Les Braises de Patagonie : Le livre de Delphine Grouès

1950, sud du Chili. Valentina, jeune médecin idéaliste et passionnée débarque dans une Patagonie isolée et rude, où elle s’efforce de soigner les corps autant que les âmes. 1998, Paris. Luis, jeune français, découvre quelques bribes de ses origines au décès de sa mère et décide de partir en Patagonie à la recherche de ses racines. Deux époques, deux solitudes, un même territoire au bout du monde pour deux histoires qui finiront forcément par se rejoindre.... Delphine Grouès a un talent certain pour tisser des atmosphères : la Patagonie n’est pas ici qu’un décor, c’est presque un personnage à part entière. Aride, immense, indifférente, elle reflète la quête intérieure des deux protagonistes, chacun à sa manière confronté au silence, à la mémoire et aux cicatrices familiales. La construction à deux voix fonctionne bien : j’ai été plus touchée par la trajectoire de Valentina, peut-être plus charnelle, plus vivante et plus passionnante. Celle de Luis m’a semblé plus discrète, parfois un peu distante. L’écriture est fluide et élégante, même si j’aurais parfois aimé plus de tension dramatique ou de relief dans les dialogues. Les braises de Patagonie est un roman de lenteur, de contemplation, qui plaira aux lecteurs sensibles aux histoires de filiation, aux secrets enfouis et aux paysages qui transforment.

Ma dernière lecture pour le #prixdulac m'a prise par surprise, je ne m'attendais pas à autant l'aimer, or ce roman est imprégné d'une vraie âme romanesque, il offre un contexte historique et il est écrit d'une plume élégante et sensorielle que j'ai beaucoup appréciée. Début des années 50... Valentina est une des premières femmes médecins et elle part seule dans la Cordillère chilienne soigner les Gauchos dans les estancias reculées. Indépendante et forte, elle est autant critiquée qu'admirée. 1998, à la mort de sa mère, immigrée chilienne au Havre, Luis, 24 ans, découvre l'existence d'un père disparu pendant la dictature de Pinochet. Il décide de partir au Chili sur les traces de ses parents. Deux temporalités, deux destins que l'on suit en parallèle, se doutant ou espérant qu'ils se rejoignent. Avec Valentina, nous rejoignons de grands espaces, à cheval dans la dangereuse pampa, affrontant le froid, le vent, l'hostilité des hommes, vibrant, vivant. Avec Luis, nous embarquons pour Santiago et suivons ses démarches pour retrouver sa famille, espérant et craignant à la fois. Delphine Grouès nous entraîne avec ses deux protagonistes et nous offre une véritable aventure, un dépaysement total. J'ai été happée tout au long du récit, totalement immergée, ressentant mille émotions, visualisant ce pays que je ne connais absolument pas. J'ai maintenant très envie de retrouver la plume de l'autrice et de découvrir son premier roman.

Lecture du moment > Les braises de Patagonie - Delphine Grouès ~ 4/5 ° Ce que j'en ai pensé Vous en avez marre de la grisaille et du béton ? Envie de vous évader de votre train-train quotidien ? Moins cher qu'un vol en direction du Chili (et moins polluant accessoirement), je vous recommande ce très bon deuxième roman de Delphine Grouès. Après avoir côtoyé les arrieros dans Cordillera, cette fois nous sommes plus au sud, en Patagonie, un territoire sauvage et majestueux. Si ces deux romans peuvent être lus indépendamment, j'étais ravie quand j'ai compris que Valentina était la descendante des personnages de Cordillera. De descendance, il en est bien question dans ce roman aux allures d'enquête sur ses origines, Luis n'ayant jamais réussi à tirer les vers du nez de sa mère. L'alternance entre Valentina et Luis, entre 1950 et 1990, apporte un rythme et une vivacité au récit. Malgré un pan romanesque important, on en apprend malgré tout sur l'histoire de ce pays tout en longueur et en tourments politiques. Des personnages attachants, une nature surprenante, des coutumes méconnues... ces braises de Patagonie nous offrent une bouffée d'air frais, un dépaysement qui fait vraiment du bien. ° En quelques mots Ça parle de : Chili / famille / transmission ° En quelques phrases Deux destins s'entrelacent au Chili : celui de Valentina, une des premières femmes médecin dans les années 1950, et celui de Luis, jeune Havrais qui s'envole pour le Chili afin de mieux connaître ses origines. ° Extrait "Les heures clignotent dans la nuit. Elles viennent rappeler qu'elles s'écoulent même quand on ferme les yeux, qu'on tente de dormir pour que les pensées s'immobilisent, pour que l'estomac se dénoue, pour que le temps nous fiche la paix, au moins un instant, mais les heures s'en foutent, elles clignotent dans la chambre." 246 pages - @cherchemidiediteur - 2025 ~ Merci au Cherche Midi pour cet envoi, c'était un réel plaisir de retourner faire un tour vers la Cordillère des Andes ! {Chronique à retrouver sur @lescarnetsdejeanne sur Instagram}

