Les esclaves en Grèce Ancienne : Le livre de Yvon Garlan

L'esclavage en Grèce manquait d'un ouvrage d'ensemble, sans surprise, faudrait pas trop écorner le modèle grec, celui avec sa mythologie pleine de meurtres et de viols, sa structure politique de “démocratie” qui exclut les trois quarts de la population, ses guerres perpétuelles et, donc, ses esclaves. Esclaves qui représentent une part non négligeable de la population, une des bases de l'organisation de la société et un pilier de l'économie (aussi bien en tant que marchandise que force de travail qui fait tourner la boutique). Garlan fait le tour de son sujet des Mycéniens à la période hellénistique, depuis le “pourquoi l'esclavage ?” jusqu'aux aspects les plus concrets. Au-delà de l'établissement des faits et des réalités historiques, l'objectif du bouquin est de répondre à la validité ou non d'une interprétation marxiste du phénomène de l'esclavage. En clair, peut-on considérer la société grecque comme esclavagiste ? et la réponse est plutôt oui ; peut-on considérer les esclaves comme une classe ? et là c'est beaucoup plus compliqué (et plutôt non). Deux questions qui tiennent plus de querelles de clocher entre historiens marxistes et antimarxistes mais qui pourrissaient bien les débats scientifiques à l'époque (on sent dans certaines phrases qu'on est moins dans l'essai historique que le règlement de comptes). Enfin bon, si on met de côté les bisbilles entre rats de bibliothèque, ça reste un bon ouvrage de synthèse, complet sur la question.