Le Chaos qui vient. Élites, contre-élites, et la voie de la désintégration politique : Le livre de Peter TURCHIN

Grand format

Cherche Midi

0 personnes ont réagi

Comment et pourquoi les systèmes politiques chutent-ils ? L'analyse à la fois historique et contemporaine du plus passionnant des chercheurs américains. Un livre essentiel pour comprendre l'instabilité du monde actuel.

Les sociétés démocratiques sont aujourd'hui mises à mal, contestées et parfois réprouvées par des citoyens qui ont toujours eu le droit de vote. Elles sont jugées de plus en plus inégalitaires et génèrent toujours plus de frustrations, de colère, de ressentiment. Alors, à quel moment un système qui nous paraissait indestructible touche-t-il à sa fin ? Comment les turbulences politiques à même de conduire à une guerre civile s'expliquent-elles ? Pourquoi les dirigeants d'une société peuvent-ils subitement perdre pied ? Qu'est-ce qui, en un mot, mène à l'effondrement ?

À ces questions de plus en plus saillantes et urgentes, Peter Turchin offre des analyses et des réponses proprement révolutionnaires : les données à partir desquelles il travaille retracent pas moins de 10 000 ans d'histoire et rassemblent plus de 700 sociétés, de l'Égypte ancienne à l'Amérique contemporaine, en passant par la Chine impériale et la France médiévale. Sa méthode combine le court terme de l'actualité à la profondeur de l'histoire humaine avec, quelles que soient les époques, la rigueur d'un scientifique de la complexité.

Les leçons qu'il invite à tirer sont claires. Lorsque la balance du pouvoir entre peuple et élites penche trop sévèrement en faveur de ces dernières, la chute s'avère imminente. Les riches s'enrichissent aux dépens de pauvres qui s'appauvrissent, et à un sommet surpeuplé répondent des masses toujours plus fiévreuses. Ainsi va la mécanique de la surproduction d'élites, premier rouage de l'effondrement social.

Ouvrage essentiel pour comprendre en profondeur les temps troublés que nous vivons, Le Chaos qui vient indique également la voie vers un avenir plus stable. Par l'autopsie des crises du passé, Turchin avance un possible remède à nos maux futurs.

" Le meilleur essai de l'année. " The Times

" Turchin analyse avec lucidité l'instabilité des systèmes, même les plus solides. " New York Times

" Le grand récit collectif des échecs et des réussites de l'Humanité. " The Observer

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Peggy Sastre.

De (auteur) : Peter TURCHIN
Traduit par : Peggy Sastre
Préface de : Peggy Sastre

Fermer
 

Avis Babelio

philipperbs

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Big data gros bêta Le livre de Peter Turchin exploite d'immenses données historiques (big data) couvrant quelque 10 000 ans d'histoire et des centaines de sociétés pour expliquer pourquoi de nombreux États se sont effondrés et ont connu de graves crises sociales, pour tenter d'anticiper un possible effondrement contemporain. L'auteur cible d'abord les États Unis — en supposant que d'autres pays suivent des schémas analogues — La force du livre tient à une thèse simple et empirique : quatre facteurs structurels d'instabilité expliquent les crises sociales et politiques (P66) : « Nos travaux mettent en évidence quatre facteurs structurels d'instabilité : l'appauvrissement des classes populaires, constitutives d'un potentiel de mobilisation des masses ; la surproduction d'élites à l'origine des conflits intra-élites ; une mauvaise santé fiscale (sic) et un affaiblissement de la légitimité de l'État, et, enfin, des facteurs géopolitiques. » L'essentiel du livre consiste à développer l'analyse de ces quatre facteurs, surtout les deux premiers. A partir d'exemples et de faits historiques, à partir de données factuelles, l'auteur va montrer l'importance perturbatrice et chaotique de l'augmentation de la part de richesse prélevée chez les pauvres en faveur des plus riches (ce qu'il appelle la « pompe à richesse »), les écarts de richesse favorisant la possibilité d'une révolte ou d'une révolution selon la capacité des contre-élites à mobiliser et organiser le mécontentement. Ces contre-élites naissent quand les places offertes aux élites sont trop peu nombreuses par rapport au nombre de prétendants à ces places. Cet écart fait naître conflits entre élites (conflits intra-élites) frustration et ressentiment, phénomène qui, selon Peter Turchin, a joué un rôle dans des révoltes contemporaines — notamment dans certains pays d'Europe de l'Est et du monde arabe (Tunisie, Égypte). Cette tentative d'une explication globale et cette volonté de montrer que les sociétés suivent des trames (drames ?) récurrents font penser aux cycles en Sciences Économiques : cycles Kitchin (40 mois), cycles Juglar (8 à 10 ans), cycles Kuznets (15 à 25 ans) ; cycles Kondratiev (40 à 60 ans) et enfin le meilleur pour la (longue) route, les cycles Raymond H. Wheeler (70 à 120 ans mais aussi cycles de 1000 ans en relation avec le climat) ! Même tentative chez Peter Turchin de s'escrimer à trouver une respiration à l'histoire (avec la même application scientifique pour les calculs mais avec, en plus, la puissance de calcul des ordinateurs d'aujourd'hui). Un dernier problème concernant ce livre : il a été écrit en 2022. Si l'auteur voit bien (il faudrait être aveugle) l'étoile montante J. D. Vance et consorts, il n'envisage pas du tout la réélection de Donald Trump… C'est bêta… Peter Turchin apparaît donc comme un analyste puissant et provocateur, mais limité comme voyant : utile pour comprendre les mécanismes d'instabilité, peu convaincant pour les prophéties politiques. Son approche comparative et quantitative peut offrir peut-être des outils pour repérer des signaux d'alerte politico-sociaux, inviter à la vigilance des décideurs (« on y croit, on y croit… ») et nourrir le débat public sur la résilience des institutions face aux inégalités, sans pour autant fournir des prédictions certaines et sans solution miraculeuse (évidemment).

