Les liaisons dangereuses : Le livre de Choderlos de Laclos

Je n'ai pas envie d'être objectif. Cette lecture m'a été imposée par l'école comme bon nombre d'autres livres que je n'ai soit jamais finis, soit jamais apprécié. Pourtant, lui se démarque. Il ne m'a pas transcendé. J'ai probablement sauté quelques pages. Mais, dans toutes ces obligations j'y ai trouvé un certain plaisir, car j'ai été présenté à quelque chose de neuf pour moi. Les romans épistolaires. J'avais déjà lu L'Homme au Sable, mais pas plus de 10 pages, donc autrement dit, ça n'a fait l'œuvre d'aucune découverte. J'ai découvert quelque chose qui me marque dans toutes les formes d'arts, le théâtre avec 12 Hommes en Colère, le cinéma avec Cuisine et Dépendances : la conversation. Je suis très sensible à la puissance d'un écrivain à réussir à faire démiurge avec des lettres qui ne font apparaître aucune image, seulement des mots. Des belles descriptions peuvent me toucher mais elle me toucheront plus si c'est celles de Meursault plutôt que celles de Camus. Et c'est en ça que j'ai réussi à apprécier ce livre.

S'il est vrai que j'ai pu croire un instant que vous fussiez un gentilhomme, et si votre orgueil autant que votre audace n'avait d'égale que votre galanterie... J't'emmerde Merteuil, et tu vas m'le payer. Vous n'avez pas plus de virilité qu'une jouvencelle comme Mme de Tourvelle! Ça veut dire quoi? Pédéraste! BAM BAM BAM Tiens, voilà ta mouche Merteuil! Lu pour la blague, le style épistolaire m'a plutôt dérouté. Une aristocratie en décomposition, où les cœurs sont des pions et le désir, une arme. La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont jouent un jeu cruel, où l’amour n’est qu’un prétexte au pouvoir et à la manipulation.

Publié en 1782, "Les Liaisons dangereuses" s’impose comme un monument de la littérature épistolaire et un chef-d'œuvre de subtilité psychologique et sociale. Sous la forme d’un échange de lettres entre une poignée de personnages issus de l’aristocratie française, Choderlos de Laclos bâtit une œuvre redoutablement intelligente, où se mêlent la manipulation, l’érotisme, le pouvoir et la chute morale dans une tension narrative toujours maîtrisée. Loin d’un simple divertissement libertin, le roman s'affirme comme une véritable étude de la condition humaine, à la fois ancrée dans les Lumières et annonciatrice des bouleversements à venir. L’originalité de l’ouvrage tient d’abord à son architecture épistolaire, qui offre au lecteur un point de vue à la fois morcelé et omniscient. Par le jeu des correspondances croisées, Laclos donne à entendre une pluralité de voix, dévoilant ainsi les rouages intimes de la stratégie sociale et affective. Ce dispositif structurel permet une immersion dans la complexité des esprits : les lettres ne sont pas seulement des moyens de communication, elles sont des armes, des miroirs déformants, des dispositifs rhétoriques visant à séduire, tromper ou dominer. Le lecteur est ainsi pris dans une position inconfortable : complice de la manipulation tout en assistant à ses effets destructeurs. Les figures centrales du roman, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, concentrent une rare puissance dramatique. Tous deux sont des virtuoses du langage et de la duplicité, utilisant la séduction comme une forme de pouvoir total. Leur relation, fondée sur une alliance cynique et perverse, met en scène une lutte acharnée pour la maîtrise des autres et de soi-même. Mais si Valmont peut sembler l’incarnation du libertin triomphant, c’est bien Merteuil qui se révèle la plus fascinante. Elle revendique une émancipation intellectuelle et sociale dans un monde qui l’oppresse, et son génie de la dissimulation est aussi une forme de résistance à l’ordre établi. Laclos dresse ainsi, derrière l’apparente amoralité de son personnage, un portrait saisissant de la condition féminine à la veille de la Révolution. La portée critique du roman est d’ailleurs indéniable. Sous les dehors d’un jeu mondain, "Les Liaisons dangereuses" explore les hypocrisies de l’Ancien Régime, où les convenances sociales masquent mal la violence des rapports de domination. L’éducation, la morale, la religion sont autant d’instances que les libertins subvertissent, révélant par là-même leur fragilité intrinsèque. La perversité n’est pas un accident : elle est le symptôme d’un monde clos sur ses privilèges et son hypocrisie. En cela, Laclos se distingue des libertins du XVIIIe siècle par une noirceur fondatrice. Son regard est moins celui du jouisseur que du moraliste sévère, conscient que les passions déchaînées mènent à la ruine de tous. Le style de Laclos, d’une rigueur implacable, renforce cette impression de lucidité tranchante. Chaque lettre est construite avec une précision chirurgicale : la syntaxe, le rythme, les sous-entendus participent de la tension dramatique. Rien n’est superflu, et chaque mot agit comme un révélateur des intentions profondes des personnages. Le lecteur, en décodant les doubles discours, devient lui-même un analyste, invité à mesurer les écarts entre ce qui est dit et ce qui est pensé. Enfin, la chute tragique des personnages principaux, loin de redonner au roman un sens moral convenu, le complexifie encore. Elle ne rachète rien. Elle souligne au contraire l’inéluctabilité d’une logique de destruction que ni l’amour sincère ni la foi ne parviennent à enrayer. Loin de célébrer la vertu retrouvée, Laclos met en scène la faillite d’un ordre ancien, en montrant comment le langage, dévoyé de toute éthique, devient un instrument de mort. En somme, "Les Liaisons dangereuses" n’est pas seulement une grande œuvre littéraire ; c’est une machine intellectuelle redoutable, qui met à nu les mécanismes du pouvoir dans les rapports humains, et qui fait du roman une arme critique. Lecture inépuisable, toujours actuelle par sa finesse psychologique, sa construction romanesque et sa réflexion sur le langage, l’œuvre de Laclos continue de fasciner autant qu’elle inquiète. Elle invite à méditer sur les ambiguïtés de la liberté, la puissance des apparences, et la fragilité des sentiments dans un monde gouverné par l’orgueil et la stratégie.

Histoire: #127765;#127765;#127765;#127761;#127761; Personnages: #127765;#127765;#127765;#127767;#127761; Rythme: #127765;#127765;#127765;#127761;#127761; Ecriture: #127765;#127765;#127765;#127761;#127761; Dénouement: #127765;#127765;#127765;#127767;#127761; #77955;#128394; Avec "Les Liaisons dangereuses", de Laclos écrit sur la manipulation, le libertinage et l'emprise sur autrui de manière crue et scandaleuse. Le passage du pupitre avec le Vicomte de Valmont et son amante est l'exemple parfait de ceci. L'audace de ce récit est cependant remise en question par l'histoire dans son intégralité et le rythme très lents qui rendent la lecture longue ! Ps: la comtesse de Merteuil est trop CUNTTTTTT ! "I support women's rights and I support women's wrongs" #129293;