Une poussée de fièvre - L'histoire de la femme qui a fait chuter le Ku Klux Klan : Le livre de Timothy Egan
Les années 1920 aux États-Unis. L'âge du jazz, des fêtes sans fin, du champagne... l'âge de la haine la plus brutale et la plus abjecte, aussi. Le Ku Klux Klan y atteint en effet son apogée. À sa tête, un homme dangereux, manipulateur et ultra-violent : D. C. Stephenson. Il va permettre au " Klan " d'étendre son influence, de pénétrer dans les familles, les écoles, les pique-niques du dimanche. Sous sa direction, l'organisation raciste va jusqu'à développer un plan pour prendre progressivement le pouvoir à Washington.
C'est une femme, Madge Oberholtzer, une enseignante, qui va faire chuter le Ku Klux Klan et son chef. Kidnappée, séquestrée et violée par Stephenson, elle trouve, malgré les menaces, le courage de parler, de désigner et nommer ces hommes qui terrorisent le Sud des États-Unis.
Son témoignage provoque un scandale sans précédent et une prise de conscience. Grâce à elle, jamais le " Klan " ne retrouvera sa sombre et inquiétante influence dans la société américaine.
Avec
Une poussée de fièvre, Timothy Egan signe une enquête incroyablement minutieuse et prenante, portée par un souffle romanesque. Il montre chaque engrenage de la fabrique de la haine et signe un bouleversant portrait de femme.
Un livre fascinant qui, en dénonçant les mécaniques et les discours racistes, trouve un écho inquiétant avec notre époque.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Le Plouhinec
" Une enquête impressionnante. Timothy Egan met en lumière l'un des chapitres les plus sinistres de l'histoire américaine : la montée au pouvoir, au début du xxe siècle, d'un mouvement raciste, dirigé par un escroc meurtrier. Un livre fascinant, puissant et profondément actuel. " David Grann, auteur des
Naufragés du Wager
" Un livre passionnant qui résonne de façon glaçante avec notre époque. " Erik Larson, auteur de
La Splendeur et
l'Infamie et de
Dans le jardin de la bête
De (auteur) : Timothy Egan
Traduit par : Valérie Le Plouhinec
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Aquilon62
• Il y a 2 semaines
On dit généralement que le diable se cache dans les détails.... et bien les anges, ou les saints, se cachent dans les détails de l'Histoire... Après avoir découvert les destins hors du commun de Varian Fry, de Rose Valland, Lauro de Bosis, j'ajoute à mon panthéon personnel Madge Oberholtzer. Madge Oberholtzer, prénom et nom qui m'étaient jusqu'alors inconnus avant de me plonger dans ce livre de Timothy Egan... J'utilise le terme plonger à dessein, car un conseil prenez votre souffle avant de vous immerger dans ces abysses de haine, de violence, c'est en apnée que les pages défilent, une apnée devenant parfois suffocation... Basé sur une solide documentation, l'auteur nous emmène dans les arcanes de la création du Ku Klux Klan en 1866 jusqu'à son déclin entre 1925 et 1927, car l'histoire prouve malheureusement que ce genre d'idéologie ne meurent jamais vraiment. La bête restant tapie dans l'ombre de l'histoire et comptant sur la nourriture de quelques-uns pour lui redonner vie... " Le mot grec kuklos, qui désigne un cercle, fut proposé pour le nom. Klan formait une allitération avec le premier terme tout en évoquant en écho les clans auxquels avaient appartenu, dans l’Ancien Monde, les ancêtres de ces protestants irlando-écossais. Un costume fut mis au point : coiffe conique pour grandir celui qui la portait, masque blanc avec des découpes pour les yeux, longue tunique brodée de symboles. Des rituels et des titres grotesques furent inventés. Lors du premier défilé, à Pulaski, ce ne furent déjà plus six mais soixante-quinze hommes qui marchèrent masqués dans les rues. Le journal local consacrait un article par semaine à ce mystérieux nouveau club. Quel était le but ? La fraternité. Le mystère. Et le pouvoir. " De titres grotesques à chacun de juger : Sorcier Impérial, Grand Dragon, Cyclopes Exaltés, Magicien régnants sur l'Empire Invisible... Invisible