Le livre de Joe : Le livre de Jonathan Tropper

Voilà ce que je nomme une contemporaine américaine comme je les aime. Pour moi, cette catégorie est une véritable pochette surprise car je ne sais jamais sur quoi je vais tomber. Concernant certaines œuvres, parfois, c’est la punition et là, je progresse tout en souffrant. Pour d’autres, comme pour ce roman, c’est un pur délice. Alors que je viens tout juste de tourner la dernière page, j’aurais aimé poursuivre le temps de quelques pages supplémentaires car mine de rien, c’est bien à l’histoire que je me suis attaché et non à ses personnages… quoique… Ce récit a su se graver dans ma mémoire et à chaque reprise de livres, car vie professionnelle et personnelle très actives en ce moment, je savais très bien où j’en étais. Cependant, même si ce roman frise le coup de cœur, je trouve encore de quoi redire mais même si avec le recul, je me dis que je pourrais passer outre afin de donner la note maximale… ma mémoire me fait comprendre que non, j’aurais beaucoup de mal à faire l’impasse. Donc, sans perdre la moindre seconde, je passe de suite à mon exercice favori, à savoir la rédaction de mes fameuses listes. Points négatifs : • Trop de scènes sexuelles pour moi. • Quelques petites longueurs. • Certaines scènes m’ont donné l’impression d’être un peu trop « télévisuelles ». Points positifs : • La taille aléatoire des chapitres. • Il y a tout de même un personnage auquel je me suis attaché : Jared. Ce dernier est le neveu du héros principal et sûrement le seul qui ne lui fait pas la « gueule ». Avec son oncle, une certaine complicité se met rapidement en place et fait plaisir à voir. En tout cas, j’avais toujours le sourire aux lèvres lorsque le duo s’affichait afin de réaliser quelques conneries ensemble ou partager des moments beaucoup plus profonds. • L’accompagnement de Wayne. Mine de rien, cet homme ne peut s’empêcher de se montrer haut en couleur et vu ce qu’il traverse, je n’ai pu m’empêcher de le trouver admirable. Son histoire personnelle est touchante bien que cet être soit relégué au rang secondaire. D’ailleurs, c’est un homme qui est très vite apprécié par Jared mais comme ces deux individus sont attirés naturellement par les quatre cent coups, ce rapprochement n’est guère étonnant. • J’ai beaucoup aimé cette belle et grosse touche LGBT au sein de ce roman. Merci à Wayne et Sammy pour ça. • J’ai très vite compris et ressenti la nostalgie qui a pu gagner le héros principal lorsque ce dernier remet les pieds dans le patelin de son enfance. Malgré les années qui se sont écoulées, certains souvenirs ressurgissent pour mieux nous faire apprécier ce qui était détestable, à l’époque.

Un roman nous plongeant dans le passé et le présent d'une petite ville des États-Unis des années 1980 aux années 2000 à travers la vie de Joe Goffman devenu auteur à succès revenant à Bush Falls après 17 ans d'absence, alors que la plupart des habitants le détestent. Ce roman nous parle de la réalité américaine à cette époque : crise économique, SIDA… De retour, Joe va retrouver son meilleur ami Wayne atteint du VIH au stade terminal. On va, avec Joe, se rendre compte de l'état de Wayne et le voir lutter sans pouvoir agir, ce que de nombreuses personnes ont dû vivre à cette période. Ce retour va faire remonter des souvenirs à Joe que nous allons pouvoir découvrir avec lui. Nous allons suivre Joe et ses amis dans leurs années au lycée avant de les retrouver dans le présent. Une fois ouvert, il est très difficile de fermer ce livre, j'ai été totalement entraînée par le récit. Tw : mort, violence, suicide

