Le Portrait de Dorian Gray : Le livre de Oscar Wilde
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
" L'expression était d'une cruauté atroce. Là, son âme même, émergeant de la toile, le dévisageait et l'appelait à son tribunal. "
Devant son portrait, œuvre d'un de ses amis, Dorian Gray, jeune homme d'une immense fortune et d'une exceptionnelle beauté, fait le vœu de rester tel qu'il est peint, tandis que son image vieillira à sa place. Exaucé par une intervention magique et fatale, Dorian cède alors à tous ses caprices et à toutes ses folies. Dans les quartiers élégants de Londres et les bouges du port, sous le masque de sa beauté intacte, il mène une vie de débauche et de crime. Esthète, monstre, dandy, il a décidé de faire de sa vie une œuvre d'art. Une vie qui ressemble à celle d'Oscar Wilde, que la société victorienne lui fit payer en le condamnant aux travaux forcés...
De (auteur) : Oscar Wilde
Traduit par : Michel Étienne, Daniel Mortier
Directeur éditorial : Claude Aziza
Expérience de lecture
Avis Babelio
diantetegab
• Il y a 4 mois
Le Portrait de Dorian Gray, œuvre phare d'Oscar Wilde, s’impose sans conteste comme l’un des romans les plus marquants du XIXe siècle. À la fois magistrale par son style et fascinante par son contenu, cette œuvre se distingue par la finesse de sa construction narrative, la richesse de ses personnages et la profondeur de ses thématiques. À travers l’histoire de Dorian Gray, Wilde explore des sujets aussi intemporels que l'art, la moralité, la beauté et la décadence, tout en offrant une critique acerbe de la société victorienne. L'un des aspects les plus remarquables de Le Portrait de Dorian Gray est sans aucun doute la langue d'Oscar Wilde. Son style est d'une rare élégance, parfois même ampoulé, mais toujours d'une grande précision. Chaque mot est soigneusement choisi, chaque phrase semble calculée, subtilement construite pour servir l’intrigue tout en sublimant l’art de la langue. Ce qui distingue véritablement l’écriture de Wilde, c'est son sens aigu de l’ironie et de l’humour, glissés subtilement à travers les dialogues et les réflexions des personnages. Ces touches d’humour, souvent mordantes et subversives, apportent une légèreté qui contraste avec la gravité des thèmes traités. Les personnages principaux, Dorian Gray et Lord Henry Wotton, sont d'une complexité rare. Dorian, jeune homme d'une beauté exceptionnelle, incarne à lui seul la quête de l’éternelle jeunesse et la superficialité d'une société obsédée par l’apparence. Son évolution morale, ou plutôt sa dégradation, est fascinante à suivre. Bien qu'il soit un personnage à la fois tragique et détestable, il reste, paradoxalement, une victime de ses propres choix et de l’influence néfaste d’un environnement qui accorde une importance démesurée à l’apparence et aux désirs personnels. En revanche, Lord Henry incarne le cynisme et la manipulation à l’état pur. Maître dans l’art des aphorismes et des réflexions provocatrices, il exerce une influence indéniable sur Dorian. À travers lui, Wilde critique une société où l’égoïsme et la recherche du plaisir personnel sont perçus comme des valeurs primordiales. Ce personnage fascinant, tout en étant détestable, joue un rôle de mentor pervers, entraînant Dorian dans une descente inéluctable vers la corruption morale. Le rythme du récit est parfaitement maîtrisé. Chaque scène, chaque événement, s’enchaîne avec fluidité, capturant immédiatement l’attention du lecteur. L’histoire, palpitante et pleine de rebondissements, est imprégnée d’une tension croissante qui va de pair avec la dégradation morale de Dorian. Wilde parvient à maintenir une atmosphère envoûtante, oscillant constamment entre la beauté idéale et l’horreur progressive, renforçant ainsi l’impact émotionnel du récit. Au-delà de l’histoire personnelle de Dorian, Le Portrait de Dorian Gray est également une critique acerbe de la société victorienne. Wilde dresse un portrait sans complaisance d'une époque où les apparences