Le Procès : Le livre de Franz Kafka
Publié en 1925, un an après la mort de Kafka, Le Procès (Der Prozess) n'a rien perdu de sa modernité. Son éditeur et ami, Max Brod, choisit de le présenter comme un roman, dont l'ordre des chapitres – certains inaboutis – tiendra lieu désormais de version canonique.Une narration aux confins de l'absurde et une construction insolite rendent pourtant Le Procès rebelle à toute nomenclature. Quant au style si particulier de Kafka, jouant des doubles sens, du rythme et de la ponctuation, il justifie que, depuis la première traduction française par Alexandre Vialatte (1933), peu se soient risqués à reproduire l'exercice.En retournant aux sources, Stefan Kaempfer propose au lecteur francophone une approche nouvelle du manuscrit de Kafka, chef-d'œuvre de la littérature moderne. Le cauchemar de Joseph K., se réveillant un matin accusé d'un forfait qu'il ignore, n'en semble que plus réel – et que plus actuel.
De (auteur) : Franz Kafka
Traduit par : Stefan Kaempfer
Expérience de lecture
Avis Babelio
Polvy898
• Il y a 1 semaine
« Le procès » fait partie de ces romans que l’on apprécie après coup comme en témoigne ma note de 5 étoiles malgré une lecture laborieuse que j’ai été content de terminer. Une œuvre, car on peut parler ici d’œuvre, qui incarne totalement l’adjectif « kafkaïen » : style incisif, absurde, angoisse et oppression, aspect métaphysique. Détaillons (ou au moins essayons..) tout ça : L’histoire de base est extrêmement simple : Josef K., trentenaire prétentieux, occupe un poste prestigieux dans une banque. Un matin deux hommes arrivent pour lui stipuler qu’il est poursuivi en justice, mais il ne peut pas savoir pourquoi, ni d’où part la plainte initiale. K. se disant innocent, tout d’abord désinvolte, prend le procès de plus en plus au sérieux au fil du roman et cherche à essayer de comprendre. Jusqu’ici le pitch est basique mais c’est ensuite que cela se complique : K. est confronté à un tribunal labyrinthique mystique aux rouages et au fonctionnement absolument incompréhensibles, qui semble s’étendre de partout (physiquement comme psychologiquement) et broyer lentement les accusés, une sorte d’entité monstrueuse. K. cherche a en comprendre le fonctionnement, se rapproche dans ce but de différents personnages presque ésotériques, dont son avocat, qui au passage met cinq pages à expliquer une stratégie de défense, cinq autres pour expliquer que la stratégie évoquée précédemment peut avoir l’effet contraire que celui souhaité et en envisager une seconde, et enfin encore cinq concluant que les deux stratégies évoquées peuvent en fait être obsolètes et contre productives. Chaque porte vers la compréhension apparaissant à K. via ces personnes ambiguës reste fermée. De mon ressenti le procès est un cauchemar écrit, et au sens propre, c’est-à-dire que c’est le premier roman qui me donne cette sensation viscérale d’un réel cauchemar : des lieux labyrinthiques étouffants, une solitude totale face à une situation absurde, incompréhensible, de plus en plus oppressante, avec des personnages étranges aux intentions floues. On s’enfonce dans un tourbillon menaçant et irrespirable en suivant K. dans sa quête destructrice de comprendre l’incompréhensible. En conclusion, « le procès » est un dédale spirituel rempli de métaphores et d’allégories, puis d’allégories dans les allégories, qui ne mène nulle part ni ne propose de morale. Il en existe selon moi autant d’interprétations potentielles que de lecteurs. On peut y trouver une satire d’une justice humaine corrompue et déshumanisée, le désespoir de l’homme, des visions métaphysiques du poids du péché et de la faute, la recherche de Dieu et/ou son absence, des questionnements sur la Loi (ou son illusion). Si vous êtes arrivés jusqu’ici merci pour votre intérêt, j’ai fait de mon mieux mais exprimer mon ressenti sur ce roman avec mes modestes compétences revient à tenter de décrire une couleur à un aveugle.
Natlou
• Il y a 1 mois
Un livre définitivement unique, original dans son histoire et son récit : un homme jugé pour on ne sait quel crime par on ne sait quel tribunal dans on ne sait quel procès. Josef K, bourgeois égoïste suivant ses impulsions et désirs, se retrouve réveillé un bon matin et emporté dans un procès sans face et sans fin que Kakfa va nous conter à travers cette histoire. J'ai aimé le début et la fin de l'histoire, mais celle-ci devient confuse à mes yeux en son milieu, perdant peut-être un peu le lecteur dans la chronologie des évènements et le rôle de tel ou tel personnage. Nous perdre, peut-être comme le procès perd Josef K dans ses méandres. Le plus plaisant reste d'interpréter ce livre qui laisse libre aux idées du lecteur. Je tiens donc à partager mes interprétations. J'y vois une triple critique : des institutions, de la religion et l'individualisme. Les institutions, à cause de la bureaucratie corrompue du tribunal qui a ses propres règles très strictes, avec son lot de personnes qui y travaillent, aidant leurs connaissances, ne faisant preuve d'aucune efficacité et d'autant de moralité, qui semblent parfois faire de leur mieux pour ralentir Josef et la procédure. La religion, car il évoque souvent le procès en termes religieux, ou bien encore la scène dans la cathédrale lorsque le prêtre refuse l'interprétation de Josef K de son récit selon laquelle il devrait accepter un message même s'il est faux mais pourtant jugé « nécessaire ». A l'image de certaines religions qui partagent une vérité « donnée » avec leurs fidèles sans se soucier de la raison ou du libre arbitre. L'individualisme enfin, car Josef K est la caricature du bourgeois égoïste qui suit uniquement ses impulsions et ses opinions, ignorant son entourage, même s'il paraît intelligent et élégant de l'extérieur. Un livre intéressant, mais qui selon moi n'est pas un "passage obligé" de la littérature, du moins je ne l'ai pas ressenti comme tel.
nyutell
• Il y a 1 mois
[masquer]Si tout le monde te dit que t'es un cheval, tu finis par acheter une selle Sans rien connaître à son univers, je n'ai pas compris où le personnage principal nous menait : normal, il nous mène nulle part À lire un autre de Kafka en ayant du contexte cette fois-ci [/masquer]
TarassBulba
• Il y a 2 mois
"Quelqu’un devait avoir calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin." Dès la première ligne, Kafka pose l’équation : culpabilité sans faute, procès sans crime, absurdité sans fin. Le Procès est un roman du labyrinthe, du vertige, de l’incompréhensible. Un homme est arrêté. Il ne sait pas pourquoi. Il tente de comprendre. Il n’y arrivera jamais. Kafka ne raconte pas une histoire : il met en scène une condition. Celle d’un individu broyé par un système opaque, tentaculaire, froid, désincarné. La justice, ici, n’est pas une institution : c’est un mythe, une religion grotesque, une machine infernale dont nul ne sait qui la dirige. Le style est sec, clinique, presque sans affect, et pourtant on étouffe. Chaque dialogue est une impasse, chaque tentative de réponse un enfoncement plus profond dans l’absurde. Kafka est un maître de l’équivoque : ce roman parle de tout — de la bureaucratie, du pouvoir, du péché, de Dieu, de l’angoisse moderne — sans jamais nommer rien. Le Procès se lit comme un cauchemar qu’on essaie d’interpréter, sans jamais pouvoir s’en réveiller.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782359052718
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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