Le mystère Sherlock : Le livre de J. M. Erre

Quand les pompiers et l’inspecteur Lestrade pénètrent enfin dans le Baker Street hôtel tout le monde est mort. Que s’est-il passé ? C’est grâce aux comptes-rendus, aux blocs-notes, aux enregistrements audio, aux lettres de confession, aux extraits de « Sherlock Holmes pour les Nuls » qu’avec Lestrade nous allons pouvoir reconstituer ces quatre jours de huis-clos où les éminents spécialistes de SH sont réunis pour désigner le 1er titulaire de la très convoitée chaire d’holmésologie de la Sorbonne. Ce n’est pas l’avalanche qui les contraint à rester enfermés dans l’hôtel qui va les empêcher de montrer qui est le plus compétent pour occuper cette honorée fonction. De mesquineries en coups bas, de disputes en panique , l’un après l’autre, les corps des universitaires rejoignent la chambre froide dans l’attente des secours… Sans prétention et pourtant truffé de références à l’œuvre de Conan Doyle, bourré de jeux de mots, de vacheries, de descriptions drôlissimes j’ai passé un excellent moment.

@jmerre a encore frappé. Dix universitaires sont coupés du monde, et autant vous le dire tout de suite, ils n'en ressortiront pas vivants. Dix éminents spécialistes de la question holmésienne sont réunis pour un colloque par un grand ponte qui se cherche un successeur à la tête de la toute première chaire d'holmésologie. Je ne vous raconte pas l'enjeu. Les egos sont en friction. C'est un carnage. Et Lestrade se régale.

Le résumé avait tout pour me plaire : un hôtel charmant et (surtout) isolé à cause d'une avalanche et des décès en série. Hécatombe chez les amateurs de Sherlock Holmes réunis à l'occasion d'un colloque dont l'issu devait désigner le titulaire de la première chaire d'holmésologie. Première pensée lorsque j'ai refermé le roman : l'auteur a du s'éclater. Les prénoms des personnages montraient, si quelqu'un n'avait pas été attentif en lisant la quatrième de couverture, qu'on a ici droit à une parodie d'un roman policier. Véritable pastiche que cette oeuvre, avec moults citations tirées des aventures de Sherlock Holmes, clin d'oeil à Agatha Christie en passant, bref des figures connues et reconnues de la littérature (que ce soit des personnages de fiction ou des auteurs de génie). Impossible de prendre au sérieux ce livre quand on a droit au lieutenant Poséidon et au caporal Flipo. Pour ma part, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Je n'ai pas du tout accroché au style et à l'écriture de l'auteur donc ça sera mon premier et dernier livre de J.M. Erre. Les personnages sont délirants à souhait, aucun n'échappe à la plume acerbe de l'auteur et j'ai souri à plusieurs reprises face aux jeux de mots et à l'humour noir. C'est le genre de livres à lire en décrochant son cerveau, en déconnectant sa cervelle, bref, moins de neurones pour mieux s'imprégner de l'humour de l'écrit. J'ai tout de même beaucoup apprécié le dénouement de l'histoire avec un ultime rebondissement.

Une superbe lecture hilarant qui nous embarque dans un huis clos avec des personnalités haute en couleurs confrontés à des morts mystérieuses en série. Bref, c'est un whodunit. J'ai passé un super moment en la compagnie de tous ces professeurs ultra fans de Holmes qui se retrouvent propulsés au cœur d'une enquête digne de leur détective favori. Avec eux, on sent peu à peu monter l'effroi dans cet hôtel qui passe doucement du festif à l'angoissant. Mais ce n'est jamais pesant car l'auteur manie à merveille l'ironie. Une excellente lecture !