et la réputation prennent une place prépondérante. Dans ce contexte, la moralité est souvent dictée par des conventions sociales, et la pureté de l'âme est sacrifiée sur l'autel du paraître. La superficialité, l'obsession de la beauté et de la jeunesse, ainsi que l’individualisme dominant, sont des thèmes que Wilde explore avec brio, nous poussant à interroger les fondements de nos propres valeurs et normes sociales. Le roman possède également une puissance symbolique impressionnante. Le portrait, qui vieillira à la place de Dorian, devient bien plus qu’un simple élément narratif : il devient le miroir de son âme corrompue, un reflet fidèle de ses péchés et de ses choix moraux. Chaque détail, du vieillissement du portrait aux événements marquants de la vie de Dorian, est chargé de significations profondes et d’implications philosophiques. Cette symbolique, omniprésente, renforce le caractère inéluctable de la chute du protagoniste et offre au lecteur un miroir de ses propres questionnements sur l'art, la beauté et la moralité. La fin du roman, à la hauteur de la tension accumulée tout au long du récit, est à la fois dramatique et intelligemment construite. Elle offre une conclusion qui, tout en étant un châtiment pour Dorian, s’impose aussi comme une réflexion ultime sur l’impact de ses choix. Cette conclusion, marquante et percutante, laisse cependant place à l’interprétation et à la réflexion, renforçant ainsi la portée philosophique de l’œuvre. Elle invite le lecteur à méditer sur les conséquences des excès et de l’oubli de la morale dans une quête incessante du plaisir. En somme, Le Portrait de Dorian Gray est un chef-d'œuvre littéraire qui s’impose comme l’une des plus grandes œuvres du XIXe siècle. Le roman séduit non seulement par la beauté de son écriture et la richesse de ses personnages, mais aussi par la profondeur de ses thématiques et sa critique sociale acerbe. À travers cette œuvre, Wilde parvient à capturer l’essence de son époque tout en offrant une réflexion intemporelle sur l’art, la moralité et la quête du plaisir. Un roman, selon moi, presque parfait, sans conteste l’un des plus grands de la littérature.
diantetegab
• Il y a 4 mois
Le Portrait de Dorian Gray, œuvre phare d'Oscar Wilde, s’impose sans conteste comme l’un des romans les plus marquants du XIXe siècle. À la fois magistrale par son style et fascinante par son contenu, cette œuvre se distingue par la finesse de sa construction narrative, la richesse de ses personnages et la profondeur de ses thématiques. À travers l’histoire de Dorian Gray, Wilde explore des sujets aussi intemporels que l'art, la moralité, la beauté et la décadence, tout en offrant une critique acerbe de la société victorienne. L'un des aspects les plus remarquables de Le Portrait de Dorian Gray est sans aucun doute la langue d'Oscar Wilde. Son style est d'une rare élégance, parfois même ampoulé, mais toujours d'une grande précision. Chaque mot est soigneusement choisi, chaque phrase semble calculée, subtilement construite pour servir l’intrigue tout en sublimant l’art de la langue. Ce qui distingue véritablement l’écriture de Wilde, c'est son sens aigu de l’ironie et de l’humour, glissés subtilement à travers les dialogues et les réflexions des personnages. Ces touches d’humour, souvent mordantes et subversives, apportent une légèreté qui contraste avec la gravité des thèmes traités. Les personnages principaux, Dorian Gray et Lord Henry Wotton, sont d'une complexité rare. Dorian, jeune homme d'une beauté exceptionnelle, incarne à lui seul la quête de l’éternelle jeunesse et la superficialité d'une société obsédée par l’apparence. Son évolution morale, ou plutôt sa dégradation, est fascinante à suivre. Bien qu'il soit un personnage à la fois tragique et détestable, il reste, paradoxalement, une victime de ses propres choix et de l’influence néfaste d’un environnement qui accorde une importance démesurée à l’apparence et aux désirs personnels. En revanche, Lord Henry incarne