Trois chambres à Manhattan : Le livre de Georges Simenon

Georges Simenon décrit la rencontre de deux paumés à New-York, le lecteur les accompagne, il a envie parfois de les serrer .dans ses bras, il voudrait qu'ils s'en sortent il rêve avec eux.. En toile de fond, quelques rues, quelques bars, quelques chambres! Ca sent l'asphalte mouillé, la nuit ., les draps pas trop nets, la fumée de cigarette blonde, on entend Miles Davis, les pas sur les trottoirs, le bruit des voitures,...Un imaginaire, une ambiance si réels par l'écriture de Simenon.

Belle découverte pour moi que celle de Simenon écrivain qui dans ce roman avec une écriture fluide, dresse avec beaucoup d'aisance les portraits psychologiques complexes de ses personnages... Je vais lui faire un gros compliment en pensant à Zweig... Il y a des mots clés dans ce livre et la description de la ville et des personnages ramènent à ces films en noir et blanc à l'ambiance trouble...

Plutôt connu pour ses romans policiers, Georges Simenon est un fantastique romancier possédant une œuvre colossale, qui continue à être lu avec ferveur depuis sa mort en 1989. Trois chambre à Manhattan plonge le lecteur dans le New York des années 1950 et dans une atmosphère sombre, triste et de profonde solitude.

Nous sommes loin des enquêtes policières du commissaire Maigret. G. Simenon met en scène dans ce roman la rencontre de deux êtres à la dérive, blessés mais avides d'amour, Kay et Franck. Elle est à la rue pour cause d'abandon par ses amis ou amies. Lui est un acteur célèbre en perdition et qui tente d'oublier que son ex-femme l'a quitté pour un jeune homme. Ils s'accrochent désespérément l'un à l'autre tout en se méfiant tout en se repoussant tout en détestant leur lâcheté réciproque. Voici une histoire d'amour désespérante de doutes et de sentiments contradictoires où le lecteur se demande à chaque instant si cela ne va pas mal tourner. Trois chambres a Manhattan est un huis-clos psychologique étouffant où nous ne pouvons qu'admirer à nouveau la finesse d'analyse psychologique de G. Simenon.