Les larmes du Reich : Le livre de François Médéline

Roman policier, thriller, avec surtout l'atmosphère d'une époque d'après-guerre, étudiée dans ses détails, peinte avec justesse. Les personnages sont riches et bien campés, les images des lieux et des objets nous rappellent les photos de famille, et les films de cette époque. L'évolution du personnage de l'inspecteur est intéressante, après quoi, ou qui court-il ? Qui est-il ? Je me suis laissée surprendre, et avoir de l'empathie pour ce héros noir. La dernière partie du livre est aussi très bien vue, un autre versant de la même histoire.

L'inspecteur Michel, en 1951, enquête sur un double meurtre dans une ferme de la Drôme : Henri et son épouse ont été assassinés, et leur fille de 11/12 ans a disparu. On comprend tout de suite qu'il est bien chelou cet inspecteur, dès qu'on voit ses méthodes et son mode de vie en fait, et à vrai dire, pas de surprise du tout pour moi, j'ai trouvé que tout était téléphoné. Et puis la conclusion, qui se fait d'un autre point de vue que de celui de Pierre Michel, m'a paru un procédé un peu trop "facile" pour mettre en lumière ce qui était resté dans l'ombre au cours du récit. Point positif : la note en fin du roman qui explique sur quels faits réels l'auteur s'est basé. En fait, ça va sûrement paraître cruel ce que je vais écrire, mais l'histoire est crédible au fond, c'est juste que je n'ai pas aimé du tout la façon dont elle est racontée. A vite oublier pour ma part.

Après La sacrifiée du Vercors François Médéline revient avec cette autre polar historique toujours en liens avec la seconde guerre mondiale et une nouvelle fois autours de cette période tourmenté de l'épuration. Un récit captivant, François Médéline a bien construit cette fiction, est elle aussi inspiré de fait peut être, l'auteur mêle polar, historique et terroir. Nous replongeons dans des monstruosités humaines ainsi que leurs contradictions. L'écriture est fluide et incisive. Les chapitres sont courts. J'ai une préférence pour La sacrifiée du Vercors.

L’histoire : Drôme 1951 L’inspecteur Michel enquête sur le meurtre d’un couple de retraités. Pour être précis, l’inspecteur refait l’enquête (et tant pis pour l’égo de la gendarmerie locale) sur une affaire vieille de plusieurs semaines. Il faut dire que l’inspecteur Michel est du genre atypique. Certains diraient qu’il a « des méthodes avancées » Outre le fait qu’il se déplace en vélo et qu’il n’a que faire de ses collègues, ses méthodes franchissent allègrement la ligne jaune. Derrière ces 2 meurtres, il y a surtout la disparition de la petite Juliette (11 ans) ; disparition sur laquelle l’inspecteur est particulièrement focus, voire obsédé. Beaucoup d’interrogations et pour y répondre il faudra se plonger dans les horreurs de la guerre, encore si présente dans les mémoires. Découvrir le sort des enfants juifs dont on a changé l’identité pour les sauver Bonne idée que cet inspecteur dont on découvre les secrets au fil de son enquête (de sa quête). Difficile d’avoir de l’empathie pour lui. On comprend mieux pourquoi à la fin. Une bonne intrigue, entre la petite histoire et l’Histoire.