Un Animal Sauvage : Le livre de Joël Dicker, Laurent Natrella

Je viens de finir ce livre. J'ai trouvé l'écriture fluide, simple, très facile à lire. C'était divertissant mais je n'ai pas trouvé de morale à cette histoire. Peut-être n'y en a-t'il pas ? Ou simplement je ne l'ai pas comprise. Je ressors mitigée de cette lecture.

Roman à suspense de Joël Dickers, une intrigue diabolique qui raconte l'histoire de deux malfaiteurs sur le point de dévaliser une bijouterie genevoise. Un roman plutôt bien construit avec une histoire bien tissé, les personnages profonds, le lecteur est tenu en haleine, jusqu’au dénouement. Une écriture avec des allers et retours dans le temps, on ne sort pas indemne même si il manque un peu de retournement dans le scénario, jamais déçu par les intrigues mais l’animal sauvage est très vite démasqué mais on prendra du temps pour connaître ses raisons. Un roman en projet d'adaptation pour Prime Video dans un format de série ou mini série.

Avec Un animal sauvage, Joël Dicker fait ce qu’il sait faire : embarquer le lecteur dans une intrigue haletante, pleine de rebondissements et portée par une mécanique de suspense huilée. En ce qui concerne la forme de son récit, Dicker maîtrise l’art du twist. L’histoire d’un braquage en Suisse intrigue et surprend par son lot de rebondissements. L’intrigue est spectaculaire, efficace et joue constamment sur l’effet dramatique. Même quand tout part en vrille, on se laisse prendre au jeu… jusqu’à un certain moment. L’écrivain semble croire que plus c’est gros, plus ça passe. Le manque de réalisme s’allie au peu d’attachement pour les personnages. Au départ intéressants, ils basculent rapidement dans la caricature. Greg n’est qu’un flic obsédé, Arpad un mari menteur, Karine une épouse passive qui n’agit que pour mieux disparaître. Et Sophie, figure centrale, voit ses grands discours sur la liberté ou les sentiments sonner creux face à ses actes contradictoires. Plutôt que de créer des personnages nuancés, Dicker semble céder à ses propres fantasmes (la muse, la femme fatale, le mari idéal), au détriment d’une véritable crédibilité.

Cologny, banlieue chic de Genève. Les Braun ont tout du couple parfait. Sophie est avocate, Arpad travaille dans une banque après des études dans la finance. Ils sont beaux, s’aiment, ont deux enfants, une magnifique villa d’architecte qui donne sur la forêt (« la maison de verre »). Greg et Karine Liégean, résident aussi à Cologny dans un lotissement bien moins huppé que les habitants appellent « la verrue ». Elle est vendeuse dans une boutique, lui flic et le moins que l’on puisse dire c’est que leur mariage bat de l’aile. Malgré la différence sociale, les deux couples sympathisent lors d’une soirée organisée chez les Braun et très vite Sophie et Karine deviennent amies. Greg est fasciné par Sophie, à tel point qu’il trouve comme excuse les promenades matinales avec le chien pour jouer les voyeurs et épier sa jolie voisine. Il se poste à l’orée du bois, face à la maison et attend qu’elle se lève pour l’observer mais un jour son téléphone sonne et il se fait repérer par Sophie qui voit une lueur lointaine. Effrayée, Sophie en parle à Karine qui lui dit qu’elle va en glisser un mot à son mari qui est policier. Ce dernier propose de venir faire des rondes si cela peut les rassurer, il peut ainsi continuer à assouvir son obsession malsaine jusqu’au jour où il aperçoit un autre homme qui surveille la maison… Il le poursuit mais l’autre s’enfuit. Qui ce mystérieux homme à la Peugeot grise ? Les apparences sont souvent trompeuses et Joël Dicker nous entraine dans un excellent thriller psychologique où il alterne entre les personnages, les périodes et les lieux. On y découvre le passé des deux couples, les mensonges, les non-dits, les histoires d’argent. En filigrane, l’auteur nous dévoile une scène de braquage à Genève. Les personnages tiennent la route et Dicker mènent son récit d’une main de maître. Cet animal sauvage est bien difficile à dompter et c’est lui qui mène la danse jusqu’aux ultimes pages, entre une intrigue qui monte crescendo et de multiples rebondissements, une fois commencé, il est impossible de s’arrêter ! Un énorme coup de cœur pour ce roman qui m’a passionné et que j’ai lu d’une traite.