Le monde comme il me parle : Le livre de Olivier de Kersauson

Celui qui se définit comme un “clandestin social” ne fait pas de compromis avec ses désirs. Il se dévoile sans complaisance dans ce deuxième opus d’ “Ocean’s Songs”. Et l’océan est son sujet majeur : “On ne s’impose pas sur la mer. Impossible. On passe simplement sur la pointe des pieds.” Même si on n’est pas marin, on ne peut qu’être convaincu par la façon dont il nous fait prendre le large : “En mer, il est interdit de se tromper ; dès qu’on fait une faute, on paie immédiatement l’addition. Et elle est salée!” Les premières courses en solitaire (route du rhum en 1978, tour du monde par les trois caps en 1986) n’étaient pas assistées par les aides technologiques : “Les satellites n’existent pas - il n’y a donc pas de prévisions météo -. On lève la tête vers le ciel et on essaye de comprendre ce qui se passe. Chavirer voulait dire mourir.” Dans ses assertions directes sur la philosophie de la vie, son “parler vrai” s’exprime sans effets. Il se révèle intègre, à l’os, sans concession. Lire ce “janséniste déconneur” ne m’a pas laissé indifférent tant il recherche la sincérité simple et vraie : “Vivre est un privilège. Ce n’est pas un dû. Alors on doit avoir la politesse, l’élégance, de profiter du fait d’être vivant pour que cette vie soit belle.”