Un Animal Sauvage : Le livre de Joël Dicker, Laurent Natrella

Chez les Turner, je connaissais déjà Joseph-Mallord-Willam pour sa peinture, Ike et Tina pour leur musique endiablée ou Kathleen pour ses films, ici je viens de faire connaissance avec un autre membre de la famille, spécialiste lui de la littérature, c’est Page, Page Turner ;-) Alors que je me croyais définitivement fâché avec Joël Dicker pour avoir eu le sentiment qu’il se moquait ouvertement de son fidèle lectorat en publiant son lamentable roman (c’est mon avis que je partage personnellement) ‘L’énigme de la chambre 622’, un retour très enthousiaste sur cet opus ‘un animal sauvage’ (merci Fanny) m’a fait me poser cette question existentielle : ‘est-ce faire preuve d’intelligence que de se montrer si définitivement catégorique ?’ Une lecture plus tard, ma réponse est sans appel : NON ! NON, parce qu’ici j’ai marché à fond (couru même) aux côtés de ces deux couples qui se côtoient aux côtés de Genève, comprenez donc que, pour moi, ce roman à la cote ! Retour en grâce donc de Joël Dicker, l’auteur Suisse, même si son écriture et son style restent quand même un peu…simplistes, ce qui ne constitue qu’un léger bémol. Là où j’adhère totalement, c’est dans le scénario autrement dit l’histoire, ce récit qui met en scène un couple de la classe moyenne qui tombe en admiration béate pour un couple voisin qui semble avoir été béni par tous les dieux de toutes les religions de la terre et des cieux : -ils sont beaux, - ils sont riches, - ils sont sympathiques, - ils sont accueillants, - ils ont deux enfants formidables … ILS ONT TOUT, ILS SONT VERNIS !! Mais le vernis va craquer, se lézarder, crevasser au fil des pages que l’on tourne avec avidité, faisant fi des facilités stylistiques ! Et l’auteur va creuser chaque sillon de cette décrépitude en route pour que nous nous y précipitions à sa suite, tête baissée, une seule attente en esprit, savoir ce qui va arriver à ces deux couples qui, chacun de son côté, va connaître des hauts, des bas (chanson du suisse aussi Stéphane Eicher (paroles Philippe Djian)), chaque court paragraphe finissant sur un cliffhanger redoutable vous interdisant littéralement (faute d’être littérairement) de fermer le roman pour passer à autre chose (la vaisselle, les courses, le repas…). Et on en a pour son argent (suisse), on est bringuebalé sans répit dans une histoire de braquage, totalement imaginée même si présentée comme réelle par l’auteur afin d’ajouter du piment dans histoire bien ficelée. Retour gagnant donc pour l’auteur que je maudissais mais dont je n’ai fait qu’une bouchée de ce roman appétissant, un peu comme un animal sauvage devant l’étal du boucher. Allez-y sans crainte, même si le souvenir de la chambre 622 vous reste en travers de la gorge ! Encore merci, Fanny.

Avec Un animal sauvage, Joël Dicker nous entraîne une fois de plus dans un thriller haletant, où les apparences sont souvent trompeuses. L'histoire se déploie comme un puzzle dont les pièces s’assemblent petit à petit, maintenant le lecteur dans une tension constante. L’écriture est fluide, les chapitres courts et rythmés rendent la lecture addictive. On entre dans la vie de personnages aux doubles visages, tiraillés entre l’amour et le danger, entre ce qu’ils montrent et ce qu’ils cachent. Joël Dicker réussit encore une fois à brouiller les pistes, jouant habilement avec le temps et les points de vue. C’est à la fois un roman noir et une histoire d’amour complexe, où l’instinct, la peur, mais aussi le désir guident les choix. Je recommande

J'ai vraiment aimé ce roman. D'habitude les trhillers ne sont pas ma tasse de thé Je trouve qu'il est bien ficelé et qu'il se démarque un petit peu des thrillers habituels. Il y a pas mal de surprises. On n'anticipe pas la fin. En bref je suis vraiment ravi d'où ma note sympathique...

Ce livre traînait dans ma pile à lire depuis des mois . Je savais qu’il pouvait me plaire, mais allez savoir pourquoi, je repoussais toujours le moment. Et puis voilà, c’est chose faite. Et franchement… je regrette une seule chose , ne pas l’avoir lu plus tôt. L’histoire, en elle-même, commence comme un thriller classique , un braquage à Genève, sept minutes, un plan qui semble parfait… sauf qu’évidemment, rien ne l’est. Très vite, on découvre que ce braquage n’est que le point de départ d’un récit beaucoup plus vaste, où tout le monde ment, où chacun cache quelque chose. On y retrouve, deux couples, deux mondes : les Braun et les Liegan. Les premiers vivent dans une maison de rêve, entourés de verre et de luxe, les seconds dans un lotissement modeste. Et entre eux, des regards, des jalousies, des obsessions qui s’enveniment, une certaine amitié. .. Ce que Dicker réussit particulièrement bien ici, c’est ce jeu de masques. Il construit ses personnages comme des poupées russes, on enlève une couche, puis une autre… et on finit par ne plus savoir ce qui est vrai. Chaque personnage a son moment, son point de bascule. Et j'ai trouvée cette idée brillante. Et puis, cette fin. Ce retournement final, que je n’avais pas vu venir, m’a vraiment soufflée. Tout prend sens, tout s’imbrique, et on se dit : “Ah, donc c’était ça depuis le début…” Ce genre de moment où tu refermes le livre avec un petit sourire, mi-épatée, mi-sonnée.