Un Animal Sauvage : Le livre de Joël Dicker, Laurent Natrella

Un petit roman de fin de vacances d’hiver à lire sous le plaid devant la cheminée. C’est une copine qui l’avait bien aimé et forcément, on le garde en tête et on l’achète à la première occasion ! Très vite lu. Je n’en garderai pas un souvenir pérenne et je me hâte vite d’en consigner mes impressions de lecture avant qu’elles ne s’envolent ! Il y a beaucoup de clichés dans ce roman qui nous promène des plages dorées de Saint Tropez aux jolies rues proprettes de Genève. Premièrement, le couple parfait. Elle est une splendide avocate, il est banquier beau gosse. Deuxièmement, l’argent qui coule à flot : maison d’architecte, bijou Cartier, voiture Porsche. Si c’est adapté au cinéma, ça va coûter cher !! Troisièmement, le voisin libidineux et jaloux, flic de surcroît ! Tout semble idéal dans la vie de Sophie et d’Arpad. La rencontre avec des voisins d’une banlieue prolo va fissurer la belle image du couple parfait. Greg, officier dans la brigade d’intervention, obnubilé par Sophie depuis sa rencontre avec elle, trouve le moyen d’assouvir son obsession en installant chez le couple Braun une caméra dans leur chambre. Ce qu’il va découvrir va bien au-delà des séquences émoustillantes entre mari et femme... On est baladé par Joël Dicker puisque tout n’est que jeu d’apparence dans ce roman. On croit voir mais comme Greg sur son écran ou à l’affût derrière un buisson dans le jardin des Braun, la vision est biaisée et nos spéculations faussées. C’est sympathique mais les retours en arrière puis les marches avant en accéléré, m’ont un peu donné mal au cœur ! Le ressort est un peu trop utilisé et fatigue à la longue. Les personnages ne m’ont pas paru très attachants, trop centrés sur leur petite personne. C’est à la sauce américaine « Amour, gloire et beauté » et ça finit à se tirer les cheveux dans la boue. Je vais dire : « Next ! », vite !

J’avais beaucoup d’a priori sur cet auteur à (très grand) succès et ses livres qu’on voyait et vendait partout. Je me laisse toutefois tentée, par chaudes recommandations et surtout car il était top 1 Babelio en 2024! Quelle surprise! L’intrigue est intelligemment ficelée, les rebondissements ne sont pas grossiers, mais ils sont tout de même surprenants et inattendus. Les personnages sont plus complexes qu’ils n’y paraissent, même si un peu caricaturaux il faut le reconnaître (les riches vs les pauvres, la femme fatale vs la femme qu’on ne touche plus, etc.). La morale est également relativement surprenante puisque les vrais méchants ne sont pas nécessairement punis. En plus, genevoise, j’ai retrouvé tous les lieux que je fréquente, reconnu les habitudes de mes congénères et pu apprécier un autre point de vue sur un milieu que je connais. Lecture simple et rapide par ailleurs. Je recommande.

Hello, J'ai terminé la semaine passée mon premier roman de l'auteur ( oui je fais tout à l'envers #x1fae3) et j'ai vraiment bien accroché. L'histoire complètement addictive, l'intrigue, ces allers -retours dans le passé. La façon de l'auteur de nous balader, de jouer avec nos nerfs, une petite merveille. Chaque personnage est savamment travaillé, les descriptions sont telles que l'ont ressent leurs émotions. J'ai vraiment passé un excellent moment, et j'ai enchaîné du coup avec la vérité sur l'affaire Harry Quebert. Je recommande vivement ce petit bijou littéraire plein d'intrigues. Et vous , l'avez-vous lu?

Je n’avais pas relu de Joël Dicker depuis son premier bestseller. Je me souvenais d’un thriller alambiqué qui fonctionnait parfaitement. Plus de dix ans après, la recette de cet auteur semble inchangée. Dans ce nouvel opus, l’intrigue est rendue complexe par la multitude de ramifications qu’elle prend. On y suit plusieurs protagonistes, plusieurs pistes et les retournements de situations sont nombreux. Seulement, pris par son envie de désarçonner le lecteur, le récit accumule les situations rocambolesques et les coïncidences au point qu’elles en deviennent improbables. A l’instar de certaines histoires de Michel Bussi, l’écrivain helvète semble négliger la véracité des évènements au profil d’un scénario renversant. Cette quête d’efficacité affecte aussi les acteurs du drame. En voulant rendre leurs passés nébuleux à tout prix, leur personnalité est survolée. Les personnages, surtout les femmes, en deviennent des clichés, à la limite de la caricature. Je ne suis attaché à aucun d’entre eux tant ils manquaient de nuances. Sans crédibilité, sans incarnation, ce polar est alors un objet un peu superficiel auquel j’ai eu du mal à croire. Malgré ces éléments dérangeants, en public bienveillant, j’ai décidé de mettre ma raison de côté pour pouvoir profiter de cette écoute. L’interprétation de Laurent Natrellat est excellente et maintient le suspense jusqu’au bout. Le style de Joël Dicker est toujours simple et accessible. La mécanique est bien huilée et les chapitres s’avalent avec frénésie. Tout est chorégraphié à merveille dans l’objectif d’être efficace. Si on ne bloque pas sur les invraisemblances, « Un animal sauvage » est donc un bon divertissement qui ravira une grande partie des lecteurs. Dans la même veine que « Harry Québert » mais beaucoup plus défectible, ce thriller sera un compagnon acceptable pour accompagner vos voyages en train. Pour les plus exigeants, son aspect préfabriqué risque de vous chagriner !