Lundi Mélancolie : Le livre de Nicci French

Lundi mélancolie est un polar assez "simple" avec des ficelles connues mais tout de même efficaces. Sur le thème de l'enlèvement d'enfants on va voir peu à peu se former un binôme entre Frieda, psychothérapeute, et l'enquêteur principal, Karlsson. Tout se joue au "psychologique", ici pas de grands détails sur l'enquête ni de passages sanglants. L'écriture est agréable même si j'ai trouvé parfois le scénario un peu "gros" et peu réaliste. Il s'agit d'un 1er tome, je lirai sûrement le second pour voir si la construction du binôme me séduit plus et si l'histoire est un peu moins évidente.

Autant j’avais eu du mal avec le deuxième tome sans avoir lu celui-ci, autant j’ai aimé ce présent opus. On rentre de plein pied au cœur de l’enquête. Il est difficile d’en stopper la lecture, c’est un véritable page-Turner. Je trouve la psychologie des personnages très profonde. Les phrases sont vraiment bien tournées, sans mot superflu.

Bien que l’intrigue met un peu de temps à se mettre en place et m’a laissé un peu perplexe au début, j’ai été ensuite tenue en haleine à partir du moment où Frieda rencontre Alan. C’est ainsi, qu’au fil des révélations de ce dernier que Frieda va faire le rapprochement avec la disparition de Matthew. Disparition qui va également remettre en surface une autre qui a eu lieu il y a vingt-deux ans, celle d’une petite fille qui n’a jamais été retrouvée et dont l’affaire avait été classée. Ce roman policier met entre autres en avant la gémellité, le sentiment de vide que l’on ressent comme si on avait perdu quelque chose depuis l’enfance et aussi la perte d’identité de soi-même. Ainsi Nicci French, nous offre une histoire qui peut être complexe mais très intéressante et en plus, l’enquête est menée avec brio par Karlsson et Frieda qui forment un superbe duo. Il y a aussi en parallèle d’autres personnages dans l’entourage de Frieda que j’ai également beaucoup apprécié, notamment Josef qui est un maçon ukrainien et qui est très généreux et pourtant, sa situation en Angleterre, loin des siens, est compliquée. Pour conclure, grâce aux nombreux rebondissements, j’étais loin d’imaginer un tel dénouement et aussi bien réussit. Bref, il y a de fortes chances que je continue cette série mettant en avant Frieda.

Lundi mélancolie de Nicci French est un thriller psychologique qui m’a entraînée dans l’esprit aiguisé de Frieda Klein, psychothérapeute brillante et énigmatique. Dès les premières pages, l’intrigue s’installe avec une tension palpable : un petit garçon de 5 ans, Matthew, disparaît sans laisser de trace. Frieda, intuitive et perspicace, fait rapidement le lien entre cette affaire et le récit troublant d’un de ses patients, qui rêve d’un enfant identique. Ce qui rend ce roman fascinant, c’est la manière dont Frieda Klein navigue entre intuition et logique. Contrairement aux enquêteurs qui s’accrochent aux faits tangibles, elle perçoit ce qui se cache dans l’ombre. Son intelligence, sa capacité à écouter les silences et à déceler les angoisses inconscientes font d’elle une héroïne singulière, à la fois distante et incroyablement humaine. Elle est en plus capable de rosser quelqu’un (Frieda est ma nouvelle héroïne préférée) Face à elle, le commissaire Karlsson apporte un contraste intéressant. Cartésien, pragmatique, il représente la voix de la raison et de la méthode policière classique. Pourtant, au fil de l’enquête, il est contraint de reconnaître la justesse des intuitions de Frieda. Leur relation, marquée par une méfiance mutuelle puis par un respect grandissant, donne au récit une tension supplémentaire. L’atmosphère glauque de Londres, avec ses rues labyrinthiques et ses nuits sans sommeil, reflète parfaitement l’état d’esprit de Frieda. Elle avance seule, suivant son instinct là où la raison voudrait lui imposer des limites. Ce roman m’a donné envie de suivre Frieda Klein et Karlsson dans leurs prochaines enquêtes. Je viens de réserver à la bibliothèque Sombre mardi : le jour où les vieilles dames parlent aux morts (j’adore déjà le titre)