La Particule : Le livre de Nadine Luton-Walter

Ce roman est un pur plaisir, la plume de l'autrice voltige avec élégance à l'instar de son héroïne ! C'est merveilleusement bien écrit, tout en étant accessible, et puis c'est si réjouissant !! On se régale tout du long, de rebondissement en rebondissements, de quiproquos en quiproquos... J'ai adoré, hâte d'une suite :)

Nadine Luton-Walter installe son récit au cœur de l’Alsace de 1895, mais ce qu’on y lit n’est pas seulement l’histoire d’une agence immobilière ou d’un château à vendre : c’est une comédie d’émancipation sourde, un duel entre noms et destins, entre apparences et vérités. Fanny Frémont n’entre pas dans l’histoire avec l’arrogance d’une héroïne flamboyante. Elle entre avec l’urgence d’une femme qui tient à la fois une responsabilité familiale et un secret : pour sauver ce qui reste, il faut affronter ce qui n’a jamais encore été. Elle choisit d’endosser un nom à particule — symbole d’aristocratie, de pouvoir immobile — et dans ce déplacement de l’identité, le roman trouve sa finesse. Tancrède l’accompagne, non par bravoure, mais par lassitude et nécessité. Leur alliance est une dissonance, une comédie intérieure. L’écriture de Luton-Walter ne cherche pas l’éclat. Elle cherche le grain. Le verbe glisse sur le papier comme sur la pierre usée du château Granville. On perçoit la poussière des salons, la respiration des couloirs, les regards furtifs des domestiques et des invités. Il y a la poussière, le velours défraîchi, la lumière qui filtre à travers des vitres moites — autant d’éléments qui font respirer l’espace. Et dans cet espace, le temps s’étire, se répète, hésite. Le style est à la fois élégant et retenu : pas de bande-son dramatique, pas de grandiloquence historique, mais une finesse de regard sur les conventions, sur les rôles assignés aux femmes, sur la promesse d’un nom. L’Alsace devient décor mais aussi miroir : elle retient l’empreinte de ce que Fanny doit traverser. Le château, pourrait-on dire, n’est pas le lieu de la conquête mais de la révélation. Et pourtant — et c’est la réussite du roman — la légèreté est trompeuse. On rit, on espère, mais sous le rire circule une question ancienne : qui sommes-nous quand le nom ne suffit plus ? Quand l’apparence se fissure ? Luton-Walter ne dramatise pas l’instant mais le révèle. Elle travaille le détail, la pause, le geste simple. Le mot « particule » devient un mot-clé non seulement social mais métaphysique : micro-fragment d’honneur ou d’illusion ? On referme ce livre en se demandant si la particule s’attache aux lettres ou au cœur. Si le vrai château est celui que l’on habite ou celui que l’on revendique. Et dans cette interrogation douce, le roman accomplit plus que ce qu’il promet : une comédie romantique historique — certes — mais aussi un pont tendre entre la contrainte et la liberté, entre la tradition et l’audace. Ma note : 14.5 / 20

Je me suis bien amusée avec ce conte de fée original ! La vie oisive et ô combien ennuyeuse de ces messieurs dames de et de rencontrant celle bien occupée mais risquée d'une jeune entrepreneuse, racontée avec humour ... me fait penser à une pièce de théâtre qui pourrait être de Marivaux, oui c'est cela un marivaudage ou un vaudeville comme l'a énoncé une autre commentatrice. Une bonne lecture pour un soir d'hiver.

Comme j’ai passé un agréable moment avec ce roman ! Un jolie bouffée de détente, d’humour et de romance. Une comédie enlevée faite de rebondissements, de faux-semblants, de quiproquos. Un petit choc des classes sociales, entre Fanny et Tancrède, traité avec un humour léger. Un roman aux accents vaudevillesque qui n’oublie quand même pas d’aborder quelques sujets plus profonds tel que la place des femmes dans la France du XIXème siècle et leurs rôles plus que « limités ». J’ai adoré suivre la pétillante Fanny dans ses actions pour sauver l’agence familiale. Elle est dynamique, jamais à cours d’idée et sans filtre. Quant à Tancrède, son charisme, sa classe et sa particule sont sans conteste des atouts de poids dans cette histoire. Cette petite Fanny est futée et volontaire, elle aurait le profil parfait pour devenir une héroïne récurrente #x1f609 Bref, c’est un livre à la plume légère, fluide qui se lit tout seul et avec lequel on ne s’ennuie pas un instant. Si vous avez envie d’une chouette comédie, n’hésitez pas à découvrir ce premier roman plein de malice ! #x1f60d