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Blasmusikpop
Corinna Gepner (traduit par)
Date de parution : 18/08/2015
Éditeurs :
Presses de la cité

Blasmusikpop

Corinna Gepner (traduit par)
Date de parution : 18/08/2015
Au commencement était le ver.
Johannes se destinait à autre chose qu’à cette vie fruste dans le village de ses ancêtres. Son grand-père, Johannes premier du nom, avait lui-même quitté Saint-Peter-sur-Anger pour aller étudier en... Johannes se destinait à autre chose qu’à cette vie fruste dans le village de ses ancêtres. Son grand-père, Johannes premier du nom, avait lui-même quitté Saint-Peter-sur-Anger pour aller étudier en ville – et observer le développement des vers solitaires ! –, avant de revenir et de s’établir comme médecin. C’est lui... Johannes se destinait à autre chose qu’à cette vie fruste dans le village de ses ancêtres. Son grand-père, Johannes premier du nom, avait lui-même quitté Saint-Peter-sur-Anger pour aller étudier en ville – et observer le développement des vers solitaires ! –, avant de revenir et de s’établir comme médecin. C’est lui qui a communiqué à son petit-fils son goût du savoir et sa passion pour Hérodote, qui font de lui aussi un original dans ce microcosme alpin où lire est considéré comme hautement suspect. Ainsi, lorsque le jeune homme échoue au baccalauréat, quel drame ! Le voici condamné à rester parmi les « barbares ». Et il ne tarde pas à se faire embrigader dans l’un des événements majeurs de la localité : la venue d’un grand club de football hambourgeois…
 
Des dialogues savoureux, une langue inventive, tantôt désuète, tantôt moderne, des personnages hauts en couleur, un luxe de détails, de l’esprit, beaucoup d’esprit. Avec son premier roman, très remarqué au moment de sa parution, Vea Kaiser s’en est donné à cœur joie.
 
« Un premier roman épique sur la vie d’un village, racontée avec fraîcheur et audace. » Zeit Literatur
 
« Vea Kaiser s’impose comme l’un des plus passionnants auteurs débutants de cette rentrée littéraire. » SonntagsZeitung
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EAN : 9782258129863
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782258129863
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe

Ils en parlent

"Vea Kaiser compose un premier roman très divertissant, où des personnages archétypaux peuple une sorte de conte réaliste montagnard, à la fois drôle, vif et plein de verve. Ce livre est truffé de rebondissements et le lecteur se demande jusqu'au bout comment ce petit village va s'en sortir."
Isabelle Verlingue / PAGE
"Vea Kaiser s'impose comme l'un des plus passionnants auteurs débutants de cette rentrée littéraire."
SonntagsZeitung

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • prettyrosemary 15/02/2018
    Vea Kaiser nous plonge dans le quotidien hallucinant d’un village de montagne qui se complait dans son autarcie, oubliant le reste du monde (qui commence là où s’arrête la pancarte indiquant « Saint-Peter-sur-Anger ») au profit de traditions ancestrales, d’une pratique de la langue toute particulière et surtout d’un principe fondateur : « cé comme ça ». Avec un souci du détail génial et beaucoup d’humour, l’auteure nous livre un portrait complètement dingue d’une communauté repliée sur elle-même, en décalage d’une bonne trentaine d’année avec le monde extérieur. Dans ce contexte, c’est d’abord Johannes le grand-père, qui, à la suite d’un ver solitaire, se prend de passion pour les parasites et finit par s’établir médecin au village. Absent lors de l’éducation de sa fille, « Docteur papy » compte bien se rattraper avec son petit-fils et lui transmettre son amour de la langue et des sciences. Nouvelle étrangeté dans la village, Johannes le petit-fils va s’extraire de son village, et devenir un « péteux » aux yeux de ses comparses. Tout l’intérêt du roman vient de la confrontation entre deux mondes : celui du village, immuable, où des traditions ancestrales et un savant dosage de consanguinité n’aident pas à l’intégration des originaux qui ne s’intéressent pas au football et qui ne fréquentent pas l’auberge et l’idéal de Johannes où rien ne compte plus que d’apprendre le latin et de citer Hérodote. Je salue vraiment le travail de la traductrice qui a retranscrit le patois des Saint-Pétruciens avec tellement de justesse… L’un des ressorts comiques majeurs de ce roman ! Avec intelligence et surtout une bienveillance constante, Ava Kaiser nous parle d’abord d’opposition, puis de réunion. Qu’est-ce