L'allègement des vernis : Le livre de Paul Saint Bris, Maxime Van Santfoort

Bonjour à tous, Aujourd'hui, je vous présente un premier roman au charme fou. Il s'agit de : * L'allègement des vernis de Paul Saint Bris Prix Orange 2023 Prix Meurice 2023 Prix de La Ponche 2023 Prix du Cercle littéraire Château de l'Hermitage 2023 Éditions Philippe Rey Paru le 12 janvier 2023 350 pages Extrait : "Il voyait bien dans les yeux de la foule la déception que l'on osait formuler. Tout ça pour ça ? Ces milliers de kilomètres parcourus en vol charter, ces nuits d'hôtel si cher payées, les serveurs désagréables, les embouteillages, le RER bondé et nauséabond, les Parisiens jamais contents, et ce tableau, si loin, si vert. Merde, ils avaient raison. Il était vert. Vert et crépusculaire. Enfin, on pouvait s'y habituer, on pouvait vivre avec, comme tout le monde. On pouvait aussi regarder ailleurs. On n'était pas obligé de se farcir toute cette polémique. On en avait trop fait, l'énorme écrin, la vitrine blindée, le labyrinthe de cordons qui asphyxiait toutes les œuvres environnantes, les distances de sécurité, les sept gardes du corps. On disait que le Louvre avait la chance d'avoir une telle tête de gondole ; certains musées payaient de coûteux audits pour déterminer quelle était leur œuvre phare. Aurelien s'en serait bien passé." La 4ème de couverture : "Aurélien est le directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné - une femme énergétique d'un pragmatisme désinhibé -, et d'implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de La Joconde. À contrecœur, Aurélien part à la recherche d'un restaurateur assez audacieux pour supporter la pression et s'attaquer à l'ultime chef-d'œuvre. Sa quête le mène en Toscane, où il trouve Gaetano, personnalité intense et libre. Face à Monna Lisa, l'Italien va confronter son propre génie à celui de Vinci, tandis que l'humanité retient son souffle... Ce roman au style vif porte un regard acéré sur la boulimie visuelle qui caractérise notre époque, sur notre rapport à l'art et notre relation au changement. Paul Saint Bris met en scène une galerie de personnages passionnants en action dans le plus beau musée du monde. Jusqu'au dénouement inattendu, il démontre, avec humour et brio, que l'allègement des vernis peut tout autant bénéficier aux œuvres qu'aux êtres qui leur sont proches." Mon résumé et avis : Pour des raisons marketing et commerciales, Daphné Léon-Deville, la nouvelle présidente-directrice du Louvre, voit dans la restauration de La Joconde, un moyen de redresser la fréquentation du musée et le faire entrer dans une nouvelle ère. C'est au débonnaire directeur du département des Peintures, Aurélien, qui est confiée la tâche de réunir dans une commission de suivi, des experts de la Renaissance italienne et de préparer l'opinion publique au rafraîchissement qui sera le plus scruté du monde. Une fois l'accord obtenu sur un allègement "modéré" des vernis par le comité des experts, Daphné le charge de trouver le meilleur restaurateur. Après avoir essuyé plusieurs refus de candidature par inexpérience ou incompétence, Aurélien va se rendre à Florence pour y rechercher Gaetano, son ancien professeur et artisan de génie pour toucher aux couleurs du symbole planétaire de l'art occidental qu'est La Joconde. D'abord exalté et confiant, le compatriote de Léonard de Vinci va sombrer jour après jour dans la mélancolie et se révèler lointain, tourmenté et irascible devant le chevalet. Tandis que l'exposition sur Monna Lisa sans Monna Lisa mais avec un fac-similé ne fait guère recette au grand désespoir de la directrice, le restaurateur annonce au bout de plusieurs mois la fin de l'allègement et soumet enfin son travail aux experts aussitôt conquis par le résultat. C'est un triomphe qui attend Aurélien mais c'est sans compter sur l'ultime couche de vernis que doit apporter Gaetano avant la remise en place du célèbre tableau, dont un seul agent au prénom symbolique, Homero, se charge de l'entretien quotidien et avec lequel il a le privilège d'avoir un tête à tête chaque soir... Ce premier roman est un pur ravissement pour les amatrices et amateurs d'art. Avec ce récit original, Paul Saint Bris nous fait découvrir l'envers du décor du plus grand musée du monde et pose naturellement une question à laquelle personne n'a pas encore de réponse : comment se positionne aujourd'hui l'art immuable à l'heure des réseaux sociaux, à leur immédiateté et au besoin constant de nouveautés, de clics, de selfies, de like ou d'émojis. Ce roman est une réussite et j'ai vraiment apprécié son histoire qui en dit beaucoup sur notre relation aux œuvres, aux biens financiers, moraux ou spirituels quels qu'ils soient.