voilà l'une des clés de réussite du Klan : « Le secret de notre puissance repose dans le secret imposé à nos membres. C’est quand nous ne sommes pas reconnus en public que nous travaillons le mieux. Ainsi, nous entendons et voyons tout. » Enfin, une assurance mâtinée d’arrogance, finit de faire le reste. L'emprise sur la société était devenue inévitable, les Empereurs finirent par gangréner les systèmes politiques locaux, imposer leur mainmise dans plusieurs pans de la société. Après avoir décortiqué naissance et mécanique du Klan, l'auteur se focalise sur D. C. Stephenson, Grand Dragon du Ku Klux Klan de l'Indiana, ignoble et détestable personnage dès sa plus tendre enfance * : " Tout petit déjà, il fréquentait plus les filles que les garçons. L’une de ses manies était d’attraper la poitrine d’une fille et de la peloter devant tout le monde. L’effet de surprise lui donnait du pouvoir, et lui révéla à un jeune âge qu’il pouvait se permettre plus de choses que d’autres, simplement parce qu’il osait passer les bornes. Il partit de chez lui peu après avoir arrêté l’école, et n’y retourna jamais. Il effacerait son passé et gommerait sa famille pour se réinventer : du gosse de cul-terreux il ferait D. C. Stephenson, personnage qu’il peaufinerait en passant d’une ville à la suivante. " *Il n'existe pas d'expression contraire à plus tendre enfance... Timothy Egan de décortiquer la mécanique à l'œuvre dans la construction de celui qui ”avait embrassé la cause de la pureté raciale obligatoire avec l’assurance d’un homme qui calque ses convictions sur les conceptions rudimentaires d’un public d’allumés.” Celui qui dira "Nous avons introduit un projet de loi sur l’immigration et érigé autour de la nation une muraille si haute, si large, si forte, que la racaille et les voyous de l’Ancien Monde ne peuvent plus passer nos portes". Toute ressemblance avec des faits actuels serait fortuite. Car bien entendu on ne peut s'empêcher au fil des pages d'y déceler des réminiscences plus ou moins fortes... Puis viendra la croisée des chemins ou plutôt des destins, quand Madge Oberholtzer rencontrera D. C. Stephenson, et s'en suivra son calvaire... Elle qui aura le courage, l'ultime courage de tout écrire, après avoir prononcé ces paroles lourdes de sens « Quand j’irai mieux, je vous raconterai toute l’histoire. », elle a trouvé la force du désespoir d'aller mieux, de tout raconter. Comme une ultime respiration dans sa descente vers des abysses de perversion, de douleur, certaine de l'issue qui l'attend, mais inconsciente du destin qui se profile. Une bouffée d'oxygène pour mieux démontrer que la vie l'emporte sur la mort, que la lumière peut venir à bout des pires ténèbres, que le combat ne doit souffrir aucune limite... Pour ceux que cela intéresse voici le lien que j'ai trouvé et qui renvoie vers le témoignage que Madge Oberholtzer fera sur son lit de mort : https://www.famous-trials.com/stephenson/86-dyingdeclaration Dont voici les premiers mots : « Moi, Madge Oberholtzer, en pleine possession de mes facultés mentales et consciente que mon décès est proche, j’affirme dans ma déclaration du mourant les faits qui suivent… » Et les derniers : « Moi, Madge Oberholtzer, je suis en pleine possession de mes facultés mentales et je comprends ce que je dis. Les déclarations ci-dessus m’ont été lues et je les ai endossées car tout ce qui est dit est vrai. Je suis certaine de ne pas me rétablir de cette maladie, et je pense que ma mort est très proche, les affirmations ci-dessus constituent ma déclaration du mourant et tout est vrai. » Cette poussée de fièvre, que nous dépeint de manière magistrale Timothy Egan, fait indubitablement penser à ce virus, qui une fois entré en contact avec son récipiendaire, reste en lui, qu'il ne peut combattre qu'avec patience et qui, malheureusement, ne demande qu'à se manifester à la moindre occasion. Il réussit ce pari de rendre l'Empire Invisible visible, de lever le voile sur cette énième période sombre de l'Histoire... On ressort de