le cynisme et la manipulation à l’état pur. Maître dans l’art des aphorismes et des réflexions provocatrices, il exerce une influence indéniable sur Dorian. À travers lui, Wilde critique une société où l’égoïsme et la recherche du plaisir personnel sont perçus comme des valeurs primordiales. Ce personnage fascinant, tout en étant détestable, joue un rôle de mentor pervers, entraînant Dorian dans une descente inéluctable vers la corruption morale. Le rythme du récit est parfaitement maîtrisé. Chaque scène, chaque événement, s’enchaîne avec fluidité, capturant immédiatement l’attention du lecteur. L’histoire, palpitante et pleine de rebondissements, est imprégnée d’une tension croissante qui va de pair avec la dégradation morale de Dorian. Wilde parvient à maintenir une atmosphère envoûtante, oscillant constamment entre la beauté idéale et l’horreur progressive, renforçant ainsi l’impact émotionnel du récit. Au-delà de l’histoire personnelle de Dorian, Le Portrait de Dorian Gray est également une critique acerbe de la société victorienne. Wilde dresse un portrait sans complaisance d'une époque où les apparences et la réputation prennent une place prépondérante. Dans ce contexte, la moralité est souvent dictée par des conventions sociales, et la pureté de l'âme est sacrifiée sur l'autel du paraître. La superficialité, l'obsession de la beauté et de la jeunesse, ainsi que l’individualisme dominant, sont des thèmes que Wilde explore avec brio, nous poussant à interroger les fondements de nos propres valeurs et normes sociales. Le roman possède également une puissance symbolique impressionnante. Le portrait, qui vieillira à la place de Dorian, devient bien plus qu’un simple élément narratif : il devient le miroir de son âme corrompue, un reflet fidèle de ses péchés et de ses choix moraux. Chaque détail, du vieillissement du portrait aux événements marquants de la vie de Dorian, est chargé de significations profondes et d’implications philosophiques. Cette symbolique, omniprésente, renforce le caractère inéluctable de la chute du protagoniste et offre au lecteur un miroir de ses propres questionnements sur l'art, la beauté et la moralité. La fin du roman, à la hauteur de la tension accumulée tout au long du récit, est à la fois dramatique et intelligemment construite. Elle offre une conclusion qui, tout en étant un châtiment pour Dorian, s’impose aussi comme une réflexion ultime sur l’impact de ses choix. Cette conclusion, marquante et percutante, laisse cependant place à l’interprétation et à la réflexion, renforçant ainsi la portée philosophique de l’œuvre. Elle invite le lecteur à méditer sur les conséquences des excès et de l’oubli de la morale dans une quête incessante du plaisir. En somme, Le Portrait de Dorian Gray est un chef-d'œuvre littéraire qui s’impose comme l’une des plus grandes œuvres du XIXe siècle. Le roman séduit non seulement par la beauté de son écriture et la richesse de ses personnages, mais aussi par la profondeur de ses thématiques et sa critique sociale acerbe. À travers cette œuvre, Wilde parvient à capturer l’essence de son époque tout en offrant une réflexion intemporelle sur l’art, la moralité et la quête du plaisir. Un roman, selon moi, presque parfait, sans conteste l’un des plus grands de la littérature.
ecceom
• Il y a 4 mois
50 nuances de Gray Dorian Gray est beau comme un dieu. Alors qu'il est portraituré par Basil Hallward, un artiste fasciné par sa perfection physique, il rencontre Lord Henry Wotton, un ami de Basil, qui l'initie à une philosophie hédoniste prônant la poursuite de la beauté et du plaisir avant tout. Perturbé et conquis par les idées de Lord Henry, Dorian exprime le souhait que son portrait vieillisse à sa place tandis que lui, conserverait sa jeunesse éternelle. Sans doute a -t 'il sans le savoir frotté une lampe magique car tandis que Dorian devient obsédé par son apparence et plonge dans la débauche, le portrait se couvre des stigmates de ces excès. Rapidement, le portrait, caché