Eugénie Grandet : Le livre de Honoré de Balzac
Édition présentée et commentée par Pierre-Louis Rey, professeur de littérature française à l'université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III)
Balzac pense qu'Eugénie Grandet est " une bonne petite nouvelle facile à vendre ". Pour ce chef-d'œuvre, la postérité en décidera autrement et Balzac finira pas égaler Molière.
Le père Grandet, comme toute son époque, adore l'argent. Avare ? Pas seulement. Viticulteur, usurier, marchand de bois, promoteur immobilier, il est avant tout un spéculateur, et un milliardaire dirait-on aujourd'hui. L'or stimule son intelligence et son imagination, et le rend étranger à Eugénie, sa fille qu'il adore sans la voir. Dans le dénuement volontaire de la maison Grandet, seule à sa fenêtre devant un paysage immobile, la jeune femme, comme un fantôme, attend un fiancé, un amour, une vie qui ne viendront peut-être jamais...
Lire avec le texte intégral et la préface
Comprendre avec Les clés de l'œuvre
17 pages pour aller à l'essentiel
31 pages pour approfondir
De (auteur) : Honoré de Balzac
Expérience de lecture
Avis Babelio
paulhrostand
• Il y a 1 mois
La première œuvre de Balzac qui m’ait touchée; la première lue. Elle m’a ouvert la voie sur un bon nombre d’autres ouvrages de l’auteur, puis de tout les romans du réalisme et du naturalisme. C’est d’ailleurs un mélange des deux styles. Paru en 1834, avant Le Lys dans la Vallée et Le Père Goriot, mais après la peau de Chagrin, il fait parti d’unes des nombreuses œuvres de la comédie humaine. C’est un livre mythique qui puise son génie dans l’authenticité de l’écriture et la simplicité de l’histoire. Quoi de plus banal qu’une jolie jeune femme qui tombe amoureuse de son cousin? A l’époque, c’était courant. C’est la psychologie derrière ces personnages qui fait de ce roman court qui peut se lire en quelques heures, un chef d’oeuvre de la littérature française. A lire avant la femme de trente ans ou La Duchesse de Langeais.
Christof34540
• Il y a 1 mois
Balzac ne raconte pas seulement une histoire de province, il dissèque la mesquinerie d’un monde où l’argent règne en maître. Dans Eugénie Grandet, tout tourne autour du coffre, de la fortune et de la pingrerie maladive du père. C’est lui, plus encore qu’Eugénie, le personnage qui écrase le roman de sa tyrannie. Eugénie, elle, incarne l’innocence sacrifiée : un cœur pur enfermé dans une maison-prison, condamné à aimer dans le silence et la frustration. Son destin est moins un drame romantique qu’un étouffement lent, orchestré par l’obsession paternelle pour l’or et par l’hypocrisie sociale d’une petite ville figée. On sent déjà ici la mécanique balzacienne : tout est pesé, scruté, classé, comme si la passion humaine n’était qu’une variable dans une équation économique et sociale. La force du roman, c’est cette tension entre le trivial et le tragique, entre l’amour rêvé et la réalité sordide. Balzac nous tend un miroir : que vaut un cœur face au poids de l’argent ? Dans l’univers de la Comédie humaine, la réponse est souvent cruelle.
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• Il y a 1 mois
Un tableau social des moeurs provinciaux du XIXème siècle. C'est à mon sens une bonne entrée en matière pour découvrir l'écrivain tourangeau au style parfois alambiqué. C'est un roman court qui démontre l'excellence de son auteur et sa lucidité face à son époque. La note reflète plus mes propres appétences que la réel valeur de l'oeivre.
lucaaa
• Il y a 1 mois
Dans Eugénie Grandet, Balzac enferme son héroïne dans une petite ville de province où l’air même semble rationné. Le père Grandet, avare d’une sévérité presque pathologique, gouverne son foyer comme on gère un coffre-fort : chaque sou est surveillé, chaque geste évalué à l’aune de l’économie. Dans ce climat de pénurie affective et matérielle, Eugénie, jeune femme douce et candide, vit dans un silence résigné, jusqu’à l’arrivée d’un cousin parisien, Charles, qui réveille en elle un sentiment d’amour et l’illusion d’un avenir différent. Balzac excelle à peindre les rouages de l’avarice : on entend presque grincer les gonds des portes fermées, on ressent le froid de cette maison où l’on économise jusqu’à la lumière. Mais derrière cette minutie se dessine une critique sociale implacable : la fortune, loin de libérer, devient ici une prison dorée qui enferme aussi bien les cœurs que les corps. Si la puissance de la description m’a captivé, j’ai trouvé que l’intrigue manquait parfois de rythme, étouffée par les inventaires et les détours narratifs. Quant à Eugénie, sa vertu sans faille, presque immobile, la rend moins vibrante que d’autres héroïnes balzaciennes : on aimerait la voir se débattre, se révolter, plutôt que subir. En refermant le livre, on garde l’image d’une tragédie silencieuse, d’un destin écrasé par l’argent et la morale bourgeoise. Un roman essentiel dans La Comédie humaine, mais que je retiens davantage pour la justesse de sa peinture sociale que pour son souffle romanesque.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782266199278
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 320
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- Dimensions
- 180 x 111 mm
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