Mon père m'a vendue : Le livre de Sean Boyne

Choquant et révoltant, un mariage forcé entre une adolescente et un homme de plus de 60 ans, d’autant plus que cette union est marquée de violences physiques et sexuelles, résultat d’une transaction financière en faveur du père de la jeune fille… impensable au 21ème siècle !!! Encore un livre qui vous prend et qui ne vous lâche pas. J’ai toujours été très intéressée et très émue par ce genre de livre. C’est juste un miracle qu’à la fin de sa vie elle puisse en être arrivée là. Forte, déterminé et décidé à reconstruire sa vie. Mais une vie détruite ? Peut-on vraiment se reconstruire ? Les souffrances abordées sont si bien emmenées dans le récit. Je savais que c’était réel, que ça a été vécu, mais de la manière dont l’autrice, la journaliste nous explique ceci est vraiment bien fait.

Mon père m’a vendue de Sean Boyne Sortie en 2015 159 pages -Avis après Lecture. Années 1970, Irlandaise de 16 ans, Nuala, est comme toutes les adolescentes. A la maison, c'est son père Dan, marié et père de famille à ses heures perdues…c’est lui qui fait la loi, livreur de charbon, parieur invétéré et alcoolique violent. Sa femme et ses enfants vivent dans la terreur. Alors qu’il était a la recherche du charbon d’une nouvelle clientèle pour écouler son stock de charbon, il entra dans une ferme cossue.s sa chambre. Son propriétaire Paddy, un veuf de 65 ans, regardait avec admiration la jeune Nuala, soulevant les sacs pendant que son père parlait a son père. Quand le déchargement fut terminé Paddy invita Dan à boire un verre, bien sûr Nuala n'y était pas conviée. Les discutions se passent entre hommes. Elle ne le savait pas encore, elle venait d'être vendue pour la somme de 2500 livres comme dame de compagnie puis mariée a cette homme. Nuala hurle son indignation et reçu une raclée et une séquestration dans sa chambre. Le contrat stipulait que Paddy ne devait pas la toucher. Elle aurait sa propre chambre, une liberté de sortir quand elle le souhaiterait…Maigre consolation. Un soir Paddy, animé d'une détermination féroce et soumis à ses plus bas instincts. Ce sera le premier d'une longue série de viols et de coups. Sans pitié, Paddy ne manquait pas de se plaindre à son père , Dan, des incartades de sa fille aussi futiles soient-elles… reprenant son pouvoir en la battant de plus belle. Portait plainte a la police… elle aura comme réponse «  vous êtes mariée a lui, ce n’est pas du viol ». Ce réfugiant dans l'alcool et la drogue elle tentera aussi de mettre fin à ses jours. Aujourd'hui mère de plusieurs enfants et en couple elle a renoué les liens avec Ronan mais elle garde de sévères traumatismes. En racontant son histoire elle espère avancer sur le chemin de la vie.

J’ai toujours été très intéressée et très émue par ce genre de livre. Les histoires et les témoignages sont des recueils si #119842;#119847;#119853;#119838;#769;#119851;#119838;#119852;#119852;#119834;#119847;#119853;#119852;, si prenant, si #119838;#769;#119846;#119848;#119853;#119842;#119848;#119847;#119847;#119838;#119845;#119845;#119838;#119846;#119838;#119847;#119853; #119842;#119847;#119853;#119838;#119847;#119852;#119838;. Je ne peux en aucun cas donner une note à ce « genre » d’histoire, mais je peux vous en parler. Cette petite fille de seize ans m’a complètement #119835;#119848;#119854;#119845;#119838;#119855;#119838;#119851;#119852;#119838;#769; et chambouler, c’est juste un miracle qu’à la fin de sa vie elle puisse en être arrivée là. Forte, déterminé et décidé à #119851;#119838;#119836;#119848;#119847;#119852;#119853;#119851;#119854;#119842;#119851;#119838; #119852;#119834; #119855;#119842;#119838;. Mais une vie détruite ? Peut-on vraiment se reconstruire ? Entourer de ses quelques amies fidèle elle va réussir à découvrir le monde et à voyager pour trouver une certaine stabilité. Son histoire est atroce, elle est si #119853;#119848;#119854;#119836;#119841;#119834;#119847;#119853;#119838;, si magnifique. On ne peut pas accepter ce qu’elle à vécu. La loi n’a rien fait pour l’aider et j’ai trouvé ça tellement injuste. Je voulais l’aider. Mon cœur en a pris pour un certain temps. Ces vérités font mal et encore plus quand je sais que c’est une histoire vraie. C’est terrible de se dire que quelque part, à côté de nous une personne peut vivre autant d’atrocité et garder la tête haute. Je tire quoi qu’il advienne de mon chapeau et toute de ma reconnaissance à cette jeune fille devenue maintenant femme. Les thèmes, et les souffrances abordées sont si bien emmené dans le récit. Je savais que c’était réel, que ça a été vécu, mais de la manière dont l’autrice, la journaliste nous explique ceci est vraiment bien fait. Ces lectures #119847;#119838; #119852;#119848;#119847;#119853; #119849;#119834;#119852; #119851;#119838;#119836;#119848;#119846;#119846;#119834;#119847;#119837;#119838;#769;#119838;#119852; pour tout le monde, mais si vous n’avez pas peur de la vérité, je peux vous conseil de commencer à lire ce « genre » d’histoire.

