Le Colonel Chabert : Le livre de Honoré de Balzac
Le Colonel Chabert est l'histoire d'un revenant. Enseveli sous un monceau de cadavres, il meurt une première fois à la bataille d'Eylau. Déterré vivant, il n'est plus, dix ans plus tard, qu'un fantôme, un survivant de l'épopée napoléonienne. Humilié, chassé de partout, la société, la France de la Restauration, personne ne veut plus de lui. Sa femme elle-même, une ancienne " fille " du Palais-Royal remariée à un aristocrate, refuse de reconnaître ce vaincu. Elle l'assassine pour la seconde fois. Comment obtenir qu'on lui rende son épouse, sa dignité, son rang ? Telle est la tragédie de Chabert, face à la trahison et à l'infamie.
Ce drame d'un homme tiraillé entre sa force d'âme et sa faiblesse de cœur est de tous les temps. Si le Colonel Chabert avait été tué à Eylau, il serait devenu un héros parmi d'autres. Ressuscité et misérable, tel que le génie de Balzac le montre, il entre dans l'immortalité.
De (auteur) : Honoré de Balzac
Préface de : Marc-Henri Arfeux
Expérience de lecture
Avis Babelio
martrv31
• Il y a 5 jours
J’avais commencé la lecture il y’a plusieurs années mais j’avais assez vite arrêté, grave erreur. Cela reste assez dur de rentrer dans l’histoire avec cette interminable mais chirurgicale description du cabinet d’avocat. Mais ce qui est déconcertant au départ devient en fait la plus grande force du roman : l’art de la description et de la précision. Balzac dénonce la société bourgeoise parisienne sous la restauration. Chabert, homme d’empire qui a monté les échelons par sa seule bravoure est trahi par sa femme, une ancienne prostituée qui s’est enrichit grâce à son héritage et en se rapprochant de la nouvelle aristocratie proche de Louis XVIII. Chabert préfère alors tourner le dos à cette société qui le méprise pour garder son honneur. Le livre est porté par des personnages très forts avec des grandes valeurs ; le colonel et Derville. Entrée parfaite dans l’œuvre de Balzac.
UnKaPart
• Il y a 1 semaine
La Restauration, c'est tout nase et ses élites nobiliaires ne valent pas un pet de lapin au regard de celles du glorieux Empire, voilà ce qui ressort de cet opus. Bah non, c'est ni mieux ni pire, suffit d'ouvrir n'importe quel livre d'histoire pour en avoir la confirmation. Le roman est court, ce qui présente deux avantages. D'une, on n'a pas le temps de s'ennuyer comme souvent dans les textes de Nono où les descriptions interminables rivalisent avec les dialogues dont on ne voit pas le bout. De deux, on n'a pas le temps non plus de mourir étouffé sous la mauvaise foi napoléonophile du machin. La veuve Chabert est une vile intrigante parce que veuve Chabert. L'histoire se déroulerait dix ans plus tôt, Balzac nous l'aurait présentée comme un modèle d'ascension sociale rendue possible grâce à la main généreuse du Palpatine de l'époque, souverain parfait d'un Empire tout en aigles et dorures, genre de Jérusalem céleste bling-bling à la française. Mais non, nous sommes en 1817, Napo a été viré à Sainte-Hélène à coups de pompes dans l'oignon, Ma'ame Chabert fricote avec l'ancienne noblesse, donc c'est une méchante. Face à elle, le preux colon, fier guerrier de l'armée impériale (même si on se demande où y a à se sentir fier de dézinguer des gens à tour de bras...). Ce pauvre héros vient nous parler d'honneur, lui qui a passé des années à servir un régime autoritaire et a contribué à la mise à feu et à sang de toute l'Europe. L'honneur, donc. Bon, c'est pas trop la définition que j'en avais... Après, c'est pas une surprise non plus, Balzac est connu pour vouer une admiration sans bornes au prince du bicorne et, en bon fanboy, on peut compter sur lui pour passer la brosse à reluire avec autant d'aveuglement que de mauvaise foi, le tout dans la plus parfaite décontraction. Entre les deux maître Derville, avocat qu'est loin d'être une flèche. Il est surtout là pour servir de témoin “““objectif””” avec beaucoup de guillemets, tant le parti pris de l'auteur biaise le regard porté sur l'affaire Chabert pour qu'on empathise à mort avec le revenant d'Eylau (le soleil brille, ajouterait Annie Cordy). L'astuce peut prendre si on ne sait rien de l'histoire du Premier Empire. Quand on connaît un peu les réalités de l'ambiance du règne napoléonien qui n'a rien à envier à l'Ancien Régime en matière d'arbitraire et de pouvoir absolu pas super éclairé, dur de se laisser prendre par l'illusion du pauvre petit gars Chabert, mi-Connor MacLeod, mi-Caliméro. Moins manichéen et plus nuancé, j'aurais pu adhérer au projet. Là, bon, cette lecture m'en a touché une sans remuer l'autre, j'ai passé l'âge de me laisser éblouir par le mirage du mythe napoléonien.
lucaaa
• Il y a 1 mois
Le Colonel Chabert est un récit court mais d’une grande intensité, où Balzac excelle à mettre en scène la cruauté sociale et l’effacement d’un homme face à l’indifférence du monde. Le destin tragique de Chabert, oublié de tous après avoir été donné pour mort à la guerre, résonne comme une méditation poignante sur l’identité, la mémoire et l’injustice. L’écriture de Balzac, dense mais précise, parvient à mêler analyse sociale et émotion intime avec une force remarquable. Les dialogues sont tendus, la peinture du barreau impitoyable, et la figure de Derville, lucide et impuissante, offre un contrepoint humain à la froideur ambiante. Si le style balzacien peut parfois paraître un peu lourd, le récit reste profondément actuel par ce qu’il dit de l’effacement des individus dans les rouages sociaux. Un texte marquant, à la fois sobre et bouleversant.
Abornand2
• Il y a 2 mois
C’est la 1ère fois que le lis “Le Colonel Chabert”. On le crut mort à Eylau dans une tranchée. Et on délivra un acte de décès à sa femme. Chabert raconte sa vie à un avoué qui le croit et l’aide à vivre. La femme de Chabert le croyait mort vu l’acte de décès. Elle s’est remariée. Elle se moque de son 1er mari, refuse de lui donner une part de l’argent qui lui revient. Chabert finira ses jours dans un hospice pour vieillards. Les avocats et avoués n’ont pas voulu ester en justice car Chabert n’a pas un sou. Critique violente contre la société inhumaine et contre la justice. Passer de colonel de l’armée napoléonienne à clochard, quelle chute, quel désespoir. J’ai aimé ce court roman sur la vie d’un homme qui avait tout donné pour la patrie et qui devient un gueux à cause d’un faux acte de décès.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266225267
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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2,99 € Numérique 71 pages