qui vaut mieux au fond ? Fuir ou contribuer à l’ouverture du village sur le monde ? Johannes va découvrir qu’il ne connait peut-être pas vraiment tous ces gens auprès desquels il a pourtant toujours vécu. L’absurdité des traditions enracinées est pointée du doigt, mais jamais les individus. C’est un message extrêmement positif que véhicule ce roman original, drôle et intelligent. Un vrai bol d’air (pur de la montagne, aux relents de schnaps) que nous offre cette jeune auteure autrichienne.Vea Kaiser nous plonge dans le quotidien hallucinant d’un village de montagne qui se complait dans son autarcie, oubliant le reste du monde (qui commence là où s’arrête la pancarte indiquant « Saint-Peter-sur-Anger ») au profit de traditions ancestrales, d’une pratique de la langue toute particulière et surtout d’un principe fondateur : « cé comme ça ». Avec un souci du détail génial et beaucoup d’humour, l’auteure nous livre un portrait complètement dingue d’une communauté repliée sur elle-même, en décalage d’une bonne trentaine d’année avec le monde extérieur. Dans ce contexte, c’est d’abord Johannes le grand-père, qui, à la suite d’un ver solitaire, se prend de passion pour les parasites et finit par s’établir médecin au village. Absent lors de l’éducation de sa fille, « Docteur papy » compte bien se rattraper avec son petit-fils et lui transmettre son amour de la langue et des sciences. Nouvelle étrangeté dans la village, Johannes le petit-fils va s’extraire de son village, et devenir un « péteux » aux yeux de ses comparses. Tout l’intérêt du roman vient de la confrontation entre deux mondes : celui du village, immuable, où des traditions ancestrales et un savant dosage de consanguinité n’aident pas à l’intégration des...
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  • QueenieBooks 21/08/2016
    Les Alpes Autrichiennes. Un village qui pourrait ressembler à celui de nos bons vieux irréductibles gaulois. En 2003, à Saint-Peter-Sur-Anger, la vie est tranquille. Un microcosme de paysans et artisans, ayant le moins de contacts possibles avec le reste du monde, gardant fièrement leur patois, leurs traditions, et fuyant toute nouveauté. Puis un jour arrive deux malheurs à l'un des habitants, Johannes Gerlitzen : à la naissance, sa fille ressemble étrangement au voisin qu'il hait par-dessus tout et il attrape un ver solitaire. Cherchant à s'isoler, Johannes finit par se réfugier dans ce lieu étrange dont se méfie tout Pétrucien : la bibliothèque. Il se plonge alors dans les livres. Il veut savoir comment fonctionne ce parasite en lui. Un Savoir qui le pousse à partir pour la Grande Ville. Des années plus tard, il reviendra à Saint Peter. Il est devenu médecin. Tout Saint-Peter se méfie de lui, devenu un étranger, lisant des livres. Tous sauf son petit-fils Johannes qui va nourrir le même appétit pour le savoir et notamment l'étude de l'histoire et des civilisations. Vea Kaiser offre un premier roman très divertissant, où les personnages archétypaux servent une sorte de conte réaliste montagnard à la fois drôle, vif, et plein de verve. Ce livre est truffé de rebondissements, et le lecteur se demande jusqu'au bout comment ce petit village va s'en sortir. Un véritable tourne-pages à l'accent guttural !Les Alpes Autrichiennes. Un village qui pourrait ressembler à celui de nos bons vieux irréductibles gaulois. En 2003, à Saint-Peter-Sur-Anger, la vie est tranquille. Un microcosme de paysans et artisans, ayant le moins de contacts possibles avec le reste du monde, gardant fièrement leur patois, leurs traditions, et fuyant toute nouveauté. Puis un jour arrive deux malheurs à l'un des habitants, Johannes Gerlitzen : à la naissance, sa fille ressemble étrangement au voisin qu'il hait par-dessus tout et il attrape un ver solitaire. Cherchant à s'isoler, Johannes finit par se réfugier dans ce lieu étrange dont se méfie tout Pétrucien : la bibliothèque. Il se plonge alors dans les livres. Il veut savoir comment fonctionne ce parasite en lui. Un Savoir qui le pousse à partir pour la Grande Ville. Des années plus tard, il reviendra à Saint Peter. Il est devenu médecin. Tout Saint-Peter se méfie de lui, devenu un étranger, lisant des livres. Tous sauf son petit-fils Johannes qui va nourrir le même appétit pour le savoir et notamment l'étude de l'histoire et des civilisations. Vea Kaiser offre un premier roman très divertissant, où les personnages archétypaux servent une sorte de conte réaliste montagnard à la fois drôle, vif, et plein de...