dans une pièce secrète, devient le reflet de son âme dépravée. Chef d'oeuvre ? Sans doute, dans la mesure où "Le portrait de Dorian Gray" est devenu un classique de la littérature mondiale et contribue à lui seul, à la renommée d'Oscar Wilde. Et pourtant, cette œuvre initialement de commande, fortement remaniée pour sa publication, ne me convainc pas tout à fait et durant sa lecture, j'ai oscillé souvent entre admiration et agacement. Si l'on s'en tient au fil conducteur du roman, on ne peut que louer son habileté, avec son thème du portrait envisagé comme un miroir de l'âme. Je me demande toutefois si Wilde croyait vraiment à la morale implicite du récit selon laquelle il est vain de rechercher l'éternelle jeunesse et le plaisir sans considération éthique, dans la mesure où la véritable nature d'une personne est définie par ses actes. Mais là où Edgar Allan Poe en aurait tiré une nouvelle de quelques dizaines de pages, Wilde lui, a longuement chantourné son ouvrage pour y loger ses obsessions. Car ce roman est une évidente plongée dans la psyché de l'auteur irlandais. Wilde aurait dit que Basil, le peintre, était ce qu'il croyait être, Lord Henry, ce que le monde croyait qu'il était, et qu'enfin Dorian était ce qu'il aimerait être. La formule est brillante, mais est-on obligé de croire Wilde qui a passé sa vie à s'inventer ? Et n'a-t'il pas écrit que "Tout portrait peint compréhensivement est un portrait de l'artiste, non du modèle." ? Sans doute Wilde est-il un peu dans tous ses personnages, mais quand même, de ce que l'on sait désormais de sa vie, on peut soupçonner plutôt un tropisme vers les personnages d'Henry et Gray. Henry, car comme lui, il eut cette attitude de mentor orgueilleux plongé dans sa quête hédoniste, acharné à faire de sa vie un art détaché de la morale. Gray, car comme lui, il se plongea dans la débauche tout en provoquant cette haute société corsetée qu'il fréquentait, la défiant avec la plus totale imprudence, commettant un quasi suicide avec ce procès terrifiant qui causa sa perte. Enfin, quand on évoque Wilde, comment ne pas relever que ce livre est un manifeste homosexuel évident. Bien que Wilde ait tenté plutôt grossièrement -mais prudemment compte-tenu de l'époque- de le masquer, les relations du trio Basil-Gray-Henry, débordent d'une sensualité qu'on ne retrouve nullement dans les évocations de prétendues aventures féminines des personnages. Bien sûr, cette projection d'un auteur aussi doué que Wilde dans son œuvre, ne devrait pas être un sujet. Sauf qu'ici, je trouve que la créature lui a échappé et que l'ensemble sonne parfois creux. Il y a d'abord l'influence combinée de "Renaissance" de Walter Pater avec son culte de la beauté, et celle de "A rebours" d'Huysmans et sa proclamation de l'esprit décadent et du culte de l'artifice. Ces deux œuvres imprègnent tellement le récit de Wilde, qu'elles le phagocytent, lui conférant un ton artificiel, un côté "je joue au décadent", comme d'autres "jouent à la marchande" qui étouffent le récit. Quel long tunnel d'ennui que ces descriptions interminables des différentes collections auxquelles s'adonnent Gray : parfums, instruments, pierres précieuses, broderies… Enfin, paradoxalement, "Le portrait de Dorian Gray" souffre selon moi, du trop-plein d'esprit De Wilde qui n'a pu s'empêcher d'en faire une compilation d'aphorismes qui sont, le plus souvent brillants, mais créent aussi de la distance émotionnelle. Quel gâchis d'ailleurs de constater que ce qui restera bientôt d'un des esprits les plus remarquables de son temps, est un catalogue de citations, rangé entre Sacha Guitry et Michel Audiard... Et nous voici revenus au point de départ. L'imbrication de sa vie et de son oeuvre fait De Wilde, un auteur exceptionnel. Mais le génie nécessite sans doute de n'être contemplé que par des êtres d'exception et comme le disait Wilde lui-même, "ceux pour qui les belles choses ne signifient que beauté sont les élus". Pour ma part, je suis resté en ballotage.
