L'île des esclaves : Le livre de Marivaux

C'est une courte pièce de théâtre que nous écrit Marivaux : il n'y a qu'un seul acte. On y suit l'histoire d'Arlequin et d'Iphicrate qui se sont échoué sur une île. Mais, ce n'est pas n'importe quelle île, c'est l'Ile des Esclaves. Ici les rôles sont inversé : les esclaves deviennent maitres et les maitres deviennent esclaves. Cette pièce publié en 1725 permet de mettre en avant des principes importants pour Marivaux et l'époque des Lumières. La relation entre maitre et esclaves y est fortement critiqué. Le but de cette pièce est que chacun se rendent compte de leurs conditions et de leurs actions. Elle sert surtout à rendre les maitres plus humains en leur faisant renoncer à la barbarie. J'ai bien aimé la pièce mais pour moi c'est trop court, je n'ai pas réussi à m'immerger à 100% dans l'histoire.

Une pièce écrite en 1725 dans laquelle maîtres et esclaves voient leurs rôles être inversés et finissent par se réconcilier. En 1725! Il fallait oser et Marivaux l’a fait! Je donnerais beaucoup pour revenir 300 ans en arrière et voir la tête que certains ont très certainement tirée lors des représentations. Car le thème abordé est audacieux pour l’époque et est traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence, incitant chaque lecteur et / ou spectateur à réfléchir. Les personnages sont caricaturaux mais sans excès. Les dialogues sont parfaitement ciselés et incisifs. La fin est certes un peu naïve mais s’inscrit pleinement dans la construction de cette farce sociale très réussie. Une (re)découverte à lire ou à voir lors des (bien trop rares semble-t-il) représentations. Vraiment très plaisant!

L’Île des esclaves propose une fable sociale intéressante, où Marivaux joue avec les renversements de rôles entre maîtres et valets pour interroger les rapports de pouvoir et la nature humaine. L’idée est séduisante et ouvre la voie à une réflexion sur la justice et l’égalité. Cependant, malgré cette portée morale, la pièce m’a paru un peu trop courte et parfois superficielle dans le traitement des personnages et des conflits. Le style, bien que soigné, manque parfois de la légèreté et du charme qui rendent les dialogues de Marivaux si captivants. Le rythme est inégal, avec des moments qui traînent un peu, et une tension dramatique qui peine à vraiment s’installer. En résumé, une œuvre intéressante mais perfectible, qui reste agréable à découvrir.

Mon amour pour le théâtre n'étant pas au beau fixe, j'ai commencé cette courte pièce par curiosité mais avec un peu d'appréhension. Au fil des pages, j'ai rapidement apprécié le style de Marivaux. Il est assez difficile de s'imaginer que l'histoire se déroule durant l'Antiquité - à cause d'Arlequin qui dénote - mais le propos est divertissant, parfois émouvant. Une île où les maîtres et les esclaves inversent leurs rôles ? L'effet cherché par le dramaturge fonctionne. On comprend rapidement où celui-ci veut nous mener, et bien que la fin soit prévisible, elle nous laisse un sentiment agréable.