De l'ombre à la lumière. Combien de regards se sont-ils posés sur ce visage insaisissable et indéchiffrable ? Autant de regards interrogateurs, scrutateurs, introspectifs, admiratifs et même indifférents qui auraient de quoi donner le vertige à n'importe quel narcisse invétéré. Avec le temps, la figure iconique du musée du Louvre, s'est pourtant quelque peu encroutée. Pour redonner un peu d'allant à la fréquentation du musée dont elle vient d'être nommée directrice, Daphné propose un petit lifting de la noble toscane. Les nombreuses couches de vernis appliquées au fil du temps se sont oxydées et ont donné à la Joconde un teint plutôt verdâtre qui laisserait supposer que cette dernière aurait abusé d'un séjour prolongé sur une mer houleuse. Après de nombreux débats polémiques, la mission est confiée à Aurelien, le directeur du département des peintures, conservateur mélancolique jusqu'au bout des ongles mais pas très ferme sur ses positions, qui ira dénicher en Italie un restaurateur aussi talentueux que fantasque.. Alliant avec finesse la nostalgie, l'humour et l'élégance, Paul Saint-Bris nous invite à nous interroger sur notre rapport à l'art, à l'esthétisme, à la beauté mais également sur l'emprise exercée par des esprits mercantiles qui se moquent éperdument du déficit croissant des références culturelles nécessaires pour apprécier les oeuvres à leur juste valeur. De l'érudition, une galerie de personnages originale, du rythme, du suspense, une fin étonnante et réjouissante, vous l'aurez compris la palette du romancier est d'une grande richesse. Paul Saint-Bris nous redonne le goût de l'intime, seul capable de nous faire apprécier la beauté de manière éclairée. Beauté qui bien entendu n'existe que dans l'esprit de celui qui la contemple.

Déjà un roman offert par une collègue que j'apprécie tout particulièrement et qui clôt une collaboration inédite et originale. Ce roman : quel roman et quelle belle écriture riche et fabuleuse ; le tout auréolé d'un vocabulaire riche et varié. Une histoire originale et rocambolesque qui fait entrer l'histoire de l'art. J'adore !!! Nous découvrons l'histoire d'Aurélien, directeur du département des Peintures du Louvre qui exerce sa profession avec routine jusqu'au jour où arrive Daphné, la nouvelle présidente, femme entreprenante aux idées innovantes. Il va falloir restaurer La Joconde et cette mission incombe à Aurélien qui doit trouver un restaurateur à la hauteur de la tâche demandée. Frileux, il s'exécutera et ira dénicher en Toscane, Gaetano, un artiste original. Mais quel sera le résultat tant attendu par les médias ? Surprise, il faut lire ce roman aux personnages si pittoresques car il n'y a pas que des tableaux au Louvre, il y a aussi tout une galerie de personnages marginaux, audacieux qui battent le sol de ce musée. Petite cerise sur le gâteau : l'humour.

Belle surprise, j’ai toujours du mal à résister quand je vois un livre parlant d’art et je n’ai pas été déçue. Paul Saint Bris possède une très belle plume. Le livre regorge de connaissances on en apprend plus sur l’univers de la restauration et sur le Louvre tout en avançant dans un roman à l’histoire tout a fait prenante tout en restant légère. Une vraie envie de lire plus de l’auteur est née car on ressent les traits d’esprits dans le roman, ainsi qu’un humour fin et pleins d’images marquantes. La Joconde n’aura plus de secret pour vous.