ecceom
• Il y a 4 mois
50 nuances de Gray Dorian Gray est beau comme un dieu. Alors qu'il est portraituré par Basil Hallward, un artiste fasciné par sa perfection physique, il rencontre Lord Henry Wotton, un ami de Basil, qui l'initie à une philosophie hédoniste prônant la poursuite de la beauté et du plaisir avant tout. Perturbé et conquis par les idées de Lord Henry, Dorian exprime le souhait que son portrait vieillisse à sa place tandis que lui, conserverait sa jeunesse éternelle. Sans doute a -t 'il sans le savoir frotté une lampe magique car tandis que Dorian devient obsédé par son apparence et plonge dans la débauche, le portrait se couvre des stigmates de ces excès. Rapidement, le portrait, caché dans une pièce secrète, devient le reflet de son âme dépravée. Chef d'oeuvre ? Sans doute, dans la mesure où "Le portrait de Dorian Gray" est devenu un classique de la littérature mondiale et contribue à lui seul, à la renommée d'Oscar Wilde. Et pourtant, cette œuvre initialement de commande, fortement remaniée pour sa publication, ne me convainc pas tout à fait et durant sa lecture, j'ai oscillé souvent entre admiration et agacement. Si l'on s'en tient au fil conducteur du roman, on ne peut que louer son habileté, avec son thème du portrait envisagé comme un miroir de l'âme. Je me demande toutefois si Wilde croyait vraiment à la morale implicite du récit selon laquelle il est vain de rechercher l'éternelle jeunesse et le plaisir sans considération éthique, dans la mesure où la véritable nature d'une personne est définie par ses actes. Mais là où Edgar Allan Poe en aurait tiré une nouvelle de quelques dizaines de pages, Wilde lui, a longuement chantourné son ouvrage pour y loger ses obsessions. Car ce roman est une évidente plongée dans la psyché de l'auteur irlandais. Wilde aurait dit que Basil, le peintre, était ce qu'il croyait être, Lord Henry, ce que le monde croyait qu'il était, et qu'enfin Dorian était ce qu'il aimerait être. La formule est brillante, mais est-on obligé de croire Wilde qui a passé sa vie à s'inventer ? Et n'a-t'il pas écrit que "Tout portrait peint compréhensivement est un portrait de l'artiste, non du modèle." ? Sans doute Wilde est-il un peu dans tous ses personnages, mais quand même, de ce que l'on sait désormais de sa vie, on peut soupçonner plutôt un tropisme vers les personnages d'Henry et Gray. Henry, car comme lui, il eut cette attitude de mentor orgueilleux plongé dans sa quête hédoniste, acharné à faire de sa vie un art détaché de la morale. Gray, car comme lui, il se plongea dans la débauche tout en provoquant cette haute société corsetée qu'il fréquentait, la défiant avec la plus totale imprudence, commettant un quasi suicide avec ce procès terrifiant qui causa sa perte. Enfin, quand on évoque Wilde, comment ne pas relever que ce livre est un manifeste homosexuel évident. Bien que Wilde ait tenté plutôt grossièrement -mais prudemment compte-tenu de l'époque- de le masquer, les relations du trio Basil-Gray-Henry, débordent d'une sensualité qu'on ne retrouve nullement dans les évocations de prétendues aventures féminines des personnages. Bien sûr, cette projection d'un auteur aussi doué que Wilde dans son œuvre, ne devrait pas être un sujet. Sauf qu'ici, je trouve que la créature lui a échappé et que l'ensemble sonne parfois creux. Il y a d'abord l'influence combinée de "Renaissance" de Walter Pater avec son culte de la beauté, et celle de "A rebours" d'Huysmans et sa proclamation de l'esprit décadent et du culte de l'artifice. Ces deux œuvres imprègnent tellement le récit de Wilde, qu'elles le phagocytent, lui conférant un ton artificiel, un côté "je joue au décadent", comme d'autres "jouent à la marchande" qui étouffent le récit. Quel long tunnel d'ennui que ces descriptions interminables des différentes collections auxquelles s'adonnent Gray : parfums, instruments, pierres précieuses, broderies… Enfin, paradoxalement, "Le portrait de Dorian Gray" souffre selon moi, du trop-plein d'esprit De Wilde qui n'a pu s'empêcher d'en faire une compilation d'aphorismes qui sont, le plus souvent brillants, mais créent aussi de la distance émotionnelle. Quel gâchis d'ailleurs de constater que ce qui restera bientôt d'un des esprits les plus remarquables de son temps, est un catalogue de citations, rangé entre Sacha Guitry et Michel Audiard... Et nous voici revenus au point de départ. L'imbrication de sa vie et de son oeuvre fait De Wilde, un auteur exceptionnel. Mais le génie nécessite sans doute de n'être contemplé que par des êtres d'exception et comme le disait Wilde lui-même, "ceux pour qui les belles choses ne signifient que beauté sont les élus". Pour ma part, je suis resté en ballotage.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782823872675
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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