Twice Cursed - 16 contes horrifiques : Le livre de Collectif

Merci aux éditions 404 et à Babelio pour ce magnifique recueil de contes ! Je dois être masochiste, car me voilà prête à rédiger une mini-critique par conte horrifique : (attention, spoilers) 1. La cloche : court et efficace. Rien à redire. 2. Neige, miroir, pommes : un conte revisité par Neil Gaiman. Il va sans dire qu’il est bien écrit, et est horrifique à souhait. 3. Le Cirque Tissot : un de mes préférés du recueil. Ce conte est plus doux-amer et nous fait rêver. J’ai particulièrement apprécié cette notion de gardienne des enfants morts. 4. Monsieur Treize : des idées intéressantes, une écriture plus contemporaine, et un personnage principal satisfaisant. Un conte horrifique qui se laisse lire. 5. L’Histoire du Confesseur : l’histoire de la naissance d’un cénobite. Également un de mes préférés du recueil car différent des autres contes. L’auteur propose de décrire le développement d’un démon chargé de torturer les âmes perfides. Bien réalisé, et la fin m’a fait frissonner. 6. Les secrets profonds des vieilles histoires : ce conte m’a énervée. Je n’ai pris aucun plaisir à le lire tant les personnages masculins sont détestables. M’a curieusement fait penser à La Nuit des Temps de Barjavel que je n’avais pas apprécié non plus. 7. Au réveil : de nouveau un « Blanche-Neige » revisité. Je ne regrette pas l’avoir lu, car il est bien écrit et l’interprétation est belle (dans le sens poétique, calme, doux). En revanche, je trouve dommage de ne pas avoir choisi un autre conte, en sachant que le deuxième conte du recueil revisitait déjà « Blanche-Neige ». 8. Une ribambelle de jolies petites poupées : horrifique, c’est bien le mot. Qu’adviendra-t-il de la petite fille, elle-même reliée aux horreurs commises par son grand-père ? 9. L’épopée virale de l’homme-oiseau : un récit calme, finalement. Comme pour le Cirque Tissot, je dirais même doux-amer. Un homme qui se voit traverser les époques, obligé de raconter son histoire qui le hante. 10. Les anges de Londres : brrr, celui-là m’a fait frissonner pour l’horreur de la nature humaine. On n’y comprend pas grand-chose, mais ce mystère participe à la tension. 11. Une malédiction est une malédiction : un village, deux sorcières, et un Mur. Ce conte m’a intriguée. J’ai envie de savoir ce qu’il y a (ce qu’il reste) derrière le Mur ; j’ai envie de savoir si Maggie est finalement enceinte. Le conte est bien écrit. Cependant, il manque une véritable chute pour le qualifier de « conte ». 12. Le Carrousel infernal : ennui. Ce conte ne me convenait tout simplement pas. 13. Des chaussures rouges comme le sang : un joli conte, une jolie morale. Des chaussures rouges, finalement une interprétation des Bonnets rouges de Donjon et Dragons ? 14. L’histoire classique de la poupée possédée : comme décrit dans le titre, c’est un classique. Pas mauvais, se laisse lire. 15. Le cabaret itinérant de Mme St Diabolo : j’ai particulièrement apprécié le destin de certains hommes dans ce conte. Horrifique pour ces messieurs, sans nul doute ! 16. La boîte à musique : un grand classique de l’horreur, la boîte à musique. Et pourtant, l’auteur a réussi à concocter une belle petite atmosphère de tension dans ce récit très court. Certains contes me donnent l’envie d’une suite, comme si l’histoire était inachevée et méritait plus de détails. Dans l’ensemble, sans compter les deux contes qui m’ont soit laissée indifférente, soit enragée, ce recueil a été une très belle découverte et s’en va de ce pas embellir ma bibliothèque.

Ce qui a attiré mon attention sur ce recueil, c'est évidemment le nom de Neil Gaiman ainsi que le format : des contes. J'aime beaucoup ces histoires courtes hantées de mille versions différentes, qui résonnent à la lecture. Attention, ce ne sont pas des histoires pour endormir les enfants mais plutôt pour les faire cauchemarder ! Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est qu'on croise à la fois des réécritures de contes très anciens type Blanche Neige ou Les chaussons rouges. On rencontre également certains topoï comme la poupée maléfique, la malédiction, la sorcière, etc. Mais surtout beaucoup de ces contes sont très contemporains : on y trouve des réseaux sociaux, des groupes de parole, des questions d'écologie. Le féminisme n'est pas absent (youpi !). Bref, il y en a pour tous les goûts. Tous les contes ne m'ont pas marquée de la même façon ou provoqué le même plaisir de lecture. Mes favoris sont : La cloche - la curiosité peut être un vilain défaut ; Neige, miroir, pommes et Au réveil - Blanche Neige revue et corrigée ; Le carrousel infernal - un manège horrifique ; Des chaussures rouges comme le sang - oui, oui, j'aime ce conte d'Andersen ; Le cabaret itinérant de Mme St Diabolo - les femmes peuvent faire rire / se montrer / avoir des talents. Enfin, mention spéciale pour l'objet avec sa belle couverture cartonnée et surtout ses illustrations qui m'ont fait plonger dans le souvenir des livres mythologiques illustrés de mes grands-parents. Merci à Babelio et à 404 éditions pour ce bel objet !