Le dernier homme de la tour : Le livre de Aravind Adiga
À Bombay, tout le monde sait que la tour A de la résidence Vishram est un immeuble de bonne qualité... Et ce malgré les bidonvilles qui l'environnent et la proximité de l'aéroport. Mais voilà qu'un promoteur plein d'ambition projette de la remplacer par un immeuble de grand luxe, et d'en exproprier les copropriétaires actuels. Même si la compensation financière semble très généreuse, certains refusent de partir. Jusqu'à ce que bientôt, seul résiste encore un professeur retraité contre qui voisins puis amis vont se liguer, prêts à tout pour empocher leur argent...
" Depuis Le Tigre blanc, Aravind Adiga dresse de livre en livre le portrait d'une société régentée par des entrepreneurs véreux (...) Adiga n'a rien perdu de sa noirceur, ni de son cynisme mais, ici, il les met au service d'une comédie enlevée, où se joue un match perdu d'avance. "
Le figaro littéraire
Traduit de l'anglais (Inde) par Annick Le Goyat
De (auteur) : Aravind Adiga
Traduit par : Annick Le Goyat
Expérience de lecture
Avis Babelio
Lounima
• Il y a 12 ans
Les habitants de la tour A de la résidence de Vishram vivent en bonne intelligence. Leur entente est d'ailleurs assez remarquable et ce malgré les différences culturelles et sociales. Ainsi, même si quelques éléments se distinguent parfois, la cordialité et l'harmonie règnent entre les voisins. Mais lorsqu'un gros promoteur immobilier leur propose de racheter leurs appartements à des prix bien au-dessus du marché afin de construire une résidence de luxe, le verni craque, les événements se déchaînent et les ententes se dégradent. Entre ceux qui veulent absolument vendre et ceux qui souhaitent rester, la guerre est déclarée ! Et ce ne sont pas les plus respectables qui se montrent les plus humains... GrouillanteMumbaiEncore une fois, Aravind Adiga a su totalement me séduire avec ce troisième roman sorti en français de l'auteur. Il nous propose avec ce livre : - une très belle plongée en plein cœur de Bombay. L'auteur décrit à merveille cette ville aux mille facettes et nous fait visualiser les lieux, entendre les sons incessants de la ville et de ses habitants et nous titille les narines avec les odeurs de la nourriture, la puanteur des bidonvilles et les mélanges doux-amers des rues. On y est ! - des personnages variés, très fouillés qui évoluent au cours du roman et nous donnent une bonne idée de la diversité des habitants de cette ville grouillante et débordante. Du professeur aimé de tous les voisins (au début du roman !) au promoteur immobilier sans scrupule en passant par le couple de retraités, la mère au foyer qui ne vit que pour le bien-être de son fils handicapé, la mère célibataire qui travaille dur pour élever ses enfants, la femme de ménage engluée dans ses soucis domestiques et j'en passe, Aravind Adiga dresse un portrait sans concession de la société bombayite/mumbaikar qui peut faire froid dans le dos. Alors, oui, les personnages sont agaçants, haïssables ou encore énervants et aucun n'est réellement attachant mais on plonge à corps perdu dans cette communauté variée et alors même que nous savons bien (depuis longtemps même) que l'homme est un prédateur pour l'homme, nous nous étonnons de voir à quel point la promesse d'une vie meilleure peut prendre le pas sur trente ans d'amitié : comment aurions-nous réagi, nous ? C'est bien vu et troublant de réalisme ! - et une histoire loin d'être convenue.
DanR
• Il y a 12 ans
Une histoire prenante sur fond de société indienne contemporaine. Enlevé, souvent drôle ou grinçant. J'aimerai savoir ce qu'en pense des lecteurs indiens.