Pas étonnant pour moi qui m'intéresse aux récits de vies et aux témoignages, d'avoir été sur le chemin de ce livre qui évoque l'histoire vraie et étonnante de cette jeune irlandaise de seize ans (Nuala, prénom changé) vendue par son père à un homme de quarante ans son aîné, pour 2000 livres et un véhicule d'occasion, telle une vache à un fermier ! Le plus étonnant, ce n'est pas, en soi, l'acte de vente car L Histoire nous a montré qu'il s'agissait d'une pratique courante. le plus étonnant, c'est qu'il s'agisse d'une histoire s'étant déroulée au XXe siècle (dans les années soixante-dix) et pas, comme on pourrait le penser, au XIXe ou au XVIIIe siècle ! on se demande d'emblée comment cela a été possible ? Pourquoi cette adolescente ne s'est pas d'emblée rebellée ? Pourquoi la mère de cette enfant ne s'est pas opposée, ni ses frères ? Pourquoi l'église ayant pratiqué le mariage a pu cautionner ? Pourquoi la police n'a jamais voulu donner suite au signalement fait par l'intéressée ? Et puis, très vite, on se rend compte que quelle que soit l'époque, il s'agit encore et toujours de la sempiternelle domination des hommes sur les femmes. Des femmes ignorées et souvent ignorantes, battues et bafouées à longueur de journée, et sous totale emprise (fille/père, épouse/mari), incapables d'agir pour défendre leurs intérêts élémentaires. Et ce, malgré la modernité à laquelle semblait avoir accès Nuala. Et ce, avec l'assentiment de tous ceux qui savent (la famille, les voisins, les institutions et l'église) et qui ne disent rien. Je pensais qu'il s'agissait d'un témoignage, mais en fait, il s'agit du récit, par un narrateur omniscient, d'une histoire vécue. On le sait dès le début, ce narrateur est Sean Boyne, rédacteur en chef du service politique du Sunday Word (l'un des principaux journaux irlandais). Au milieu des années soixante-dix, il avait écrit un article sur le mariage de Nuala. Deux décennies plus tard, c'est cette dernière qui l'a contacté pour lui demander de l'aide à rédiger son histoire. De mon point de vue, cela rend le récit beaucoup moins sensible que s'il avait été raconté directement par l'intéressée (1, parce que c'est un homme et 2, parce que c'est un journaliste). On sent bien, derrière le style qui s'attache aux faits (et beaucoup moins à l'émotionnel), une prise de recul professionnelle qui transpire dans le ton général de l'ouvrage. Peut-être une froideur rendue nécessaire aussi pour mieux mettre en avant le caractère glaçant de tels actes ? Mais, il n'en reste pas moins que cette histoire a existé et que les faits évoqués sont proprement scandaleux dès lors qu'ils sont restés totalement impunis. Je suis également convaincue de l'importance qu'il y avait pour l'intéressée (devenue mère et sans doute à ce jour grand-mère... le livre a été publié la première fois en 1998) de parvenir à coucher sur le papier ce vécu si douloureux qui a été le sien. Même si l'on n'écrit pas soi-même, il y a un réel pouvoir cathartique à se raconter, puis à se retrouver dans la parole qui a été écrite par l'autre. Une forme de reconnaissance. Je ne doute pas que cette histoire a été constitutive de l'identité de cette jeune femme. La faire connaître au plus grand nombre, est une façon pour elle d'une part d'alerter l'opinion sur la nécessité de rester vigilants face à de telles dérives comportementales et d'autre part, de tourner la page tout en transmettant à sa descendance des informations précieuses sur ce qu'a été sa vie (afin de veiller que jamais cela ne se reproduise parmi ses descendants...). En tant que femme, j'ai été meurtrie par ce récit, au plus profond de ma chair, de mon coeur et de mon esprit. En tant que militante de la cause des femmes, cela m'a mise en colère en constatant que bien qu'elle sût que sa situation n'était pas normale, l'intéressée n'a rien fait (ou trop tardivement) pour l'empêcher. En lisant, j'aurais eu envie de la secouer, de lui crier dessus pour qu'elle ouvre les yeux... Je me dis que les jeunes filles d'aujourd'hui ont bien de la chance d'avoir pu bénéficier d'une réelle avancée sociétale leur reconnaissant quasiment les mêmes droits que les hommes (je dis quasiment, car on sait bien que la réalité n'est pas toujours encore aujourd'hui en adéquation avec la loi qui se veut égalitaire). Malgré tout, les choses ne sont pas encore totalement acquises, puisque l'on sait que dans l'intimité des foyers, lorsque la porte de chez soi est fermée, il peut y avoir encore des situations difficiles d'emprise ou de violence, quand celles-ci ne conduisent pas à un nombre toujours plus croissant de féminicides.