Mémoire cachée : Le livre de Sebastian Fitzek

J'ai écouté ce thriller et je l'ai apprécié. Les problèmes de mémoire me fascinent et me terrifient, je n'aimerais vraiment pas me retrouver tout-à-coup sans mémoire. C'est ce qui arrive au héros de l'histoire. Il se réveille à Berlin, dans un abri du métro avec une balle dans l'épaule. Il ne sait pas qui il est, ni ce qu'il fait là. On va le suivre à la recherche de son passé, de son identité. De temps en temps, des bribes de souvenirs lui reviennent, ce qui lui permet d'avancer dans son enquête. En parallèle, une pandémie de grippe surgit, des complots entre puissants de ce monde se révèlent sur fond de crise climatique. Vous l'aurez compris, l'auteur a intégré dans son livre les problématiques de notre époque, ce qui m'a bien plu.

Qui est ce jeune homme de Berlin que tout le monde, sous les ponts, appelle Noah… ? Il n’en sait rien, il n’a aucune idée de qui il est. Et pourquoi, d’ailleurs, s’il s’appelle Noah, pourquoi a-t-il besoin d’avoir son prénom tatoué dans sa main ? Noah est blessé. Pour quelle raison ? Et pourquoi semble-t-il autant s’intéresser à un tableau photographié dans un journal ? Se pourrait-il que ce tableau ait un lien avec sa vie passée ? Noah décide de contacter la journaliste pour en savoir davantage. Il n’imagine pas encore à quel point il est le noah-yau ( pardon !! ) dur d’une aventure qui va le mener aux quatre coins du monde. L’apocalypse selon Fitzek.. Ou comment écrire le script d’un très très bon blockbuster. Courses poursuites, fusillades, tueurs à gages, complotistes.. de l’action, et encore de l’action. On est bien loin des thrillers psychologiques à huis-clos auxquels nous a habitué l’auteur. Pour une fois, on se promène dans le monde entier, pour damer le pion à une pandémie extrêmement virulente, à la recherche d’indices pour trouver qui est Noah. On se laisse pourtant prendre à l’histoire, et le pop corn finit de se dessécher à côté car on tourne les pages à une vitesse folle. J’avoue préférer ses huis-clos à cette débauche d’action, mais force est de constater qu’il y est un maître en la matière également. On peut également mentionner bon nombre de sujets contemporains ; écologie, surpopulation, politique globale mondiale.. Fitzek sait nous toucher avec des sujets vrais. Il est totalement au vif de tout çà. Rien ne dénote dans ce livre, si ce n’est qu’on ne l’attend pas dans ce domaine-là. Il nous a habitué à moins d’action et plus de psychologie. Je suis persuadée que les droits seront rapidement vendus pour en faire un film.. Et croyez-moi, si le casting est à la hauteur de l’écriture.. On va se régaler..

Le personnage de Noah n’est pas sans rappeler celui de Jason Bourne, le héros de " de Robert Ludlum qui, lui aussi, est à la recherche de son identité et qui fuit des assassins qui le traquent sans qu’il sache pourquoi ni par qui ils sont envoyés. Mais la manière d’amorcer le récit diffère fortement entre les deux auteurs, car Sebastian Fitezk aborde davantage la question des dégâts écologiques provoqués par l’homme sur la planète, mais aussi sur sa propre espèce que l’espionnage et le jeu des nations antagonistes sur l’échiquier politique. Surpopulation, influence désastreuse de l’être humain sur la vie de la planète, rôle trouble, sinon néfaste, des grandes multinationales pharmaceutiques, voici quelques enjeux qui servent de locomotive à ce thriller bien de notre temps et qui ouvre le débat sur des problèmes à résoudre de toute urgence.

A Manille, ce qui commence comme une simple grippe se transforme en pandémie et fait des milliers de victimes dans le monde. Dans ce chaos, Noah, amnésique, émerge à Berlin, recueilli et soigné pour une blessure par balle, par un sans-abri..ses souvenirs, sous forme de flashs, ses réactions face à de mystérieux assaillants montrent qu'il est surentraîné au combat. Quel est son lien avec le virus? Qui sont ces hommes à ses trousses? Sa quête pour le découvrir le mènera de Berlin à Amsterdam, puis Rome dans un monde en plein effondrement, pendant qu'à Manille, on suit le destin d'une famille prise au piège dans les bidonvilles. Un tout bon thriller impossible à lâcher, dans le contexte actuel, cela peut être un peu anxiogène. L'auteur fait une vraie remise en cause de notre comportement dans une société de consommation individualiste, il aborde aussi notre impact écologique, la toutes puissance des grands groupes pharmaceutiques. En fin de roman, il explique sa propre prise de conscience, sans jugement.