Le camp des saints - NE : Le livre de Jean Raspail
" Dans la nuit, au midi de notre pays, cent navires se sont échoués, chargés d'un million d'immigrants. Ils viennent chercher l'espérance. Ils inspirent la pitié. Ils sont faibles... Ils ont la puissance du nombre. Ils sont l'Autre, c'est-à-dire multitude, l'avant-garde de la multitude. À tous les niveaux de la conscience universelle, on se pose alors la question : que faire ? Il est trop tard.
Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints, qui est un roman, relève en 2011 de la réalité. Nous sommes, tous, les acteurs du Camp des Saints. C'est notre destin que ce livre raconte, notre inconscience et notre acquiescement à ce qui va nous dissoudre.
C'est pourquoi, en guise de préface à cette nouvelle édition, dans un texte intitulé Big Other, j'ai voulu, une dernière fois, mettre un certain nombre de points sur les i. " J.R.
De (auteur) : Jean Raspail
Expérience de lecture
Avis Babelio
morganbdf23
• Il y a 1 semaine
Le vieux professeur Calguès observe, depuis sa fenêtre, une armada de navires échoués, venus tout droit du Gange. Cela faisait déjà quelques semaines que journalistes, politiques, associations, radios et organisations internationales tentaient de relativiser face à cette vague d’immigration sans précédent. Ils sont près d’un million, répartis dans une centaine de bateaux. Que le choc des civilisations commence. Loi Pleven, quand tu nous tiens (ou pas)... Le Camp des saints est un peu le Roy Cleveland Sullivan de la littérature (cet homme ayant survécu sept fois à un impact de foudre). En vertu de la non-rétroactivité des lois – la justice ne pouvant juger une affaire antérieure à la promulgation de la loi en question – ce roman échappe aujourd’hui à toute condamnation. Jean Raspail a ainsi pu rééditer son ouvrage en 2011, indépendamment de toute loi susceptible de censurer son œuvre, désormais considérée par certains comme prophétique. Je le concède, le roman peut parfois être complexe à suivre, mais son rendu final est très surprenant. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un roman, d’une œuvre de fiction : même si certaines prises de position y transparaissent, elles demeurent dans le domaine de la création et de la liberté d’expression. Jean Raspail avait compris, tout comme Enoch Powell outre-Manche, le danger que représenterait l’arrivée massive d’une population extra-européenne sur le sol français, à une époque où l’immigration n’était pas encore une problématique d’envergure. Il utilise ce fabuleux outil qu’est le roman pour réaliser une satire de ses contemporains, à commencer par cette Europe qui importe un "tiers-monde volontaire" (sic) sur son sol. Les conséquences de cette vaste importation sont ce que Samuel Huntington qualifiera, une vingtaine d’années plus tard, de choc des civilisations. Un choc des perceptions qui cristallise toute la bien-pensance d’après-guerre – vedettes, politiques et riches de ce monde – autour d’un objectif commun : l’accueil. L’autre est fantasmé, idéalisé, tandis que le possédant est culpabilisé. L’Européen, face à la misère, en perd toute raison et toute vision à long terme. Sa couleur de peau et son prosélytisme multiculturel sont perçus par l’autre comme de la résignation, comme une absence de convictions. Nous pourrions appeler cet état d’esprit la “félonisation” des consciences, devenues de plus en plus déloyales envers elles-mêmes. Cet assemblage de progressistes universalistes, prêts à accueillir cette flotte qui déferle sur l’Europe, est la "bête" dont parle Raspail. Laurent Obertone, dans Guerre, la nomme "secte" : ce même monstre, ce formatage idéologique, cette pression sociale. Le Français dépeint dans Le Camp des saints est conditionné dès l’école primaire, jusque dans les messages de son autoradio, à l’autoflagellation, au relativisme socialiste et à l’amour de l’autre, même hostile. Les événements du “convoyeur de la charité” sont tout bonnement incroyables. Tous les grands de ce monde regroupés sur de grands navires pour offrir des vivres aux bateaux immigrés qui les rejettent à la mer aussitôt reçus. Ces mêmes humanistes seront spoliés, massacrés ou au mieux soumis une fois les navires accostés. Celà ne vous rappelle rien ? En 1979 en Iran, le shah est chassé du pouvoir par une alliance improbable entre gauchistes et islamistes. Les rouges finiront massacrés par les fondamentalistes religieux. Une entente opportuniste et éphémère en passe de devenir aujourd’hui une réalité à venir.
