Les invités de l'île : Le livre de Vonne Van der Meer

Voilà un récit parfumé aux embruns et aux oyats qui jonchent et préservent les dunes, la plage de sable blanc s'étend à perte de vue et invite à la promenade au grand air. La maison dans les dunes est située à Vlieland dans la mer des Wadden. On y arrive par bateau, pas de voitures, on se déplace à vélo, comme il est d'usage aux Pays-Bas. Voilà une maison, Duinroos, la rose des dunes, qui tient le rôle principal dans ce récit, construit comme un recueil de nouvelles. Chaque vacancier viendra y trouver du repos, de la tranquillité, un moment d'apaisement pour se retrouver, se ressourcer et parfois panser ses maux. Dès que l'on entre dans le récit, on pousse la porte de cette maison rassurante et fraîche. On s'y sent bien. Je garde un souvenir délicieux de ce livre qui m'a conduit inévitablement à poursuivre avec Le bateau du soir, de la même autrice et toujours aussi émouvant. J'aime la douceur de vivre aux Pays-Bas dont les habitants ont un rythme moins effréné que le nôtre. En tout cas de ce que j'ai pu en apercevoir en m'y rendant hors saison touristique. Un prochain voyage me conduira peut-être sur cette île tranquille....

On aurait pu trouver Gabin dans le rôle principal tant ce roman est dans le style de...son début de carrière (Quai des brumes...) Belle écriture au romantisme pudique un peu has been mais qui nous ramène à une autre époque, en l'occurence, celle des contrebandiers du nord de France.

Duinroos, c'est le nom d'une maison de vacances sur un île au large de la Hollande. C'est une maison de vacances qui semble avoir la particularité de soigner les bleus à l'âme de ses résidents, à moins que ces mêmes résidents aient tous en commun d'avoir quelque chose à réparer dans leur vie et que ce soit pur hasard qu'ils choisissent cette maisonnette comme lieu de villégiature. Allez savoir... Une maison qui semble veiller sur ses occupants, comme la gardienne de ce lieu le fait , en toute discrétion, tout au long des séjours, par l'intermédiaire des attentions qu'elle distille pour rendre le séjour plus douillet. Ses apparitions accompagnées d'un vélo, au long du récit, m'ont fait penser à Hulot, ce personnage des films de Jacques Tati, toujours muet dans un monde bien bavard, qui observe , est plein de générosité et en même temps un peu décalé par son côté burlesque, comme d'une autre époque. Ce roman très singulier - d'ailleurs est-ce bien un roman ou un recueil de nouvelles ? , possède un rythme et une narration inattendus. de chapitre en chapitre, c'est-à-dire de locataire en locataire, un fil se tisse qui relie les différentes personnes qui séjournent comme pour faire résonner la présence de l'un auprès de l'autre. La boite à thé, la théière à petites fleurs, le cendrier en forme d'étoile de mer, la télé qui ne fonctionne pas, la plume, le cheval qui raffole du sucre... autant de détails qui réapparaissent à chaque séjour.Tout comme les objets ou "trésors" oubliés ou laissés intentionnellement par les habitants successifs. Comme si venir à Duinroos vous faisait entrer dans une communauté pleine de choses à partager. Je n'en dirai pas davantage, c'est à vous de venir rencontrer tous ces êtres chahutés par l'existence. Un très bon moment de lecture, je ne m'attendais pas à ce genre de livre, tout en introspection, tout en intimité. Pousserez-vous la porte de cette maison au bord de la dune ?

Le challenge Globe-trotteurs m'a fait rouvrir un livre délaissé d'ennui il y a longtemps, sans réellement comprendre pourquoi j'avais eu un tel ressenti dans un livre qui correspondait à ce que j'aime. Une île des Pays-bas, une maison de vacances tenue par une femme discrète et curieuse pour un propriétaire absent, et des histoires qui se succèdent, à la fois indépendantes et liées par le lieu : des familles, un vieil homme veuf, une femme sans enfant, des jeunes filles et garçons, une femme malade... face à l'infidélité, face au choix, face à l'amour, face à la déception, aux souvenirs, face à la mort, face à la vie. Je suis allée jusqu'au bout cette fois. Je garde tout de même cette sensation d'ennui, parce que le lieu est immuable (alors que je peux rester en bord de mer sans jamais me lasser du paysage changeant, mais je ne connais pas la mer de Hollande) et que le schéma narratif est prévisible. Mais ce défaut crée aussi un peu le charme, comme un bercement. (Et puis c'est un roman qui évoque la culture des Pays-bas, avec même un petit lexique (dans mon édition France Loisirs), donc mission accomplie pour le challenge Globe-trotteurs. :-) )