Sombre mardi : Le livre de Nicci French

Je suis assez partagée par cette lecture. J’avais de bons souvenirs quant à un livre précédent des auteurs et me réjouissais de lire celui-ci. Sauf que, très vite, je me suis perdue dans la profusion de personnages. Si, au début, j’ai eu tendance à mettre cela sur le compte de la fatigue ou de la distraction, j’ai fini par admettre que le problème ne venait pas de moi. Dans ce livre, le personnage principale est Frieda. Une psychothérapeute aidant la police sur une série de meurtres. Sauf que Frieda a déjà sévi par le passé dans un livre précédent. J’ai l’habitude des séries avec un héros récurrent où l’auteur nous fait des résumés qui permettent la compréhension de l’histoire sans avoir l’avoir lu. Ce qui est confortable si on les lis même si c’est à leur sortie. Dans ce livre, nous n’avons aucune explication et nous retrouvons avec les personnages de ce nouvel opus décrits normalement et ceux du précédent balancés sans plus d’explication. La double ration est un peu trop indigeste. Mon conseil : lisez les premières aventures de Frieda pour apprécier pleinement celui-ci.

Deuxième enquête pour Frieda Klein, psychothérapeute toujours aussi secrète et instinctive. L’ambiance reste sombre, oppressante, avec un Londres pluvieux en toile de fond. Cette fois, ce sont des vieilles dames qui affirment entendre les morts – une idée étrange, presque incongrue, mais rendue étonnamment crédible grâce à l’écriture tendue et maîtrisée du duo Nicci French. Un homme, mort, est retrouvé chez une des ces vieilles dames. C’était un escroc (qui arnaquait indifféremment vieilles et jeunes femmes ; Frieda ressent pour lui une sorte d’effet miroir que j’ai tellement passionnant). L’enquête progresse lentement, au rythme des intuitions de Frieda, toujours plus attachante dans sa manière de se confronter aux blessures des autres comme aux siennes. On retrouve aussi l’inspecteur Karlsson, partenaire discret mais pertinent. Dommage que son rôle reste trop effacé ; j’aurais aimé qu’il soit plus impliqué dans l’intrigue. Seule réserve : la fin. Moins crédible, un peu trop spectaculaire par rapport à la justesse du reste. Dommage, mais pas rédhibitoire. Ce Sombre mardi confirme la singularité de cette série où l’analyse psychologique est aussi importante que le crime lui-même.

Dans ce deuxième opus des aventures de Frieda, Sombre mardi s’ouvre sur une intrigue bien déroutante. Une assistante sociale fait la découverte du corps d’un homme nu chez Michelle, une vielle femme désorientée. Cette dernière se serait occupée du corps depuis plusieurs jours comme s’il était encore en vie. Karlsson et Frieda plongent alors dans une enquête complexe pour identifier la victime et comprendre si Michelle feint la folie. Les échanges sur la psychiatrie et la folie apportent une profondeur psychologique au récit, tandis que les personnages principaux, Frieda et ses amis et collègues, apportent une complicité et une mélancolie touchantes, alliés à un humour british agréable. L’aspect criminel du roman est captivant, mais ce sont les personnages et leurs dynamiques qui font le cœur de l’histoire. Frieda, toujours aussi complexe et indéchiffrable, incarne cette figure empathique mais rigide, entourée de ses amis un peu déphasés, chacun porteur de ses propres fêlures. Si l’intrigue criminelle est captivante, c’est finalement dans la vie personnelle de Frieda que réside la véritable richesse du roman. Les relations complexes qu’elle entretient avec ses collègues et amis, leurs dilemmes internes et leurs fêlures ajoutent une profondeur qui dépasse largement le cadre d’une simple enquête criminelle. Amie de tous, elle est toujours de bons conseils, autant chez elle que dans son cabinet

Londres, dans un quartier déshérité. En arrivant sur la scène de crime, les policiers n'en croient pas leurs yeux. Si le cadavre semble là depuis longtemps, il est toujours assis, nu, sur le canapé, une pâtisserie à la main. Et la locataire de l'appartement lui parle comme à un être vivant, le bichonne... Pour le Yard, sa démence en fait une coupable toute trouvée. Mais pas pour Frieda Klein, l'experte psychothérapeute, qui a des doutes. C'est la première brèche dans un édifice d'apparences retorses, où la manipulation règne en maître...Le couple Nicci French est indéniablement au sommet du suspense psychologique britannique. Il est passé maître dans l'art de faire monter la pression. L'intrigue est un peu borderline, mais quelle tension !