cette lecture en prise à des sentiments et émotions contradictoires, il reste néanmoins que la force de ce type d'ouvrage est de faire revivre le destin des oubliés en renonçant à l'oubli des destins et l'on se dit que tant qu'il existera de tels anges ou saints pour combattre le diable, l'espoir reste permis... En guise de conclusion ces deux phrases, qui trouvent une résonance toute particulière à l'aune de l'actualité " La démocratie est chose fragile : stable et régulière jusqu’au jour où elle se retrouve bafouée et piétinée. Un homme qui se montrait capable de saccager sans scrupule toutes les conventions, puis qui trouvait de nouveaux moyens de vandaliser le contrat social, pouvait faire des dégâts inimaginables. "
emi74300
• Il y a 1 mois
Un livre historique glaçant et bouleversant. Le livre est une immersion totale dans l'Amerique des années 20 dans laquelle ne cesse de grandir un empire basé sur la haine, l'intolérance et le racisme : le Ku Klux Kan. L'auteur nous relate l'histoire du Klan de sa création jusqu'à sa chute, lorsque ce groupe était entre les mains d'un homme raciste, avide de pouvoir et d'argent, dotée d'une violence poussée à l'extrême. Mais surtout l'auteur rend hommage à une femme qui a bouleversé l'Amérique, et donné la liberté à de nombreux Américains : MADGE OBERHOLTZER. Elle fit chuter le Klan mais également son chef. Grâce à son incroyable courage, elle créa un énorme scandale, bouleversa la société américaine, bouscula les mentalités et surtout permis que le Klan ne retrouve jamais son influence dans la société américaine. Ce livre est extrêmement documenté. En effet, l'auteur s'est basé sur de nombreux témoignages, récits, autobiographies, lettres, journaux intimes, articles de presse. La première partie du récit concerne la création du Klan, sa première chute, sa résurrection, et la montée d'un homme qui deviendra son chef. Dans la seconde partie, l'auteur nous présente Madge, leur rencontre, les faits abominables qu'il lui a fait subir, son courage de porter plainte. L'auteur invite également son lecteur au coeur du procès qui permis une prise de conscience et mis fin à l'hégémonie d'un homme qui se pensait au-dessus des lois, fin à une organisation qui semait la terreur et omniprésente dans tous les domaines de la vie américaine. Ce récit est précis, extrêmement bien écrit, et la plume de l'auteur est pointilleuse le partage des informations. Certains événements relatés sont violents. Bien que très peu d'evenements sanglants soient mentionnés, ce livre n'est en aucun cas une liste des crimes et meurtres. La lecture de ce récit est passionnant, instructif et permet une grande prise de conscience historique mais également actuelle. Glaçant, ce livre marque les esprits.
Roselyneetseslectures
• Il y a 4 mois
Le livre "Une poussée de fièvre" de Timothy Egan relate l'histoire de Madge Oberholtzer, une enseignante qui a contribué à la chute du Ku Klux Klan dans les années 1920. Victime de D. C. Stephenson, le chef du Klan, son témoignage courageux après un enlèvement et un viol a provoqué un scandale majeur. L'ouvrage détaille également l'ascension du Klan et son influence omniprésente dans la société américaine de l'époque, dépeignant une Amérique déchirée par le racisme. Grâce au courage de Madge Oberholtzer, le Klan a perdu son emprise sur la société américaine, marquant un tournant dans la lutte contre le racisme. Ce récit minutieux et captivant offre un regard poignant sur la fabrique de la haine et trouve un écho inquiétant avec notre époque.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Sciences Humaines & Savoirs , Histoire
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- EAN
- 9782749179902
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- Collection ou Série
- Documents
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 416
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- Dimensions
- 222 x 142 mm
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23,00 € Grand format 416 pages