traversay
• Il y a 12 ans
Cela n'a l'air de rien mais c'est un(e) véritable tour de force. Prenant comme point de départ un seul lieu et un thème unique, Aravind Adiga, dans Le dernier homme de la tour, réussit à prendre le pouls d'une ville en pleine mutation économique, Bombay, sans négliger les enjeux sociaux et humains qui en découlent. Un livre choral, cependant centré sur un personnage atypique, un irréductible qui se démarque de ses congénères de la classe moyenne, laquelle, aujourd'hui, semble songer d'abord à s'enrichir vite, au mépris des règles élémentaires du respect de l'autre et de toute éthique. Adiga aurait pu faire plus court, la littérature indienne se conçoit mal à moins de 500 pages, car il délaye un peu, mais il relève haut la main le pari de traiter son thème avec une diabolique efficacité, grâce à un style précis, sobre et solide, qui fait sens. Comme Dickens en son temps, le romancier indien éclaire d'une lumière aveuglante la psychologie d'hommes et de femmes soumis à la tentation/dictature de l'argent, et vaincus d'avance. Sauf que, dans sa conclusion, l'auteur n'oublie pas le peuple, cette masse misérable et mise de côté, qui pourrait bien, un beau jour, se rebeller enfin contre le pouvoir corrompu et les lois iniques. La fin du livre est à la fois amère et porteuse d'espérance. Le fonctionnement de la démocratie indienne, pétrie de contradictions et d'excès, gardera toujours une part de mystère pour les occidentaux. La littérature du pays, d'une richesse infinie, est plus que jamais à l'écoute de ses mouvements et fractures, visibles ou invisibles.
chalipette
• Il y a 12 ans
Ce livre m'a été offert dans le cadre de l'opération " masse critique" d'octobre 2012. C'est donc avec grand plaisir que j'en fais une critique aujourd'hui . Ce livre de 582 pages raconte l'histoire actuelle d'une communauté d'hommes et de femmes vivant dans la quartier de Vakola à Mumbai ( anciennement Bombay) dans la célèbre résidence Vishram construite au début des années 60. Grace à la construction de cette premiere résidence, ce quartier est sur la voie de devenir une banlieue convenable. Cette résidence construite dans un quartier de bidonvilles et de taudis à proximité de l'aéroport est le symbole de l'accès à une propriété de qualité, de l'émergence d'une classe moyenne issue de toutes les communautés et dont la vie ensemble a un sens et une importance sociale primordiale . Comme le dit l'auteur, " Un homme est ce que disent ses voisins. Dans les immeubles anciens, la vérité est un bien commun, un consensus d'opinions." p307. Cette résidence Vishram est composée de 2 tours, la tour A héberge les copropriétaires historiques de l'origine de la construction. Ils forment une communauté d'intérêts et de relations sociales très poussée ou les relations humaines sont vitales , le désir de respectabilité à quasi remplacé le système de castes présent dans les campagnes. Alors quand un promoteur immobilier arrive dans cette résidence pour proposer de racheter les 2 tours afin de les démolir et les remplacer par des immeubles de grand standing, tout l'équilibre sociale explose. La compensation financière est importante pour chacun des copropriétaires mais l'argent ne sera touché par chacun que si un accord à l'unanimité est trouvé. L'appât de l'argent fait se disloquer l'intérêt commun pour une défense de ses intérêts propres. Petit à petit, et parfois sous la pression, tout le monde cède aux sirènes de la fortune excepté un homme, professeur à la retraite respecté, Masterji. Toute la trame du livre tourne autour de ce combat entre les membres de cette communauté elle même, mais aussi entre cette classe moyenne et les représentants de la force de l'argent à tous prix, de ces promoteurs, sans scrupules qui transforment aujourd'hui le Mumbai d'autrefois en Bombay qui se veut devenir un petit New york. Le combat de Masterji est touchant et symbolise le respect de valeurs morales et éthiques. L'intérêt principal de ce roman est une description minutieuse, a travers les différents personnages, de l'évolution de la société de Mumbai dans son explosion architecturale. L'écriture fouillée très imagée, permet de visualiser les scènes comme des tableaux impressionnistes, de sentir les odeurs, d'imaginer le grouillement de la foule . J'ai beaucoup aimé ce livre pour cet aspect quasi documentaire de la vie à Bombay. Cet aspect là et seulement celui là, justifie la longueur du roman. Car sinon, en ce qui concerne uniquement l'histoire cela aurait pu être beaucoup plus court. J'ai failli abandonner à mi-chemin, l'objectif de cette critique m'a obligé à poursuivre ma lecture et finalement je ne le regrette vraiment pas. Un livre très intéressant que je conseillerai certainement.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782264060785
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 576
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- Dimensions
- 177 x 109 mm
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9,90 € Poche 576 pages