Le confident : Le livre de Hélène Gremillon

Un livre étonnant, déstabilisant car pas très gai. Camille reçoit d'étranges lettres qui vont perturber sa vie et remettre en question son histoire familiale ! De quoi être complètement chamboulée à l'heure où elle même va donner vie. C'est un peu frustrant de ne pas voir davantage comment elle peut s'en sortir. Par contre j'ai aimé que l'histoire soit raconté du point de vue des 2 "mères" de Camille, car finalement tout n'est pas aussi simple que le récit d'Annie le laissait penser. L'une et l'autre se mentent et se manipulent ; l'une pour l'amour du mari, l'autre pour devenir mère quelqu'en soit le prix. Une histoire familiale assez terrible.

Qu’on se le dise, de nos jours, recevoir du courrier, c’est rarement bon signe. Surtout quand une certaine Marianne s’invite sur l’enveloppe. Liberté, Égalité, Fraternité. Mouais… #x1f644 J’aurais dit plutôt : Angoissée, Déplumée, Tu vas quand même devoir payer #x1f62b. Dans la boîte aux lettres de Camille, Pas de Marianne à l’horizon. Mais ce n’est pas bien mieux, Puisqu’elle est remplie de lettres de condoléances pour sa mère disparue trop jeune. Mais, surprise… Au milieu de ce tas de lettres, se trouve un étrange courrier. Qui, à première vue, ne lui semble pas destiné. Mais qui va peut-être tout changer. Le confident, d’Hélène Grémillon est un roman très fluide que j’ai adoré dévorer. Je n’en dirai pas plus sur les thèmes abordés – ce serait gâcher le plaisir – mais ils me sont chers. Et si une certaine Marianne vous a détroussé #x1f4b8, Sachez qu’en ce moment, il fait partie des livres offerts pour 2 folio achetés. De rien #x270c.

J'ai eu envie de savoir la suite de l'intrigue, de tourner les pages; en outre j'ai apprécié de voir la même histoire racontée par des personnages différents (je pense à la trilogie de Gide L'école des maris - Robert - le troisième titre m'échappe! Dans une tout autre catégorie bien sûr). Ce sont là des mérites qui ne sont pas minces! Cela dit j'ai été gênée par quelques invraisemblances, voire incohérences (mais peut-être suis-je trop vétilleux?): - un personnage enfourche son vélo, un peu sur un coup de tête, pour effectuer plus de 200 kilomètres; j'ai dû revenir plusieurs pages en ailleurs pour m'assurer que j'avais bien suivi l'intrigue, j'ai cru avoir loupé quelque chose; - il semble y avoir un fossé (peu compréhensible) entre certains personnages qui sont visiblement de grands bourgeois avant la guerre et qui semblent avoir déchu après (??); - avec le dernier rebondissement de la dernière page on touche à Ponson du Terrail... cela me paraît jurer avec tout le ton du roman qui misait plutôt sur un âpre réalisme. Mais je ne veux pas être trop critique, cela aura quand même été plutôt un agréable moment de lecture (il est vrai que je suis bon public!).

1975, Camille vient de perdre sa mère. Elle reçoit alors un courrier d’un mystérieux Louis lui racontant l’histoire d’Annie, une jeune fille qu’elle ne connaît pas, pendant la seconde guerre mondiale. Un échange unilatéral de lettres commence alors, tenant en haleine le lecteur à mesure que se dévoile toute l’histoire d’Annie et de Louis. Un superbe roman qui se lit d’une traite tant l’on a envie de découvrir ce qu’il adviendra de cette histoire d’amour par temps de guerre.