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  • Kittiwake 07/05/2016
    Ne nous fions pas au titre (que je n’ai toujours pas compris) mais au sous-titre : tout est là « Comment un ver solitaire changea le monde » Prêt pour un itinéraire touristique hors de sentiers battus? Vous ferez alors partie des quelques privilégiés (ou pas) à découvrir un village du type de ceux qui bâillonnent leur barde et sont friands de romains. Sauf que là, vous vous retrouverez au coeur des Alpes sporziennes, en Autriche, précédés uniquement de quelques équipées de montagnards décidés à se faire la face Nord (la face « mort » pour les autochtones) des sommets qui cernent l’endroit. Autant dire que l’enclave est hermétique à tout ce qui se passe dans le vaste monde qu’elle ignore. Jusqu’au jour où Johannes commence à vomir, en même temps qu’Ilse sa femme. Pour Ilse, c’est simple : la descendance s’annonce. Mais ce costaud de Johannes, que lui arrive-t-il donc? Il doit se résoudre à faire venir le « péteux », le médecin qui se déplace quand les villageois ne trouvent pas de solutions locales à leurs problèmes de santé. Le diagnostic tombe : c’est un ver solitaire qui s’est installé dans les entrailles du jeune homme. Comme cela s’ajoute à une immobilisation forcée à la suite d’un accident, Johannes s’intéresse au sort de l’hôte indésirable qu’il héberge, et aux moyens de le dégager. C’est le début d’une passion sans concession, qui ira jusqu’à l’exil du jeune homme, décidé à devenir médecin. Dans une deuxième partie, c’est le petit-fils de Johannes, prénommé à l’identique , qui prend le relais de la narration. Jeune homme doué, un peu « péteux » sur les bords, son avenir sera lui aussi lié à d’inattendus coups du sort. Gros coup de coeur pour ce Clochemerle, qui aurait été revisité par Michel Folco (pour l’humour noir)! Du genre de romans dont on n’a pas une seule fois vérifié la progression des numéros de pages. L’intrigue est originale, le style d’écriture (bravo la traduction d’un patois imaginé par l’auteur) réjouissant, c’est savant sans être pédant, d’ailleurs il est difficile de faire la part de la fiction et de la réalité, et on s’en fiche, il suffit de se laisser guider par le fil des péripéties de ces villageois au fort tempérament. Déjà traduit dans plusieurs pays, et adaptation ciné en cours, c’est la gloire Vea Kaiser, la toute jeune auteure, dont c’est le premier roman, et on espère pas le dernier! challenge pavés 2015-2016 Ne nous fions pas au titre (que je n’ai toujours pas compris) mais au sous-titre : tout est là « Comment un ver solitaire changea le monde » Prêt pour un itinéraire touristique hors de sentiers battus? Vous ferez alors partie des quelques privilégiés (ou pas) à découvrir un village du type de ceux qui bâillonnent leur barde et sont friands de romains. Sauf que là, vous vous retrouverez au coeur des Alpes sporziennes, en Autriche, précédés uniquement de quelques équipées de montagnards décidés à se faire la face Nord (la face « mort » pour les autochtones) des sommets qui cernent l’endroit. Autant dire que l’enclave est hermétique à tout ce qui se passe dans le vaste monde qu’elle ignore. Jusqu’au jour où Johannes commence à vomir, en même temps qu’Ilse sa femme. Pour Ilse, c’est simple : la descendance s’annonce. Mais ce costaud de Johannes, que lui arrive-t-il donc? Il doit se résoudre à faire venir le « péteux », le médecin qui se déplace quand les villageois ne trouvent pas de solutions locales à leurs problèmes de santé. Le diagnostic tombe : c’est un ver solitaire qui s’est installé dans les entrailles du jeune homme. Comme cela s’ajoute à une immobilisation forcée à...