Incontestablement voici un livre parfaitement écrit ou le narratif est maîtrisé du premier au dernier mot de ce récit qui nous emmène en patagonie coté chilien et qui courre sur 3 époques la fin les années 40 début des années 50 la seconde le coup d'état militaire et la prise du pouvoir par Pinochet et la dernière fin des années 90 . Livre ambitieux que les braises de patagonie vers cette terre de feu ou vont se croiser et se démêler le destin de Luis exilé chilien par sa mère qui découvre le Chili pour découvrir qui il est . Ce livre est porté par l'histoire de 2 femmes principales ; Valentina femme héroïque et libre médecin servant les démunis et déshérités, et Ana Isabel mère de luis . Le récit est à 2 voix celle en surplomb du passé et celle du présent par Luis souvent alterne les phrases courtes qui sont celles du temps présent et passé avec les phrases plus longues et descriptives de la patagonie qui est le moteur principal du livre ,tant on devine que l'auteure aime cette région des confins comme souvent on aime à la présenter, alors que comme elle l'indique c'est plutôt une terre de naissance tant l'image de la genèse du monde sous tend le récit. Il y a le cote nature writing mais non alourdi ni caricatural commr on peut lire ,parfois . Les mots qui parlent des peuples premiers comme peuples racines sont très beaux et justes ,comme souvent l'arrivée des migrants apportent son lot de violence sanguinaire et d'arbitraire sans autres commentaires, nous connaissons désormais le sort que l'histoire des colonisateurs a réservée aux peuples premiers ,heureusement ils ont leur musée à Paris pour que l'on fasse abstraction des massacres et pillages pour nous émerveiller de leur culture Ironie quand tu nous tiens .... Ce récit est une sorte de palimpseste que Luis tente de réecrire avec ce voyage au Chili ou les vérités lui seront l'une après l'autre dévoilées dans un tourbillon émotionnel ou s'enchevetre à la fois l'histoire politique chaotique du Chili et surtout la patagonie essentielle au sens presque mythologique du récit tant la notion du divin semble habiter ces paysages hantés par les fantômes des peuples premiers . Donc un livre tout en maîtrise presque trop c'est l'infime réserve que j'emettrais, j'aurais souhaité par moment que l'auteure fasse un petit pas de côté pour nous surprendre au détour d'une page . Mais ne boudons pas le plaisir ce livre est un très bon roman qui de surcroît par la poésie des mots que trouve l'auteur apporte très souvent une ode onirique qui apporte un charme supplémentaire à la lecture par la réussite des mots et de leur emprise sur notre imaginaire . Prochain voyage la patagonie donc sur les traces du roi de la patagonie un avoué nommé Antoine de Tounens qui s'était déclaré roi de patagonie en 1860 je crois ? Et que les autorités chiliennes nous renvoyerent, le jugeant atteint mentalement... Mais cela est un autre roman de Raspail je crois?