tibynight
• Il y a 4 semaines
Lecture coup de poing, Le Camp des Saints n’est pas un roman aimable. Raspail y dresse une fable au vitriol : une armada de miséreux met l’Occident face à sa lâcheté, ses élites à leur déni, ses prêtres à leur angélisme. « Le vivre-ensemble a des conséquences ». Prophétique ? Par moments, oui, dans la peinture des paniques morales et des emballements médiatiques. Grossier ? Souvent, dans ses caricatures qui flirtent avec l’obsession. Reste un pamphlet efficace, rythmé, qui serre la gorge et dérange par son aplomb. À lire comme une allégorie polémique et un avertissement littéraire, pas comme un mode d’emploi.
chichi_zibest
• Il y a 2 mois
C'est un livre exceptionnel à plusieurs titres ; prémonition, justesse, courage, humour. Le camp des saints a été écrit en 1973. Il décrit avec une grande justesse, même s’il le fait sur un ton léger, non seulement les conséquences de ce flot inexorable sur le pays d'accueil, mais aussi les bouleversements politiques et sociaux. Ains Jean Raspail a-t-il bien anticipé l'opposition entre les pro et les anti-migrants, en peignant les partisans avec les couleurs de l'humour cynique. Son tableau dresse la société des Marcel et Georgette, t culpabilisés par des politiques timorés qui pensent davantage à la place qu'ils laisseront dans l'histoire que d'assumer leurs responsabilités. Les médias vendus à la propagande bien-pensante, les black-blocks et racailles avant l'heure, tout y est. On ne retrouvera que certains militaires, refusant d'abdiquer devant l'inéluctable, préférant la mort à la réalité, dans un geste de panache aussi inutile que courageux. Dien Bien Phu en France ? C’est donc la justesse de cette fresque peinte du pays de France, en ce qui me concerne je la retrouve parfaitement. Même le Pape et l'Eglise y figurent, on pourrait remplacer Jean-Paul II par François, ce serait encore plus pertinent. Le courage revient à l'auteur, car il en faut pour dire ce qu'on pense, dans un milieu littéraire et artistique dont l'engagement en politique n'est dicté que par l'intérêt personnel et le suivisme des idées 'bien pensées'. Grâces lui soient rendues, car seule la diversité permet d'accéder à la vérité. Enfin, l'humour imprègne ces pages selon plusieurs registres. Celui grinçant et vieux-jeu, à la façon des tontons flingueurs pour narrer les déconvenues des traîtres à la Nation et autres corrompus. Mais aussi un humour acéré lorsqu’il s'agit de l'école, avec son dévoiement vers une fabrique à transmettre des pensées prémâchées plutôt qu'une fabrique à penser par soi-même. J'avais abordé ce livre avec une certaine réticence, car il est méconnu... Mais au gré des pages, j'ai parfois jubilé devant une telle justesse de plume, qui dérive parfois vers une violence et des représentations qui peuvent choquer les âmes sensibles (mais ce n'est qu'une fiction). On appréciera au passage la mention sur les lois Pleven, Gayssot, et autres, qui ont entravé la liberté d'écrire depuis 1973. Mais avant tout, on appréciera ce roman pour ce qu'il est, derrière son ton léger et sa thématique simple, celui-ci pose la question de notre avenir.
EgideR
• Il y a 3 mois
Le Camp des Saints de Jean Raspail est un roman audacieux qui explore avec une plume acérée les tensions culturelles et migratoires dans un monde en crise. Il impressionne par sa vision dystopique et sa capacité à anticiper des débats contemporains sur l’identité et la mondialisation. L’écriture, riche et incisive, captive par son style littéraire et son audace narrative, tout en poussant à une réflexion profonde, bien que controversée, sur les dynamiques sociales et politiques. A lire absolument.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782221121276
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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