Signaler

NosHivers

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Un ouvrage curieux et intriguant qui comporte les défauts de ses qualités. Comme tout ouvrage qui tend à faire la synthèse dans un domaine et à en faire émerger des grandes lois générales, la démarche est très stimulante et permet de tisser des connexions "invisibles" entre des phénomènes, des temps, des sociétés disparates (qu'on songe à l'entreprise de Bernard Lahire qui tente d'unifier la sociologie et la biologie dans une vaste science du vivant). L'auteur a compilé de vastes quantité de données et a essayé d'en faire ressortir de grandes lignes : les Etats s'effondrent quand les écarts de richesses entre élite et peuple augmentent et quand les élites se divisent car elles sont trop nombreuses à briguer un nombre de postes limités. Passé cette première découverte, on reste un peu sur sa faim. Je rejoins sur ce point les critiques de Blok et Philippeplaton : les analyses sont souvent peu étayées, l'auteur passe vite sur certains points propres à chaque société qu'il observe et ne retient que les aspects qui soutiennent sa théorie. A titre perso, c'est surtout la dimension démographique (et clairement néo-malthusienne) qui m'a dérangé. L'auteur soutient que la croissance de la population est un facteur annonciateur des crises, mais l'ensemble n'est pas appuyé par des chiffres et graphiques pour quantifier son propos (dans le cas de périodes de croissance longue, à quel moment c'est "trop" selon l'auteur ?) et esquive habilement les contre-exemples (la longue période qui précède le XIXe est une succession de périodes de croissances et de crises démographique à une échelle micro, mais cela ne détruit pas forcément l'Etat, il y a dans cette histoire un problème de focale chronologique). C'est un peu dommage car l'entreprise est vraiment intéressante et mériterait un traitement plus solide. Néanmoins, pour nuancer nos critiques, je pense qu'il faut préciser que cet ouvrage est explicitement présenté comme un ouvrage de vulgarisation pour le grand public des théories de l'auteur. Il donne beaucoup plus d'infos et d'étayages scientifiques dans ses autres bouquins, qui malheureusement ne sont pas traduits en français (le présent livre est le seul à l'être à ce jour). Il est donc possible qu'il n'ait pas souhaité s'étendre sur les aspects les plus techniques de sa démonstration dans celui-ci. Sur ce point d'ailleurs, les 50 pages d'annexes en fin de livre sont très intéressantes car elles donnent à voir les coulisses de sa démarche, mais elles auraient mérité d'être intégrées au raisonnement. Globalement, le livre est néanmoins agréable à lire, il se lit vite et donne une vue d'ensemble de la théorie de l'auteur. Il est une invite à aller découvrir d'autres ouvrages du même genre des théories qui viendront soutenir ou nuancer celle-ci, ou à passer son tour si l'on est convaincu qu'il n'existe pas de grandes lois de l'histoire !

Signaler

barde63

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Voilà un essai très intéressant qui apporte un éclairage sur les mécanismes qui conduisent progressivement au chaos politique. A partir d’une compilation de données importantes, Peter Turchin tend à démontrer que les sociétés suivent des schémas récurrents permettant de comprendre voire d’anticiper les crises sociales majeures qu’ont vécu ou que vivent différents systèmes politiques. A partir d’une analyse historique de l’équilibre entre les élites et le « peuple » il parvient a faire émerger un élément clé de l’instabilité qui est la conjonction d’une surproduction d’élites et un accroissement des inégalités. Son travail permet de mieux comprendre les difficultés rencontrées actuellement par nos démocraties et autres régimes ploutocratiques ou totalitaires. Une lecture dense et instructive.

Signaler

folea

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Les crises au cours de l'holocène Le livre traite des crises au cours de l'holocène ; depuis 10 000 ans dans le monde entier. Les données sont colossales, les moyens de calcul aussi, l'équipe de recherche est bien étoffée. Cette nouvelle méthode de recherche s'appelle la cliodynamique. Turchin veut voir comment les sociétés entrent en crise et comment elles en sortent. D'après lui les sociétés entrent en crise quand il y a trop d'inégalités. Elles en sortent, presque toujours, par la mort d'une bonne partie de la population ( voir Walter Scheidel, "une histoire des inégalités" ) Turchin constate que Scheidel a en général raison, mais que les cas intéressants sont ceux où la société a évité l'effondrement par une diminution des inégalités. Turchin se concentre sur la répartition des richesses, pas sur la production de celles-ci.

Signaler

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782749179681
  • Collection ou Série
    Documents
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    448
  • Dimensions
    222 x 142 mm

L'auteur

Peter TURCHIN

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

23,00 € Grand format 448 pages