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Le Colonel Chabert
Marc-Henri Arfeux (préface de)
Date de parution : 29/11/2012
Éditeurs :
12-21

Le Colonel Chabert

Marc-Henri Arfeux (préface de)
Date de parution : 29/11/2012

Le Colonel Chabert est l’histoire d’un revenant. Enseveli sous un monceau de cadavres, il meurt une première fois à la bataille d’Eylau. Déterré vivant, il n’est plus, dix ans plus...

Le Colonel Chabert est l’histoire d’un revenant. Enseveli sous un monceau de cadavres, il meurt une première fois à la bataille d’Eylau. Déterré vivant, il n’est plus, dix ans plus tard, qu’un fantôme, un survivant de l’épopée napoléonienne. Humilié, chassé de partout, la société, la France de la Restauration, personne...

Le Colonel Chabert est l’histoire d’un revenant. Enseveli sous un monceau de cadavres, il meurt une première fois à la bataille d’Eylau. Déterré vivant, il n’est plus, dix ans plus tard, qu’un fantôme, un survivant de l’épopée napoléonienne. Humilié, chassé de partout, la société, la France de la Restauration, personne ne veut plus de lui. Sa femme elle-même, une ancienne « fille » du Palais-Royal remariée à un aristocrate, refuse de reconnaître ce vaincu. Elle l’assassine pour la seconde fois. Comment obtenir qu’on lui rende son épouse, sa dignité, son rang ? Telle est la tragédie de Chabert, face à la trahison et à l’infamie.

Ce drame d’un homme tiraillé entre sa force d’âme et sa faiblesse de cœur est de tous les temps. Si le Colonel Chabert avait été tué à Eylau, il serait devenu un héros parmi d’autres. Ressuscité et misérable, tel que le génie de Balzac le montre, il entre dans l’immortalité.

