai adoré la plume de l’autrice, elle a su installé un climat de tension qui nous tient en alêne jusqu’aux dernières pages. J’ai tourné les dernières pages du livre avec le souffle coupé.. Est ce bien ça « la vrai vie », je n’espère pas…!!!