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  • MD68 30/03/2016
    Un premier roman qui a été très bien accueilli outre-Rhin. L’auteur, toute jeune (24 ans à la publication), est autrichienne et passionnée par l’histoire. Elle nous raconte la vie d’un petit village isolé des Alpes. Saint-Peter-sur-Angen est un peu une transposition moderne du village d’Astérix et Obélix. Ces Barbares font tout pour résister aux moeurs et coutumes des Civilisés. Ils conservent d’ailleurs leur idiome, retranscrit dans le roman (un morceau de bravoure pour la traductrice. Un jour, un des habitants apprend que son intestin est porteur d’un ver. Sa fascination pour cet événement (relatif) le poussera jusqu’à transgresser toutes les lois du village. En effet, délaissant femme et enfant, il reprend ses études pour devenir médecin. Plus tard, installé au village, il inoculera le virus du savoir et des études à son petit-fils, Johannes. Cherchant d’abord à fuir les Barbares, celui-ci va redécouvrir son village d’un autre oeil à la faveur d’un épisode déroutant. L’auteur ne manque pas d’imagination et d’humour. Comme nous sommes tous les Barbares de quelqu’un, ce livre parlera à beaucoup. Les personnages sont attachants, les situations rocambolesques ! L’originalité de ce roman fait sa force mais peut aussi dérouté. Comme dans toute fable, il suscite cependant des réflexions approfondies et un véritable chemin d’apprentissage pour le personnage principal.Un premier roman qui a été très bien accueilli outre-Rhin. L’auteur, toute jeune (24 ans à la publication), est autrichienne et passionnée par l’histoire. Elle nous raconte la vie d’un petit village isolé des Alpes. Saint-Peter-sur-Angen est un peu une transposition moderne du village d’Astérix et Obélix. Ces Barbares font tout pour résister aux moeurs et coutumes des Civilisés. Ils conservent d’ailleurs leur idiome, retranscrit dans le roman (un morceau de bravoure pour la traductrice. Un jour, un des habitants apprend que son intestin est porteur d’un ver. Sa fascination pour cet événement (relatif) le poussera jusqu’à transgresser toutes les lois du village. En effet, délaissant femme et enfant, il reprend ses études pour devenir médecin. Plus tard, installé au village, il inoculera le virus du savoir et des études à son petit-fils, Johannes. Cherchant d’abord à fuir les Barbares, celui-ci va redécouvrir son village d’un autre oeil à la faveur d’un épisode déroutant. L’auteur ne manque pas d’imagination et d’humour. Comme nous sommes tous les Barbares de quelqu’un, ce livre parlera à beaucoup. Les personnages sont attachants, les situations rocambolesques ! L’originalité de ce roman fait sa force mais peut aussi dérouté. Comme dans toute fable, il suscite cependant des...