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EAN : 9782266225267
Code sériel : 12358
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782266225267
Code sériel : 12358
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • jelgertijmenbakker 02/04/2024
    On ne sait pas ce qui était le plus tragique pour le colonel Chabert : avoir été enseveli sous un monceau de cadavres dans un froid polaire sur le champ de bataille d'Eylau ou être enterré sous le silence coupable d'une société qui refusait jusqu'à son identité après qu'il avait été sauvé par miracle après cette rude épopée napoléonienne ? Balzac nous livre ici un de ses récits les plus poignants, écrit par la main d'un maître, déjà sûr de lui-même et de la portée de son imagination. Reconquérir son identité s'avère être un plus grand défi pour Chabert que de conquérir l'Europe sous les drapeaux impériaux. Dans un entretien nocturne rempli d'émotions avec Maître Derville dont la probité fera espérer à Chabert de recouvrer sa dignité et sa fortune, dans les demi-tons d'un clair-obscur à la Rembrandt, Chabert le mort-vivant s'épanche douloureusement sur sa vie présente et passée. Rien de plus glaçant que ce récit d'un revers de fortune aussi dramatique que celui du comte d'Empire Chabert, fêté et estimé par la société napoléonienne et l'empereur lui-même, pour ensuite revenir d'entre les morts et constater que tous les remparts de sa vie mondaine d'autrefois avaient disparu, qu'il ne lui reste que l'indigence et le mépris d'un monde cruel sans mémoire, personnifié en sa femme qui persiste à nier l'existence de son mari à qui elle devait néanmoins tout. La blessure sur le crâne du vieux colonel s'était cicatrisée avec le temps, mais est-ce qu'il a suffisamment de force et de sang-froid pour vaincre la blessure profonde, infligée par une société qui le condamne à rester enseveli sous le monceau de cadavres à Eylau ? Un court roman passionnant sur l'exclusion et le traumatisme d'une folle épopée napoléonienne à lire et à relire ! On ne sait pas ce qui était le plus tragique pour le colonel Chabert : avoir été enseveli sous un monceau de cadavres dans un froid polaire sur le champ de bataille d'Eylau ou être enterré sous le silence coupable d'une société qui refusait jusqu'à son identité après qu'il avait été sauvé par miracle après cette rude épopée napoléonienne ? Balzac nous livre ici un de ses récits les plus poignants, écrit par la main d'un maître, déjà sûr de lui-même et de la portée de son imagination. Reconquérir son identité s'avère être un plus grand défi pour Chabert que de conquérir l'Europe sous les drapeaux impériaux. Dans un entretien nocturne rempli d'émotions avec Maître Derville dont la probité fera espérer à Chabert de recouvrer sa dignité et sa fortune, dans les demi-tons d'un clair-obscur à la Rembrandt, Chabert le mort-vivant s'épanche douloureusement sur sa vie présente et passée. Rien de plus glaçant que ce récit d'un revers de fortune aussi dramatique que celui du comte d'Empire Chabert, fêté et estimé par la société napoléonienne et l'empereur lui-même, pour ensuite revenir d'entre les morts et constater que tous les remparts de sa vie mondaine d'autrefois avaient disparu, qu'il ne lui reste...
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  • Tancrede_de_Hauteville 02/03/2024
    Le colonel Chabert, ou la descente aux enfers d'un homme qui, alors qu'il parvient à regagner les berges du Styx, et qu'il pourrait saisir la main amicale qu'un samaritain lui tend, fait le choix de la misère et du naufrage, se laissant dériver jusqu'au néant social. Le colonel, un homme brisé par la vie qui lui a par le passé apporté la gloire et le bonheur, reste animé au début du livre par une dernière fibre d'espoir et d'énergie, qui l'amène maladroitement auprès de la bonne personne : Derville, un homme de loi, animé par son intérêt propre, mais aussi par le respect des institutions, et une bienséance morale et bourgeoise qui l'amèneront à prendre pitié de ce malandrin qui a tant servi le pays. Face à cette figure rationnelle, qui sait présenter au vieux colonel abîmé par les événements ses intérêts et la stratégie pour les atteindre, s'érige la comtesse Ferraud. Celle-ci, comme tant d'autres personnages du Naturalisme du XIXème, a gravi les échelons grâce à la séduction et à un usage impitoyable de celle-ci en vue d'obtenir et préserver ses intérêts. Contraire de la figure froide et bienveillante de maître Derville, elle est la Passion incarnée, celle qui sait aller réveiller au fin fond du colonel les sentiments les moins raisonnables, et s'en servir comme des liens inoxydables pour ligoter le colonel et ainsi s'en débarrasser à jamais. Et si finalement, le colonel était un personnage tout romantique ? Chevalier de l'épopée impériale, dernière geste des héros au coeur vaillant, il avait épousé une jeune femme par amour, par-delà la condition de cette dernière, par-delà le qu'en-dira-t-on, par-delà ses intérêts de long terme. Sa première mort, celle de laquelle il ressuscite, l'a transporté dans un monde nouveau, qu'il ne reconnait plus. Ce nouveau monde, où intrigues factieuses, bureaucratie, tromperies et intérêt individuel priment, n'est pas le sien. Le romantisme est mort, et avec lui, Chabert. Aussi, la comtesse, de prime abord responsable de la nouvelle défaite du colonel, n'est en réalité qu'un moyen, un moyen par lequel cette nouvelle époque se débarrasse d'un personnage qui n'a rien à y faire. Et celui-ci accepte son destin sans guère protester - malgré tous les efforts de Derville - car, dans le fond, il connait cette triste vérité, et s'y plie. Le colonel Chabert, c'est aussi, comme bien souvent avec les romans de Balzac et de ses congénères, une belle reconstitution du Paris du XIXème, quand la misère absolue fréquente le faste le plus étalé, et quand les hommes de droit doivent régler des problématiques d'époque : les tribulations issues des changements de régimes, et les querelles de fortunes des uns et des autres (noblesse d'Empire, noblesse ancienne, noblesse nouvelle etc). Je reprocherais à ce livre d'être finalement bien court, et de ne présenter qu'un nombre très limité de péripéties et de personnages. J'aurais apprécié que le personnage de la comtesse soit plus développé, notamment