Un baiser et une promesse : Le livre de Tamara McKinley

Tamara McKinley signe ici un roman historique à la hauteur de sa réputation : sensible, romanesque, profondément humain. Un baiser et une promesse réunit tous les ingrédients que l’on attend d’un bon roman de ce genre : des personnages attachants, un contexte historique fort, des émotions sincères, et une écriture fluide qui emporte le lecteur sans effort. Le récit mêle les destinées personnelles à la grande Histoire, dans un contexte souvent rude mais toujours captivant. L’autrice a l’art de rendre ses personnages vivants, touchants, en particulier ses héroïnes, souvent fortes et résilientes. Ce roman ne fait pas exception. On ressent leurs doutes, leurs espoirs, leurs luttes intimes avec beaucoup d’authenticité. C’est un livre qui remue, qui parle d’amour, de promesses tenues envers et contre tout, et de ces liens invisibles qui traversent le temps et les épreuves. La plume de McKinley, que j’apprécie particulièrement, réussit à créer une atmosphère enveloppante, presque familière, tout en abordant des thèmes profonds avec pudeur. Un roman à recommander à toutes celles et ceux qui aiment les fresques historiques, les émotions sincères, et les grandes histoires humaines. Une belle lecture, qui confirme pourquoi j'aime tant cette autrice.

Toujours autant de plaisir à retrouver la "Pension du Bord de Mer", même si nous en sommes au 14ème tome ! La guerre n’a pas épargné Peggy Reilly, ni ses proches mais l’auteure arrive encore à nous faire vivre des rebondissements. Le roman débute quelques jours avant le Débarquement du 6 juin sur les côtes normandes. Les bulletins d’informations diffusés par la radio sont d’ailleurs retranscrits, afin d’être au coeur de l’événement. Le roman se termine en laissant le lecteur dans la "promesse" d’un nouveau tome.

Un baiser et une promesse est le quatorzième tome de ma série-doudou : La pension du bord de mer, tenue par Peggy Reilly, une femme bienveillante, généreuse et maternelle. Une de ses forces est l’attachement à ses personnages récurrents. C’est encore plus vrai pour ce tome, car il est recentré sur ceux que nous connaissons déjà, alors qu’habituellement un nouveau apparaît. Aussi, contrairement aux autres titres, je pense qu’il est préférable d’avoir lu les précédents, afin de mieux saisir les enjeux des décisions et des inquiétudes de nos amis. Cependant, j’ai lu des retours de personnes n’ayant lu que celui-ci et elles indiquent ne pas avoir été perdues et avoir adoré. Cette saga déroule la vie de la pension à Cliffehaven, en Angleterre, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle a commencé en 1939 et nous sommes maintenant en mai 1944. Les habitants des pays alliés espèrent le débarquement, en France. Ils l’attendent avec impatience, car il sonne l’espoir de la fin du conflit. Ils ressentent également de la fébrilité, car les hommes vont risquer leur vie pour faire tomber l’Allemagne. Peggy s’angoisse pour les jeunes de sa famille, pour les amis de ses pensionnaires, mais aussi pour son époux, engagé dans les forces présentes sur le front de Birmanie. Depuis des années, elle tient sa maison, à bout de bras, réconforte son entourage, mais elle est à son tour épuisée. Au bord de craquer, elle cache ses souffrances. J’ai été émue par sa détresse et par sa force. Elle s’oublie pour prendre soin des autres. J’aime follement cette femme. Son chagrin est, régulièrement, détourné par les frasques de Ron, son beau-père. Dès le début du roman, celui-ci se fait remarquer et ne tarde pas à le regretter. Sa douce Rosie est en colère. Une fois encore, Ron est un de mes protagonistes préférés. J’aime son côté bourru, qui cache un cœur très tendre. J’aime son caractère bravache, si différent de ce qu’il est réellement. Il est bon, généreux, compatissant et courageux. C’est un pilier de l’ombre. Pourtant, il adore les chamailleries. Aussi, j’ai été très touchée par ses soucis. Ce tome m’a fait prendre conscience du rôle primordial tenu par les Anglais, lors du Débarquement. J’ai découvert de quelle manière l’attente de cet événement était vécue par les Britanniques. Je l’avais toujours observée par le prisme français. J’ai aimé que le récit soit entrecoupé par les messages d’information diffusés à la radio et découvrir les perceptions des habitants de la pension. Une des raisons de ma passion pour cette saga, en-dehors de mon attachement immense aux personnages (humains et animaux) et de ma curiosité au sujet des faits historiques, est l’importance accordée aux détails. J’aime l’enchaînement d’actions parfois anodines, qui nous immergent entièrement et donnent la sensation de vivre réellement les scènes, puisque nous pouvons nous les représenter. J’ai toujours l’impression d’être dans les lieux, de percevoir l’atmosphère : mon esprit fabrique instinctivement des images. Surtout, je me sens chez moi. Malgré les peurs, les catastrophes des bombardements, les difficultés du rationnement, il me semble évoluer dans un cocon, dans un refuge. Je suis aussi sensible au mélange de peine et de joie. Nous rions, puis notre cœur se serre, nous nous inquiétons, avant de sourire. Je suis accro à cette série et Un baiser et une promesse est un coup de cœur pour moi.

Toujours un peu de bonheur de retrouver Peggy et tous les pensionnaires de la Pension du Bord de mer. (Avec une mention spéciale pour Ron et son chien ?) Malgré ou avec la guerre, la vie évolue pour tous, de la tristesse et aussi quelques joies. On suit les dernières opérations de la guerre, dans l'attente du débarquement libérateur. Mais aussi la vie de "l'arrière", vie quotidienne de plus en plus difficile. Il est intéressant d'avoir aussi des chapitres sur la partie qui se déroule en Asie, dont on parle plus rarement. Mais j'avoue que suivre Jim dans la jungle m'a été assez difficile. Même si l'autrice ne s'appesantit pas sur la cruauté et l'horreur de ce côté-là, j'abordais ces chapitres avec angoisse. Il me semble aussi que, au fil des tomes, ça devient un peu plus sombre, la guerre s'intensifie. Ce volume m'a aussi paru parfois un peu long, dans les descriptions des moindres faits et gestes de certains. Peut-être est-ce dû juste au fait que certaines pages, en numérique, sont parsemées de tirets au milieu des mots, ce qui n'empêche pas la lecture mais la rend assez pénible. De même les notes, censées être de bas de page, sont chaque fois au milieu d'une phrase et d'une page. Mais j'espère malgré tout retrouver encore prochainement tout ce petit monde !