Suzanne Valadon sans concession : Le livre de Flore Mongin, Coline Naujalis

Attention TALENTS ! Ce livre est d'abord un très bel objet. Ecrite par Flore Mongin, cette biographie de Suzanne Valadon est magnifiquement illustrée par Coline Naujalis. Le texte est fluide, intéressant et les dessins viennent raconter la vie extraordinaire de cette femme peintre, qui ne partait pas avec tous les atouts mais qui a su se hisser au plus haut grâce à son talent, sa ténacité et son intransigeance quant à l'Art qu'elle entendait représenter. Suzanne Valadon fut une femme exceptionnelle que ces dernières années "re"découvrent heureusement! Je précise enfin, qu'un petit documentaire (d'environ 50 minutes) a été réalisé sur Arte, qu'il est tout à fait complémentaire à ce livre, ce qui en fait également un vrai petit bijou. Découvrez vous aussi le destin incroyable de cette femme artiste au plus profond de son âme, qui eut un tel talent qu'elle fut connue et REconnue de son vivant!

De muse à artiste #128105;#127997;#8205;#127912; Après avoir découvert de nombreuses œuvres et aspects de sa vie que je ne connaissais pas lors de l’exposition au Centre Pompidou, j’ai eu envie de lire cette biographie illustrée. Ce livre retrace le parcours atypique de Suzanne Valadon, née Marie-Clémentine, artiste qui a marqué son époque, a ensuite été reléguée au deuxième plan - éclipsée, notamment par la notoriété de son fils Maurice Utrillo - avant d’être à nouveau célébrée aujourd’hui. Je l’ai découverte, comme beaucoup, avec son tableau « La Chambre Bleue » qui bouleverse les codes des représentations féminines au travers de cette femme en pyjama, qui ne rentre pas dans les canons de beauté, tout à la fois nonchalante et sûre de soi. C’est sa liberté farouche et sa détermination à ne pas se contenter du rôle de muse dans lequel l’époque voulait l’enfermer, qui m’attire particulièrement. Elle a brisé les carcans sociaux et le « male gaze » pour s’imposer dans un monde de l’art dominé par les hommes. Ici, l’autrice et réalisatrice Flore Mongin nous embarque des chambres de bonnes du Montmartre de la Belle Époque jusqu’aux salons des Beaux-Arts parisiens. Elle propose un portrait sans concession d’une artiste et d’une femme libre et déterminée qui voulait profiter de tout ce que la vie à offrir. Les dessins de Coline Naujalis illustrent à merveille cette époque et cette vie hors du commun (même si parfois j’avais envie de voir des reproductions d’œuvres). Cet album, en rendant hommage à cette grande artiste, nous interroge sur la place des femmes dans le monde de l’art. À découvrir !

En attendant de retrouver l’inspiration, je me suis plongée dans un roman graphique consacré à l’artiste peintre Suzanne Valadon dont je ne connaissais rien. J’étais intriguée par le fait qu’elle ait réussi à devenir artiste alors qu’elle est née d’une mère célibataire bonne à tout faire et qu’elle a été elle-même fille mère à 18 ans. Suzanne Valadon, sans concession, est illustré par Coline Naujalis et avant même de lire les textes, j’ai été scotchée par ses dessins notamment celui qui représente Flore Mongin (qui écrit les textes) : cette dernière raconte qu’à 18 ans, elle est tombée sur une biographie de Suzanne Valadon qu’elle a dévoré en deux jours. En dehors du fait qu’on y voit une lectrice, j’aime beaucoup le jeu de lumière sur le mur et les couleurs choisies. Suzanne Valadon (dont le vrai prénom est Marie-Clémentine ) est débrouillarde très tôt (probablement parce que sa mère cumule deux emplois pour survivre et qu’elle a peu de temps pour s’occuper d’elle). Elle quitte l’école à 12 ans, rentre dans un atelier de couture puis à 15 ans devient acrobate écuyère dans un cirque tout en dessinant. Un soir de première elle chute de cheval. Avec sa jambe cassée, la jeune fille doit rester alitée pendant des semaines. Elle laisse alors libre cours à sa passion, passant de longues heures à dessiner des objets, les chats du voisinage et les toits entraperçus aux fenêtres. Comment ne pas penser à Lautrec (spoiler : elle va le rencontrer et plus si affinités ) qui, envoyé en cure régulièrement dès son plus jeune âge, à cause de ses problèmes de santé, s’ennuie et se met à dessiner ? (à lire, Lautrec de Matthieu Mégevand, un portrait bouillonnant du peintre). Comment ne pas penser à Frida Kahlo qui suivait des études de médecine avant son terrible accident à la colonne vertébrale et ses multiples opérations et qui va se tourner vers l’art ? (à lire Rien n’est noir de Claire Benest) J’ai appris au passage que dans les années 1880, il existait des marchés de modèles et que le plus connu était place Pigalle. Marie-Clémentine (future Suzanne, vous suivez ?) déteste cet endroit mais elle a besoin d’argent et elle va poser pour Puvis de Chavanne, pour Renoir . Elle est très demandée du fait de ses talents d’acrobate. suite sur le site