Ubik (Edition spéciale) : Le livre de Philip Kindred Dick

J'ai retrouvé ce livre dans ma bibliothèque, acheté il y a quelques années, encore non lu. Ubik est donné comme une œuvre de SF vertigineuse et incontournable ; j'ai commencé sa lecture et l'ait littéralement dévoré. Ce roman est effectivement un chef d’œuvre de la paranoïa métaphysique qui m'a plongé dans un univers où la réalité se délite à chaque page. Dick excelle à brouiller les pistes entre le rêve et la réalité, le vivant et le « semi-vie » créant une intrigue palpitante et philosophique. Son imagination est sans limite et le concept d' Ubik est à la fois mystérieux et fascinant. C'est une exploration magistrale de la perception, de l'identité et de la mort, qui laisse une impression durable et une multitude de questions. Un must pour tous les amateurs de SF et de récits qui font réfléchir.

L'envie de lire un livre vous démange. Mais l'indécision quant au choix du titre réfrène votre volonté. Pas de panique ! Prenez place dans votre canapé et dites à haute voix : Ubik ! Attention... Ubikadabra... Et voilà qu'il apparaît ! Un livre comme vous n'en avez encore jamais lu. Quand vous l'aurez terminé, tout sourire, vous vous entendrez crier : vive Ubik ! Ah, quel sacré roman, cet Ubik ! Un classique de la littérature SF par un des plus grands représentants du genre - et certainement un des plus brillants et parmi les plus fous - , Mr Philip K. Dick. Je me souviens qu'à ma première lecture, j'en suis sorti pantois, ne sachant si ce que je venais de lire avait dépeint une réalité, une illusion ou un cauchemar. Peut-être un peu des trois, qui sait ? Toujours est-il que, par la suite, j'avais enchaîné sur une belle série de livres du Dr Dick. Quelques années plus tard, la relecture de ce petit bijou de la SF a été plutôt... disons qu'elle a révélé une impression étrange. La première lecture d'Ubik fait tellement l'effet d'un rouleau compresseur, le livre exerce une telle fascination, que la lecture suivante est forcément beaucoup moins violente pour l'esprit, surtout si entre-temps on est devenu accro à l'auteur. Au fil de son oeuvre, il nous habitue à tous les délires possibles et inimaginables, à tel point qu'on finit par être vacciné. Cependant, de cette seconde lecture, je suis ressorti davantage groggy qu'interloqué. L'histoire ne m'a pas de nouveau enthousiasmé plus que ça. Au contraire, je me suis par moment ennuyé. J'ai trouvé que l'intrigue tardait à se mettre en place... pour tout dire, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas d'intrigue. C'est le récit d'une fuite, en fait, de l'échappée d'un groupe d'hommes et de femmes aux pouvoirs psy qui tente de s'extraire des griffes d'une faucheuse implacable dont on ne sait si elle agit dans le réel ou sur un autre plan. L'auteur se contente de coucher sa propre paranoïa sur le papier. Aux lecteurs ensuite de jouer le jeu ou non. En un sens, c'est très limité comme récit, mais psychologiquement parlant ça fonctionne. Le malaise est palpable et c'est ce rendu viscérale qui rend possible l'immersion. Par exemple, la scène de la montée de l'escalier, en tous points horrible, prend aux tripes. L'esprit du lecteur finit par être pris au piège dans la toile schizophrènique jetée par Dick. Pour etre honnête, mon principal reproche est le pessimisme qui se dégage du roman. Bon sang, que c'est déprimant. D'accord, Dick, c'est de la SF pas mal anxiogène. Dans son ensemble. Mais quand même ! Enfin, c'est peut-être l'âge ; je vieillis. Sans doute ai-je besoin, moi aussi, d'un vaporisateur Ubik. Il me revient à l'esprit la réflexion d'un ami, fan d'Isaac Asimov, à propos du Cycle de Fondation qu'il venait de relire. Il avait été profondément déçu de ne pas retrouver l'enchantement vécu lors de sa première lecture. Je me souviens qu'il avait eu des mots très durs à l'égard de Fondation. Et moi qui envisageais de le lire à nouveau... Quand j'associe cette anecdote à ma récente "nouvelle impression" sur Ubik, j'appréhende de me replonger dans Fondation. Après tout, peut-être que la littérature SF des années 50-60 ne supporte pas de relecture. Allez savoir... Malgré tout, Ubik reste un formidable livre et je vous en conseille bien évidemment la lecture, si ce n'est pas déjà fait. Non, je vous en prie, ne me remerciez pas. Dites plutôt merci à l'Ubik à Dick.

Une plongée vertigineuse dans la paranoïa capitaliste. Dick a cette capacité unique de prendre une idée simple – la réalité qui se dégrade – et d'en faire une métaphore terrifiante de notre monde. Dans Ubik, tout est marchandise, même la vie après la mort. La réalité elle-même n'est plus fiable, elle régresse, elle se dissout, et la seule chose qui semble pouvoir la stabiliser est un produit de consommation en spray. C'est la critique la plus angoissante de l'aliénation et de la manière dont le capitalisme colonise notre perception même du réel. C'est une lecture qui vous laisse avec un sentiment de vertige et de méfiance. Une expérience littéraire unique qui montre comment la science-fiction peut être l'outil le plus puissant pour décrire la folie de notre présent.

Instabilité de la mort, régression temporelle, renversement des rôles, flottement des situations, telles sont les expériences auxquelles nous convie ce roman de science-fiction, publié en 1969 et mais dont l'action se situe entre 1992 et 1939. Une histoire étrange, fantasque, à la fois tragique et surréaliste et difficilement résumable tant elle rapproche le lecteur d'un état onirique. Une lecture dont on sort fasciné intellectuellement mais peu touché émotionnellement.