Rhétorix ou comment prendre la parole en public sans s'évanouir : Le livre de Stéphane de Freitas, LE BABA

C’est un livre super utile surtout pour les plus jeunes ou les plus timides ! J’ai adoré la DA : les dessins sont beaux, les personnages et le style sont cohérents… Les discussions sont un peu ennuyeuses sans trop d’intérêt mais les informations sont très utiles ! Je l’ai recommandé à plusieurs élèves de 3e qui passaient leur première épreuve orale et ils ont assuré !

"L'heure est grave, Stéphane. Les gens ont de plus en plus peur de prendre la parole. Les estomacs se tordent d'angoisse. Les industries du déodorant sont en pénurie..." D'emblée, le ton humoristique me fait rire. Moi aussi, je compte sur ce livre et donc sur Stéphane pour m'aider à prendre la parole en public, ou plus exactement, j'espère qu'il y a un chapitre consacré à l'oral par téléphone, ma hantise, ce matin encore j'ai dû appeler le service financier de Toyota pour régler enfin ce problème d'immatriculation, ça fait 5 mois que j'essaie de me débrouiller par application, le site, des mails, mais il a bien fallu me résoudre à appeler ! Résultat, problème débloqué en moins de 3 minutes... En tout cas, s'il y a bien un truc qui aide à se lancer à l'oral, c'est bien de dédramatiser ! Se poser les bonnes questions et effectuer une recherche efficace, c'est le socle, la base de tout bon discours bien solide. Comme une Tour, en fait. Voici le plan, comme dirait Hannibal dans L'agence tous risques : Construire son discours : structurer son propos, développer un argumentaire, convaincre La verbalisation : travailler sa respiration, ponctuer son discours, trouver le bon rythme Le langage du corps : travailler son expression corporelle, accompagner les intentions de son discours, créer des relations avec l'auditoire Gérer ses émotions et son stress : canaliser sa nervosité, trouver la sérénité avant la prise de parole. J'avoue être surprise de trouver la gestion du stress à la fin. Pour une prise de parole réussie il faut 3 piliers, selon Aristote : Logos (de la structure, des arguments logiques, des raisonnements travaillés, pour CONVAINCRE), Ethos 'de la crédibilité, du charisme, avoir l'air d'une autorité sur le sujet donné) et Pathos (de l'émotion pour faire vibrer le public, toucher son auditoire). Instruire, plaire et émouvoir, dira plus tard Cicéron, qui insiste sur Elocutio, l'élocution, la manière de délivrer le discours, utiliser sa voix, son corps, embellir les propos... Steph (oui on va l'appeler comme ça) présente les différents types d'argument : pour chaque question, on peut essayer de trouver un type d'argument différent, pour s'entrainer. Argument de fait Argument scientifique Argument économique Argument philosophique Argument logique Argument émotionnel Argument politique Argument de droit Argument d'usage Il n'y a pas d'explication (dommage !) mais on comprend avec un exemple. EDIT : il y a un super récap de tout ça, pages 52-53 ! Très pratique ! Steph propose aussi plusieurs types de structures, la plus connue c'est la dialectique (thèse antithèse synthèse), peut-être la plus moderne est la CBS : Constat, Besoin, Solution. Steph nous offre ensuite une boite à biscuits, pour "donner au discours une saveur supplémentaire". Ca me rappelle quand je passais mon concours professionnel et que, ayant compris ce qui était demandé à l'épreuve écrite technique, j'avais seulement à ajouter ce que j'appelais "des paillettes" pour sortir du lot. A l'écrit, des paillettes, à l'oral, des biscuits. Je note. Il s'agit des figures de style, des proverbes et citations. Une fois qu'on a composé le contenu du discours, place à la voix : un discours vient du coeur. Pour ça on travaille sa respiration et sa voix : haute, basse, lente, rapide, on joue sur les curseurs selon son intention. Il y a des petites choses à surveiller : le souffle, la diction, les tics de langage, et on se tient correctement pour faciliter la respiration. Un truc qui est souvent oublié par les timides : on fait des pauses. On ponctue son discours. Oui, c'est un peu malaisant. Les timides n'aiment pas du tout ces silences gênants ! Et enfin, on étudie notre posture, en évitant les gestes refuges (se frotter les mains, tenir son pantalon, avoir les bras croisés...) Les notes doivent être le plus concises possible. On occupe l'espace, selon le contexte et évidemment on regarde son auditoire, pas juste devant soi. Et si possible, on sourit. Et à la fin, déballage des derniers petits conseils pour la route. Cette BD est une pépite !