Le soleil et ses fleurs : Le livre de Rupi Kaur

J'ai mis longtemps à terminer ce recueil de poèmes écrits par Rupi Kaur, une instagrameuse d'origine indienne mais de nationalité canadienne. J'avais aimé Lait et Miel, son premier recueil sur la féminité, les violences, le deuil... Chaque poème se caractérise par sa sobriété, et son illustration minimaliste. Ce deuxième opus aborde un autre sujet, l'exil, l'héritage culturel des parents déracinés, la transmission. j'ai préféré ce sujet, les poèmes dédiées à la rupture et aux violences misogynes m'ont moins touchée cette fois. C'est un bon recueil pour aborder la poésie si elle vous impressionne. Ça se lit vite et facilement.

Parfois la poésie se passe de commentaires, on lit et ça fait boom et c’est tout. C’est un recueil qui accompagne vers la lumière, vers la fvie. C’est un recueil qui donne de l’espoir au malheur. C’est un recueil qui pourrait sauver des vies. C’est juste beau et ça a fait boom.

#127775;Une poésie toute en finesse et en simplicité qui retrace tout un parcours hautement féminin et intime. "Le Soleil et ses fleurs", ce sont des mots qui délient le silence, un amour qui soigne une destruction, une génération qui salue toutes les autres, une enfant devenue jeune femme qui rend hommage à ses parents et à ses origines. Au rythme de ses "fleurs", de leur mort et de leur renaissance, Rupi Kaur mélange les références, les adresses et les thématiques pour dessiner un chemin de vie #127775; C'est un très joli coup de coeur, qu'il me tarde de relire, et de découvrir peut-être la version originelle, dans la langue de l'autrice #128525; Traduction de Sabine Rolland #128394;

MA-GNI-FIQUE. J'ai rarement lu des phrases d'une telle beauté, intensité, originalité. Entre prose et poésie, les pensées de notre autrice sont accompagnées de quelques dessins. Ça débute par sa rupture, violente, puis la reconstruction du soi, puis à nouveau la rencontre qui redonne vie, qui bouscule, qui catapulte les murailles que l'on se construit. Voilà c'est cela ce recueil : une fenêtre pour se "dés-emmurer". En cinq parties : se faner, tomber, s'enraciner, s'épanouir et fleurir. On parle ainsi de la place de l'héritage, de celle des femmes, de la mère. Un cri féminin et aimant. La chance qu'elle a, elle, de s'exprimer - elle a des siècles de paroles brimées à rattraper. De cette génération qui se libère. Comme elle le dit : sait-on seulement la chance immense que l'on a quand on peut faire des choix. On parle aussi de fleurs qui s'ouvrent : le progrès n'est pas de posséder toujours plus, mais d'être toujours mieux. Mais surtout, elle redonne des définitions exceptionnelles de quelques mots, de quelques moments de la vie. De la pure poésie : ça pétille de partout dans nos corps qui la lisent. Un petit bijou de lecture, de ces livres rares, qui font éclorent en nous des tournesols, tournés vers le soleil. Qu'est-ce que ça fait du bien... Bon sang ! - dans le premier sens du terme : celui qui rempli d'oxygène re-dynamise, fait sourire, rend amoureux de tout de rien. Le choix de traîner des valises trop lourdes (pire : s'en accommoder) ou décider de voyager léger, pour mieux s'ouvrir à l'incroyable Nouveauté. Le choix d'aimer ou de haïr. Le choix de s'aimer ou de se haïr. Notre vie n'est pas le brouillon de la suivante. Il n'y a pas de suivante : c'est celle-là, c'est maintenant.