« Quelques mois seulement après le suicide de ma mère, je suis entré dans le garage à la recherche de mon gant de baseball et j’ai découvert Cindy Posner à genoux en train de pratiquer avec ardeur une fellation sur mon frère aîné, Brad, appuyé contre l’établi de notre père. » (Incipit.) Le narrateur, Joe Goffman, est auteur d’un roman autobiographique à succès, dans lequel il critique vivement les habitants de sa ville natale, Bush Falls, dans le Connecticut, ce qui y a provoqué un énorme scandale, et lui a valu un procès en diffamation qui n’a abouti à rien. Maintenant, à trente-quatre ans, c’est un homme riche, habitant un quatre pièces luxueux dans l’Upper West Side de Manhattan et doté d’une superbe Mercedes décapotable. Sa dernière copine, Natalie, l’a quitté et ne cesse de l’agonir d’injures téléphoniques, tandis que lui ne pense qu’à son amour de jeunesse, la belle Carly Diamond ; il regrette profondément d’avoir laissé les liens qu’il avait avec elle se distendre au point de se rompre, après le lycée. Il n’est pas revenu aux Falls depuis dix-sept ans, mais va se trouver contraint à y retourner car son père, Arthur, « un gros gaillard polonais d’un mètre quatre-vingt-cinq, aux épaules larges, à la mâchoire carrée, au visage renfrogné en permanence », a eu une attaque en plein milieu d’un match de basket pour les Anciens. Il est dans le coma et son pronostic est sombre. Joe va y retrouver son grand frère, le sportif Brad, et la belle Cindy, maintenant son épouse. Sa mère, maniaco-dépressive, s’est suicidée en se jetant dans les chutes de la Bush River lorsqu’il avait douze ans. Joe se remémore aussi ses deux grands amis d’adolescence, Sammy Haber et Wayne Hargrove – et aussi la voluptueuse et sexy mère de Sammy, Lucy, objet de ses fantasmes adolescents. Il a envoyé son deuxième manuscrit à son agent, Owen Hobbs, mais ce dernier, qui n’a fait que le feuilleter, n’en est pas satisfait, Joe ayant écrit dans la veine du réalisme magique qui ne lui a pas réussi. Comment va se passer son retour à Bush Falls, comment va-t-il être accueilli par les habitants qui lui ont fait un procès ?... #9679; La lecture de ce roman n’est pas désagréable, l’intrigue est assez prenante, mais c’est trop long (plus de 400 pages – au moins cent de trop) et il y a des scènes redondantes, d’autant qu’on a l’impression d’en avoir déjà lu certaines ailleurs, mieux écrites (la traduction n’est vraiment pas terrible ; certaines phrases sont des décalques pures et simples de l’américain). #9679; La psychologie des personnages est assez simpliste, ce qui les rend caricaturaux et unidimensionnels. L’autosatisfaction constante du personnage principal-narrateur est agaçante, d’autant qu’on ne peut s’empêcher de penser que c’est révélateur de ce que l’auteur pense de lui-même. #9679; Une certaine mièvrerie se dégage de l’ensemble, surtout à la fin. #9679; L’auteur semble vouloir dénoncer le masculinisme à l’américaine à base de sport, mais il met en scène avec beaucoup de complaisance des amitiés viriles qui y concourent ; le propos n’est donc pas très clair – ou bien peut-être est-il agencé de façon à plaire au plus grand nombre…

Auteur d'un best-seller, il s'est mis à dos toute sa ville d'enfance mais il doit y retourner après 17 ans d'absence. Et, bien sûr, toutes les rancœurs vont pouvoir s'exprimer. Il va être questions de regret, d'une enfance bien solitaire, d'incompréhension, de harcèlement, d'homophobie, d'un ami qu'on accompagne, de l'absence d'une mère, d'un père inaccessible, d'un frère distant et d'un neveu pétillant.. Et puis, un amour de jeunesse qui croise à nouveau la route de Joe. Un roman aigre-doux qui oscille entre humour, blessure et nostalgie. L'écriture est fluide et les personnages attachants. Un très bon moment de lecture.