sur sa relation avec Chabert : on aurait pu faire durer le suspens, ce qui n'est pas le cas ici. Dès leur premier entretien seule à seul, elle l'envoûte aussitôt. Doit-on finalement plaindre ce pauvre colonel ? Sans doute, oui, sur un point. Celui de ne pas être mort en héros, la première fois. Chabert incarne l'Empire, il est l'Empire. Sa mort sur le champ de bataille, c'était l'évidence, et il n'est pas parvenu à l'atteindre. Jamais il n'aurait pu revenir dans le Monde, car celui-ci n'était plus le sien. Alors, de héros, il passe à vaurien, que Derville n'aurait pu sauver. Derville est le chevalier des temps modernes, celui d'une époque faite de droit, d'argent et de conciliabules. Il a vu en Chabert un lointain aïeul, dont les outils étaient autres, et a tenté de l'aider... en vain.Le colonel Chabert, ou la descente aux enfers d'un homme qui, alors qu'il parvient à regagner les berges du Styx, et qu'il pourrait saisir la main amicale qu'un samaritain lui tend, fait le choix de la misère et du naufrage, se laissant dériver jusqu'au néant social. Le colonel, un homme brisé par la vie qui lui a par le passé apporté la gloire et le bonheur, reste animé au début du livre par une dernière fibre d'espoir et d'énergie, qui l'amène maladroitement auprès de la bonne personne : Derville, un homme de loi, animé par son intérêt propre, mais aussi par le respect des institutions, et une bienséance morale et bourgeoise qui l'amèneront à prendre pitié de ce malandrin qui a tant servi le pays. Face à cette figure rationnelle, qui sait présenter au vieux colonel abîmé par les événements ses intérêts et la stratégie pour les atteindre, s'érige la comtesse Ferraud. Celle-ci, comme tant d'autres personnages du Naturalisme du XIXème, a gravi les échelons grâce à la séduction et à un usage impitoyable de celle-ci en vue d'obtenir et préserver ses intérêts. Contraire de la figure froide et bienveillante de maître Derville, elle est la Passion incarnée, celle qui...
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  • Takalirsa 31/01/2024
    C'est un élève qui m'a conseillé ce classique et c'est suffisamment rare pour que j'en tienne compte! L'histoire du colonel Chabert, revenu d'entre les morts mais que "la société entière veut faire rentrer sous terre" est terrible. Le roman s'ouvre sur une scène à l'étude d'avoué aux allures de sketch. D'une part parce que personne ne prend au sérieux cet homme sensé être "mort à Eylau", et d'autre part parce que le contraste est saisissant entre la vitalité et la légèreté des jeunes clercs en plein déjeuner et le vieil homme usé et affamé, le "vagabond", qu'est devenu le colonel. C'est triste et drôle à la fois. Il est vrai que son histoire semble invraisemblable. D'ailleurs "les gens de loi m'ont tous pris pour un fou". Derville est le premier à l'écouter avec bienveillance et à croire le concours de circonstances (tombé en catalepsie, comme l'Olivier Bécaille de Zola, puis enterré vivant sur le champ de bataille) ayant mené à cette situation. En vérité, Chabert dérange et cela arrangerait tout le monde qu'il reste officiellement mort ("Il s'agit de le prouver judiciairement à des gens qui vont avoir intérêt à nier votre existence"), à commencer par sa femme qui a empoché la rente et s'est remariée ("L'on m'a cru mort, me voilà! Rendez-moi ma femme et ma fortune; donnez-moi le grade de général auquel j'ai droit"). Pour autant l'affaire n'est pas si simple... D'abord Chabert doit prouver son identité. Sa femme le pourrait mais n'y trouve aucun intérêt ("Elle est décidée à tout pour arriver à ses fins"). Manipulatrice, elle le prend par les sentiments ("Je la désire et la maudis tour à tour") pour le piéger ("Je dois rentrer sous terre"). Résultat des manœuvres, l'ancien colonel finira "dégoûté de l'humanité" ("Je ne suis plus un homme"). L'histoire prouve surtout qu'il existe "des crimes contre lesquels la justice est impuissante. Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité." C'est un élève qui m'a conseillé ce classique et c'est suffisamment rare pour que j'en tienne compte! L'histoire du colonel Chabert, revenu d'entre les morts mais que "la société entière veut faire rentrer sous terre" est terrible. Le roman s'ouvre sur une scène à l'étude d'avoué aux allures de sketch. D'une part parce que personne ne prend au sérieux cet homme sensé être "mort à Eylau", et d'autre part parce que le contraste est saisissant entre la vitalité et la légèreté des jeunes clercs en plein déjeuner et le vieil homme usé et affamé, le "vagabond", qu'est devenu le colonel. C'est triste et drôle à la fois. Il est vrai que son histoire semble invraisemblable. D'ailleurs "les gens de loi m'ont tous pris pour un fou". Derville est le premier à l'écouter avec bienveillance et à croire le concours de circonstances (tombé en catalepsie, comme l'Olivier Bécaille de Zola, puis enterré vivant sur le champ de bataille) ayant mené à cette situation. En vérité, Chabert dérange et cela arrangerait tout le monde qu'il reste officiellement mort ("Il s'agit de le prouver judiciairement à des gens qui vont avoir intérêt à nier votre existence"), à commencer par sa femme qui a empoché la rente...
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  • auray2 01/01/2024
    J'ai adoré ! Non pas parce que c'est Balzac, ce n'est pas forcément lui que j'aime le plus dans les grands auteurs du XIXème siècle. C'est parce que c'est un livre parfait si l'on veut se remettre dans l'ambiance de la Restauration après celle de l'Empire. L'édition Folio précise qu'il y avait beaucoup de Chabert à l'époque, le nom, comme la situation. Cette version, comme d'habitude, est une vraie mine d'or, elle va jusqu'à relever les tics du romancier. Parfait avant d'entamer un autre de ces chefs-d'œuvre.
  • Buzzato 17/12/2023
    Le chef d’œuvre d’un homme qui revient et que l’on croyait mort. Un pitch qui a depuis été repris et repris d’Hugo à Dumas. Pas grand chose à dire de plus que d’autres ont déjà souligné. Roman court, puissant et habile, on se prend d’une affection folle pour ce pauvre colonel Chabert. Cette empathie se mue parfois en irritation tant cet héros de la guerre est par trop généreux et altruiste. J’ai préféré les Illusions perdues.
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