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  • hcdahlem 14/03/2016
    La chronique d’un village perdu dans les Alpes autrichiennes, la tentation du repli sur soi, la difficulté à s’extirper de son milieu, la crainte du progrès et la science, les raisons du développement de l’extrême-droite et du populisme, le combat entre la ville et la campagne : le premier roman de la jeune Autrichienne Vea Kaiser nous offre une belle palette de thèmes et de réflexion. Le tout sous couvert d’une histoire de famille contée avec beaucoup d’érudition et de fantaisie. Dans la version originale, le sous-titre du livre est «Comment la science arriva dans les montagnes». Dans la version française, ce sous-titre se transforme en «Comment un ver solitaire changea le monde». Autrement dit, on peut mettre à la fois l’érudition en avant ou la fantaisie. Pour incarner ce récit, l’auteur imagine Johannes Gerlitzen, un descendant de cette longue lignée de «barbares des montagnes». Trois événements vont pousser ce sculpteur sur bois à sortir du moule imposé par l’histoire et par la géographie : une blessure qui va l’empêcher de courir les bois, la naissance d’un enfant qui ressemble davantage au voisin et surtout la maladie qui le ronge : un ver solitaire qui s’ébat dans ses entrailles et qu’il parviendra à extraire après seize heures d’un combat douloureux. « Lorsqu’il eut enfin sous les yeux l’animal dûment nettoyé, quatorze mètres quatre-vingts de longueur et presque aussi large que l’annulaire d’Elisabeth, il rayonna de fierté, comme s’il avait réalisé la première ascension du Grand Sporzer.» Marqué par cette expérience, il décide de se consacrer à l’étude des vers : «J’allons dans la capitale por devegnir docteur. » (Saluons à ce propos le talent de Corinna Gepner, la traductrice de l’ouvrage, qui a su inventer un patois susceptible de rendre le curieux langage des autochtones et qui parsèment le récit de dialogues savoureux). A force de petits boulots et de persévérance, Johannes parvint à son but et une décennie plus tard put revenir auréolé de gloire dans son village où il accompagna sa femme atteinte d’une maladie incurable et aida sa fille Ilse à grandir. Au printemps 1974 Elisabeth meurt et Ilse entre dans l’âge de la puberté. Un double choc pour Johannes qui se retranche dans ses études et note dans observations dans ses carnets qui mélangent l’analyse scientifique et le journal intime. C’est a peu près à cette période qu’Alois Irrwein, apprenti charpentier, va s’amouracher d’Ilse. Une liaison qui, à l’instar de celles de nombreux autres jeunes du village, ne peut déboucher que sur un mariage. Si Johannes ne voit pas cette union d’un bon œil, il y trouvera cependant quelques années plus tard une belle satisfaction : la naissance de son petit-fils Johannes, le vrai héros du livre. Car ce dernier va pousser plus loin encore sa différence. Suivant les pas de son grand-père, il entend lui aussi s’émanciper en étudiant. Une façon aussi de rendre hommage à son aïeul, qui disparait tragiquement en venant au secours d’un villageois qu’il ne portait pas vraiment dans son cœur. On va suivre avec délectation les pérégrinations du jeune homme dans la grande ville. Nous sommes en 2002. Au sein du monastère bénédictin où il va poursuivre ses études, il va apprendra bien davantage que les sciences naturelles, la philosophie ou les mathématiques. Sous l’égide d’Hérodote, il a aussi apprendre la compromission, la trahison, l’injustice et le sens du secret. C’est avec ce bagage, et un examen de baccalauréat qui le marquera sans doute à vie, qu’il retourne dans son village. Et découvre que les Saint-Pétruciens méritent toute son attention. «En son temps, docteur Papi (son grand-père) avait étudié leurs corps. Johannes comprenait qu’il devait, lui, se pencher sur leur esprit.» La dernière partie du livre est sans doute la plus riche et la plus entraînante. Johannes devient un homme, tombe amoureux, va changer les mentalités, devenir une sorte de sauveur et faire entrer son village dans la modernité. Mais il serait dommage de dévoiler ici comment tout cela va arriver. Laissez-vous plutôt emporter par le souffle de ce premier roman étonnant.La chronique d’un village perdu dans les Alpes autrichiennes, la tentation du repli sur soi, la difficulté à s’extirper de son milieu, la crainte du progrès et la science, les raisons du développement de l’extrême-droite et du populisme, le combat entre la ville et la campagne : le premier roman de la jeune Autrichienne Vea Kaiser nous offre une belle palette de thèmes et de réflexion. Le tout sous couvert d’une histoire de famille contée avec beaucoup d’érudition et de fantaisie. Dans la version originale, le sous-titre du livre est «Comment la science arriva dans les montagnes». Dans la version française, ce sous-titre se transforme en «Comment un ver solitaire changea le monde». Autrement dit, on peut mettre à la fois l’érudition en avant ou la fantaisie. Pour incarner ce récit, l’auteur imagine Johannes Gerlitzen, un descendant de cette longue lignée de «barbares des montagnes». Trois événements vont pousser ce sculpteur sur bois à sortir du moule imposé par l’histoire et par la géographie : une blessure qui va l’empêcher de courir les bois, la naissance d’un enfant qui ressemble davantage au voisin et surtout la maladie qui le ronge : un ver solitaire qui s’ébat dans ses entrailles et qu’il parviendra...
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